Le président de la République est arrivé à la Porte de Versailles, au sud de Paris, tôt samedi matin et a entamé son escale par une réunion avec les professionnels de la pêche.
Après une apparition explicite dans l’édition 2022, juste au début de la guerre en Ukraine, et une exposition annulée en 2021 à cause du Covid, le chef de l’Etat revient sur le rituel présidentiel de cette grande occasion aussi populaire auprès des politiques que du public.
Vous passerez toute la journée – environ 13 heures en 2020 – au contact des professionnels de l’élevage, des cultures, de la pêche et de l’industrie agroalimentaire, mais aussi avec les visiteurs qui afflueront dès le premier jour.
Après une première sortie à la rencontre des « Français qui peignent tôt » mardi au marché de Rungis, Emmanuel Macron tourne la page de plusieurs semaines de nutrition médiatique sur fond de guerre des retraites et des retours dans l’arène.
Après un premier échange avec l’industrie de la pêche, la salle devra débuter à 08h50 qui permet à chacune des années depuis 1964 aux habitants de la ville de connaître le monde agricole.
Un an après le déclenchement de la guerre en Ukraine, qui a fait flamber les prix des denrées alimentaires, et alors que la France subit une sécheresse chronique, Emmanuel Macron insistera sur la volonté de « renforcer la souveraineté alimentaire » du pays et des agriculteurs face aux défis environnementaux, a précisé l’Elysée.
Après la sécheresse historique de l’été, la France peut à nouveau se réjouir de nombreuses restrictions d’eau depuis mars en raison du manque de pluie depuis le début de l’hiver.
Dans les couloirs de l’exposition, le chef de l’Etat a proposé « un cours » sur les économies d’eau à réaliser « collectivement », un facteur très important pour le monde agricole, selon l’Elysée.
Cela signifie « une meilleure irrigation », « des variétés plus résistantes à la sécheresse » et le recyclage des eaux usées, un domaine dans lequel la France est à la traîne par rapport à ses voisins.
Il devrait également parler de la structure des réserves d’eau pour les agriculteurs, un sujet qui irrite les écologistes, selon le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau.
Emmanuel Macron, qui a remporté jeudi et vendredi les pros du secteur, proposera également un « cadre pour une nouvelle approche » sur les produits phytosanitaires, ajoutant moins d’utilisation de pesticides, et dévoilera une image réfléchie sur l’élevage de demain, intégrant le bien-être animal.
Les prix des denrées alimentaires, qui ont augmenté de 12% au cours de l’année écoulée en raison de la guerre en Ukraine et de la hausse des coûts de l’énergie, seront également à l’honneur à la Porte de Versailles.
La présidente de la Fédération nationale des syndicats agricoles (FNSEA), Christiane Lambert, appelle pour sa part à moins de restrictions environnementales et préconise l’arrivée d’une prime pour les plus pauvres afin de compenser la hausse des prix.
Rito oblige, la muse de la 59e exposition, la vache Ovalie, éleveuses de race et de robe acajou, aura droit de l’inauguration à celle du chef de l’Etat.
Si Jacques Chirac, le président dont la convocation est au maximum liée au Salon, se vantait de savoir « toucher le cul des vaches » et voyait dans les vendeurs des « chefs-d’œuvre », Emmanuel Macron doit être moins lyrique à ce sujet. En 2018, il a même puni ceux qui se contentaient de « caresser les vaches ».
Cependant, son ampleur à volonté sera fortement examinée, le rituel cédant à l’imprévisible.
En particulier, il ne peut être interrogé que sur l’impopulaire réforme des retraites, qui a donné lieu à de vifs débats à l’Assemblée nationale et sera testée à partir de mardi prochain au Sénat, et sur la hausse des prix.
En 2008, Nicolas Sarkozy, perplexe, présentait son « casse-toi, pauvre con ! » à un invité qui refusait de lui serrer la main.