Droits sexuels et reproductifs. Quelles sont les menaces et les avancées en Europe ?

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[EPA-EFE/RADEK PIETadek Pietruszka POLAND OUT]

Les droits sexuels et reproductifs, qu’est-ce que c’est ? D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), c’est le droit d’accéder à la santé sexuelle, à l’information en matière de sexualité et à l’éducation sexuelle, à la liberté de choix d’avoir ou non des enfants et de décider du moment de leur naissance, à la liberté de choix en matière de sexualité, à la recherche d’une vie sexuelle satisfaisante, sûre et agréable.

Les droits sexuels et reproductifs des femmes sont « en danger », s’inquiète le Conseil de l’Europe.

Avec ce rapport, Véronique Séhier s’attarde sur ces mouvements « pro vie », comme ils s’auto-désignent. Selon elle, ils ne sont pas seulement « ailleurs », mais aussi « chez nous, en Europe », « notamment en Pologne, en Espagne ou en Hongrie ».

En effet, l’étude rapporte qu’il existe aujourd’hui « plus de 100 organisations anti-droits humains, antidroits des femmes et anti-LGBTQI +, implantées dans plus de 30 pays européens ». Ces mouvements persistent et se développent puisqu’ils « énéficient d’importants soutiens financiers internationaux ».

Revoir les bases

Selon la rapporteure du projet, il ne suffit pas de dire que la pornographie c’est « moche », puisque les jeunes en auront toujours l’accès, mais il faut, selon elle, leur expliquer que « ce n’est pas la vraie vie ». Il est nécessaire de leur permettre de « décoder les images ».

« Ce n’est pas qu’une affaire de fille »

« Il faut étendre la gratuité des dispositifs contraceptifs aux 18-25 ans. Ils sont les plus concernés, car souvent en situation de précarité », affirme Véronique Séhier.

La responsable associative est sans équivoque concernant le rôle des hommes dans la contraception : « Ce n’est pas qu’une affaire de fille, pas qu’une responsabilité de femme ». L’étude affirme qu’il est important d’ouvrir davantage la contraception aux hommes et pousser les avancées scientifiques pour les impliquer et les responsabiliser.

L’avortement à travers l’Union Européenne

À divers degrés, l’avortement est majoritairement autorisé dans les pays membres de l’Union européenne. 25 des 28 pays l’ont légalisé ou dépénalisé. D’après la chercheuse Nathalie Bajos, 35 % des européennes y ont recours au moins une fois dans leur vie. Pour Véronique Séhier, « ceux qui s’opposent à l’avortement, s’opposent à l’égalité entre les femmes et les hommes ».

L’étude rapporte qu’en « novembre 2017, une gynécologue allemande a ainsi été condamnée à une amende de 6 000 € pour avoir précisé sur son site internet qu’elle pratiquait les avortements et donné des informations sur l’IVG ».

Malgré cela, il peut exister un large fossé entre la loi et la pratique. En France, où l’avortement est autorisé depuis la loi de Simone Veil en 1975, son accès « n’est pas si simple, et non égalitaire sur le territoire, avec notamment des centres IVG qui ferment », affirme Véronique Séhier. Dans certains cas, la stigmatisation peut même venir des pouvoirs publics, comme ça a été le cas en Hongrie, en 2011.

De plus, il persiste une « clause de conscience », rappelle la rapporteure de l’étude. En matière de santé, la clause de conscience consiste à « reconnaître à un professionnel ou une professionnelle de santé le droit de ne pas pratiquer certains actes, pourtant autorisés par la loi, pour des raisons professionnelles, personnelles sans être inquiété ou que cela soit assimilé à un refus de soin ou un manquement professionnel ».

Pour davantage de droits sexuels et reproductifs en France, Véronique Séhier propose d’avoir un « délai plus important pour l’avortement, comme dans certains pays voisins ».

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