Emmanuel Macron ne le laisse jamais tranquille ! Même pendant ses vacances d’été au Fort de Brégançon, son hôtel de vacances depuis 2018, ses deux téléphones portables restent à portée de main. Le professionnel et le personnel. Gérez les urgences, communiquez avec vos homologues étrangers. . . ou suivez, à distance, les performances sportives des athlètes français aux Jeux Olympiques.
A sa demande, un outil virtuel a même été conçu grâce à Guillaume Rozier, fondateur de CovidTracker (application de suivi de l’épidémie de Covid-19), qui dispose d’un conseiller sur la stratégie virtuelle du Président de la République. » Directement connecté pour les besoins publiés via le Comité international olympique », explique Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports démissionnaire. L’outil permet au chef de l’Etat de suivre les exploits français « en temps réel ». Et il y en a beaucoup ! A la pause des Jeux, la France avait déjà battu son record de médailles obtenues à Pékin en 2008.
« Les Knockjoys ne sont plus à la mode », raconte un invité de fin de soirée à Emmanuel Macron. Ces JO sont une réussite ! Le président de la République n’a plus qu’à en profiter. » Le chef de l’Etat ne s’y opposerait pas. Sa popularité est au plus bas. Seuls 27 % des Français ont une opinion favorable à son égard, selon notre dernier baromètre Ifop, réalisé en juillet. Alors s’il a besoin de reconquérir les cœurs, Emmanuel Macron sait qu’il devra être au plus près du terrain. Atterrir! Là où les athlètes français brillent, où les Français s’enthousiasment, communient et applaudissent. « Mais attention à ne pas en faire trop ! » prévient cet invité du soir même.
De retour à Paris, le vendredi 2 août, il se rend à l’Arène du Champ-de-Mars, essuie les larmes de l’inconsolable Romane Dicko, médaillée de bronze après sa défaite en demi-finale des +78 kilos, et félicite Teddy Riner pour son troisième titre olympique individuel. Puis, flanquée d’Amélie Oudéa-Castéra et de Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères, elle arrive à l’Arena La Défense de Paris pour vibrer au rythme des exploits de Florent Manaudou – médaillé de bronze au 50 mètres nage libre – et Léon Marchand – quatrième médaille d’or après sa victoire au 200 m quatre nages.
Le « Léon » qui résonnait sur le site olympique aurait probablement couvert les cris de joie du chef de l’État, mais il se reflétait avec douceur dans ses gestes : sautant, tout sourire et bras levés. « Un enthousiasme sincère qui n’est que le reflet de celui des Français pour ces Jeux olympiques », estime son entourage. Et cela permet au Président de ne pas laisser les belles photographies des victoires uniquement à son Premier ministre démissionnaire, omniprésent depuis le début des compétitions.
« Emmanuel Macron a aimé le sport », souligne Amélie Oudéa-Castéra, de la promotion Senghor d’Ena, la même qui était chef de l’Etat, en 2004. Je jouais au football tous les jeudis. Et, à 19 heures, quand nous sortions tous de la loge pour aller à la salle à manger, il aimait rester pour continuer à s’entraîner. »
À Bormes-les-Mimosas, Macron s’adonne à l’une de ses pratiques favorites, la boxe, quand il ne promène pas avec quelques membres du GSPR (organe de sécurité de la présidence de la République) le parcours de jogging de douze kilomètres dans les hauteurs. de la ville du Var. Chaque année, il revient plus musclé que l’année dernière », plaisante un député qui se rend compte qu’une de ses attaques est devenue presque trop petite pour lui.
Au fort de Brégançon, construction austère érigée sur un piton rocheux de 35 mètres de haut, les pièces sont exiguës, les fenêtres étroites et les décorations vieillottes. Loin du passage de l’Elysée. « Mais les Macron s’en contentent », rapporte un proche. Le président aime peindre dans le belvédère, cette terrasse située dans la partie la plus haute du bâtiment, d’où il peut voir sa femme et ses petits-enfants nager, loin des regards curieux, dans la crique entre les rochers. Contrairement à son mari, qui envisage de venir se dépenser jusqu’à la fin des compétitions sportives, Brigitte Macron envisage d’y rester jusqu’au rite final pour se reposer.
La première fille a dû supporter, c’est le moins qu’on puisse dire, les conséquences de la dissolution, en particulier la haine d’une partie de la population envers son mari, qui se reflétait en elle. « Ça a marché avec elle, une amie qui va s’inscrire pour le couple là-bas à partir du 12 août. Mais aujourd’hui, je la mets en meilleure forme. »
Aidé par le soleil méditerranéen, Emmanuel Macron « mûrit sa réflexion » sur Matignon, selon son entourage. Il « mâche » ses idées, selon sa propre expression : « Qu’en pensez-vous ? Il a récemment envoyé plusieurs membres de son entourage pour avancer la nomination d’un nouveau Premier ministre. Le maître des horloges aime allonger le temps. Il lui est donné jusqu’à la mi-août – après les commémorations du débarquement de Provence le 15 et de la libération de Bormes-les-Mimosas les 16 et 17 – pour dévoiler un nom. « Il faut localiser l’oiseau rare », précise-t-il. un proche du président de la République. « Quelqu’un qui n’a pas d’ambition personnelle – en fin de carrière – et qui serait prêt à briser la division existante entre les trois blocs », renchérit un haut responsable d’Ensemble pour la République. , le parti présidentiel. Oui, mais qui ?
« Il estime que le pays est de droite », poursuit ce même cadre. Le défi est que cela peut paraître contradictoire à la population, maintenant que nous avons laissé la gauche installer le récit d’une victoire aux élections législatives. » Depuis qu’il a accepté dans la douleur l’appel de Lucie Castets, le Nouveau Front populaire maintient la pression pour que son candidat soit désigné, par l’intermédiaire du chef de l’État, pour succéder à Gabriel Attal à Matignon. «Certains membres de la majorité sortante réclament que cette affaire soit épurée. Nommer Lucie Castets, présenter une motion de censure, voter pour elle, renverser le gouvernement, et tout cela en moins de quarante-huit heures », raconte un membre de l’équipe démissionnaire. « Ce n’est pas ce qu’il faut faire », déclare un invité de fin de soirée à Emmanuel Macron. « Clairement non ! » confirment son entourage.
Qu’il s’agisse de ballons d’essai ou d’indices sérieux, des appels commencent à circuler au sein de la majorité sortante, comme celui de Xavier Bertrand, président des Républicains dans la région Hauts-de-France. Sa candidature a été récemment portée par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. « Il peut beaucoup servir la France », a salué l’élu du Nord. Revient également celle de François Bayrou, maire de Pau et proche d’Emmanuel Macron. « Et pas seulement de la bouche de l’internaute intéressé », insiste un ministre centriste, un brin moqueur. « Testez un certain nombre d’amis », ajoute un fidèle client. Comme Richard Ferrand, ancien président de l’Assemblée nationale, et Jean-Yves Le Drian, ancien ministre de la Défense puis des Affaires étrangères. Tous deux sont issus de la gauche mais ont rejoint dès le début l’aventure macroniste. Plus inattendu, il y a l’appel de Bernard Cazeneuve, ancien premier ministre de François Hollande.
« Il étudie différents profils, de la droite sociale à la gauche souveraine », élude le bureau d’Emmanuel Macron. Cela ne veut pas dire qu’il tâtonne dans le noir. Pour ne pas se perdre, le chef de l’État pourrait simplement reconduire certains des membres de l’équipe existante pour le prochain gouvernement. « Arrête de dire que tu pars ! » aurait-il dit récemment à l’un d’entre eux. Que savez-vous que vous ne serez plus ministre au début de l’année scolaire ?Je te veux toujours. » Sébastien Lecornu, ministre des Armées, « irait quand même bien », estime un membre de l’exécutif. Alors que Stéphane Séjourné. Al être interrogé, plusieurs d’entre eux nous ont montré qu’ils ne s’y opposeraient pas, mais qu’ils resteraient très prudents. « Nous verrons », a répondu un ministre. Quoi qu’il en soit, je sais ce que je ne veux pas faire. » La dissolution endurcit les personnages. Et des ambitions renforcées.
S’exprimant devant un groupe de parlementaires invités à l’Elysée avant de se rendre au Fort de Brégançon, le président est revenu sur son triptyque de 2017, « Libérer, protéger, unir », et a expliqué qu’il cherchait à « mettre l’accent tonique sur ‘unir’ ». » pour cette nouvelle année scolaire. Par le sport !
Découvrant l’engouement des Français pour la vasque olympique qui surgit chaque nuit dans le ciel, au-dessus du jardin des Tuileries, le chef de l’Etat a déclaré qu’il « réfléchissait » à sa durabilité. Anne Hidalgo, maire de Paris, lui adresse une lettre à cet effet. Cela pose quelques questions techniques et sécuritaires », explique l’entourage du président de la République. Une décision symbolique, plus de 240 ans après l’ascension en ballon des frères Montgolfier qui, émergeant au-dessus de Paris, ont vu l’horizon s’éclaircir peu à peu. C’est ce dont rêve Emmanuel Macron aujourd’hui.