Interview avec « Elle » : Emmanuel Macron « le vendeur ambulant »

Connaissez-vous, madame, les parapluies Godino ? Qualité, solidité, étanchéité ! », master class en tant que commercial par l’intermédiaire de Jean-Pierre Marielle aux Galettes de Pont-Aven. Nul doute que cette série figure sur la liste des scènes cultes d’Emmanuel Macron. Emmanuel Macron vend à Macron, il est le parapluie, un peu comme Tapie a vendu à Tapie, que ce soit pour vendre des piles, des produits biologiques ou des bulletins de vote.

La dernière interview du président au magazine Elle est une démonstration du savoir-faire de cet as du marketing. Il se vend à ses consommateurs comme la solution à tous leurs défis. « Il » est « Elle ». Avant de passer à l’affaire Depardieu, sur laquelle le vendeur assume un contre-argument qui fait écho à sa vente passée sur le tournage de « C à vous », la formule qui critique les considérations des « parents » dans cette interview. Le président évoque le concept d’imposer « un droit de visite » aux pères absents. Ces pères qui, une fois séparés et confiés la garde à la mère, désinvestissent dans la scolarité de leurs enfants. Le concept a été avancé au moment de la réaction du gouvernement au défi de la violence chez les jeunes, pour reconquérir les parents qui abdiquent leurs responsabilités.

Emmanuel Macron reprend ce refrain du père déserteur, sympathisant avec sa clientèle féminine, celle qui achète Elle. Une femme d’une quarantaine ou d’une cinquantaine d’années, financièrement indépendante, qui combine sa carrière et son foyer avec, souvent, la garde des jeunes à l’occasion d’une séparation. Une mère célibataire, mais pas avec le même profil sociologique que celle des quartiers, qui travaille la nuit et rame le jour pour rester à la maison. Peu importe, « Il » est « Elle » et convoque la figure de la femme « Lara Croft », qu’elle soit femme de ménage ou directrice des ressources humaines d’un groupe géant. Celle qui se déploie avec la même énergie, que ce soit dans la poussière ou dans la soie, alors que le père a disparu. Quel talent !! Convoquez les « pères » absents pour enseigner et aider les mères en difficulté.

En France, 1,3 million de parents divorcés les empêchent de voir leurs enfants

En France, l’Insee estime que 1,3 million de parents divorcés ne peuvent pas voir leurs enfants. Lorsqu’un père demande la garde conjointe au moment du divorce et que la mère s’y oppose, il s’en acquitte dans 70 % des cas. Cette vérité accablante est négligée. A travers les pouvoirs publics, l’as marketing remplace celui des parents « qui se lavent les mains de leurs responsabilités ». Une vérité choisie qui réconforte son électorat cible au milieu d’une fièvre féministe.

— Et ce n’est pas tout, mesdames, m’a-t-on accusé d’avoir été accommodant avec Gérard Depardieu !?Admirant le « courage » de Juliette Binoche, Isild Le Besco et Judith Godrèche, le président s’énerve : « Je n’ai jamais vaincu un agresseur devant les victimes. »Fin décembre, sur le plateau de « C à vous », une émission populaire auprès des familles à l’heure du dîner en province, Emmanuel Macron a adapté son argumentaire de vente au public cible : « Il y a une chose que vous ne me verrez jamais là-bas, et ce sont les persécutions humaines. Je déteste ça. « 

On ne vit pas de cette figure populaire française, tant appréciée des téléspectateurs de « C à vous » et de son cher Pierre Lescure, l’ami des stars. Aux propos des victimes, le président oppose la présomption d’innocence, introduisant implicitement une hiérarchie entre ces deux notions, afin de plaire au public en se battant lui-même du point de vue de l’acteur. Élevé au rang de « fierté » de la France. Peut-être trop loin ?!Non, n’est-ce pas ? »

Avec Emmanuel Macron, la conviction dissipe la comparaison publicitaire. Dans le contexte actuel, le président décrit la France comme étant en danger à cause de l’islamisme afin de maintenir son objectif. Dans Brut, il parle de violence política. ÀChassons. com, défend « la chasse, une pratique ancestrale », mais n’autorise plus la chasse sur le domaine présidentiel de Chambord. Un canard qui devra se tordre le cou », a-t-il répondu un jour aux défenseurs des droits des animaux.

D’une certaine manière, le président-directeur général dépoussière et modernise le clientélisme archaïque pratiqué dans les élections locales. Mais, en l’adaptant à la politique nationale, il encourage les Français à s’enfermer dans leurs intérêts sectoriels, dans la consommation à court terme. la perception de la « collectivité », qui est essentielle à l’esprit d’équipe de la société. Ce faisant, on prétend qu’il ne poursuit qu’un seul objectif : vendre lui-même sa propre marque, à la recherche d’un profit rapide à court terme. , sa popularité. Votre image.

Qu’est-ce qu’on n’oubliera pas de son passage au pouvoir ? Ce qu’il nous a vendu avec brio : surmonter une politique obsolète ?Ou la dégradation de la politique, réduite à un produit pour le client ?Sera-t-il, disciple de Paul Ricœur, le philosophe président, capable de remodeler ce récit utilitariste à la recherche de ce qu’il signifie ?Les historiens et les politologues en jugeront avec le recul. En tant que citoyens, nous devons penser en opposition aux preuves séduisantes et produire notre propre pensée au lieu d’avaler la pensée déjà faite.

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