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2019-11-14T17:49:37.968Z – La rédaction de LCI
À peine remise de l’inondation exceptionnelle qui l’a touchée mardi, Venise se prépare déjà à en affronter de nouvelles. Le gouvernement a décrété jeudi soir l’état d’urgence pour catastrophe naturelle après l' »acqua alta – la marée haute – qui a atteint 1,87 mètre, un record depuis novembre 1966 (1,94 m). Mais les 50.000 habitants du centre de Venise, classé au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco, attendent un nouvel épisode qui pourrait atteindre 1,45 mètre, vendredi vers 11h20, selon le Centre de surveillance des marées.
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Les autorités évaluent les dégâts à « plusieurs centaines de millions d’euros », et beaucoup de musées et d’écoles sont restés fermés ce jeudi, alors que l' »acqua alta » du matin a été plutôt modérée, s’arrêtant à 1,13 mètre de hauteur. Le Premier ministre Giuseppe Conte, sur les lieux depuis la veille, a supervisé une réunion de crise à la préfecture et annoncé que le Conseil des ministres prendrait « un décret sur l’état d’urgence » afin d' »adopter les premières aides financières » permettant de « rétablir les services publics ». Cette procédure, régulièrement utilisée, dote le gouvernement de « pouvoirs et moyens exceptionnels ».
Le décret débloquera « immédiatement » des fonds chiffrés à « 5.000 euros pour les particuliers et 20.000 euros pour les commerces », a précisé M. Conte. Le 26 novembre, un comité spécial sur Venise sera convoqué pour « discuter de la gestion générale des problèmes concernant Venise et en particulier ses infrastructures ». Il abordera notamment des questions épineuses : le plan de contournement du centre historique pour les paquebots de croisière et le méga-projet Moïse de digues censées protéger la lagune.
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Alors que la Sérénissime, bâtie sur 118 îles et îlots et construite sur pilotis, s’est enfoncée de 30 cm dans la mer Adriatique en un siècle, elle risque à terme d’être engloutie. Pour le ministre de l’Environnement, Sergio Costa, la situation est aggravée par le réchauffement climatique, qui se traduit dans le pourtour méditerranéen par une « tropicalisation » de la météo avec d’intenses précipitations et de fortes rafales de vent.
Plusieurs responsables, dont le maire de Venise Luigi Brugnaro, ont appelé à mettre en service « au plus vite » le projet Moïse, ou MOSE en italien, acronyme de Module expérimental électromécanique. Il consiste en l’installation de 78 digues flottantes qui devraient se lever pour fermer la lagune en cas de montée de l’Adriatique jusqu’à trois mètres de hauteur. Selon le Premier ministre, Moïse est « prêt à 93% » et sera « vraisemblablement terminé pour le printemps 2021 ». Mais les écologistes jugent trop coûteux et inefficace cet ouvrage dont la construction, débutée en 2003, a pris 5 ans de retard pour un coût multiplié par trois, passant de deux milliards à six milliards d’euros.
La rédaction de LCI
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