Football : les Bleus qualifiés pour l’Euro 2020? mais bousculés par la Moldavie – Le Monde

Benjamin Pavard, après louverture du score moldave, le 14 novembre à Saint-Denis. BERTRAND GUAY / AFP

Les Bleus auraient peut-être dû prévoir leur tour dhonneur avant le coup denvoi. Ils avaient déjà lassurance de se qualifier pour lEuro 2020 avant même leur entrée sur la pelouse. Cétait chose acquise un peu plus tôt dans la soirée, depuis le score (0-0) de la Turquie également qualifiée contre lIslande.

Les Bleus ont quand même fêté leur victoire. Mais pas de quoi se pavaner très longtemps, après ce succès tout petit, tout tardif (2-1) sur la Moldavie. Le genre de match dont léquipe de France cherchera à vite tout oublier, si ce nest quelle la remporté, jeudi 14 novembre, dans la froidure de Saint-Denis. Le genre de match qui permet quand même de prendre la première place du groupe H des éliminatoires, juste devant la Turquie, à trois jours dun dernier déplacement en Albanie.

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Les champions du monde en titre sen contenteront. Ils se savaient déjà faillibles, pour avoir perdu en juin chez les Turcs (2-0). Mais sans doute imaginaient-ils autre début de match jeudi soir face à la Moldavie, qui a mené au score de la 9e à la 35e minute. Oui, la Moldavie, cette nation pourtant 175e au classement mondial, cette équipe battue 4-1 à laller, cet adversaire dont le nouvel entraîneur, Engin Firat (de nationalité turque), vivait ce soir son premier match depuis sa prise de fonction.

Manque dinspiration

Un adversaire « transfiguré », a estimé Didier Deschamps après coup. Le sélectionneur français pourrait en dire autant de sa propre équipe, mais dans le sens inverse, tant ses joueurs ont semblé hésitants, en manque dinspiration offensive, Kylian Mbappé y compris. Leur première période ? « Très compliquée, insuffisante par rapport à ce quon est capable de faire. » La seconde ? Un peu mieux, mais sans réellement ôter le sentiment davoir vu jouer un collectif souvent « trop statique, avec pas assez de mouvement, de disponibilité ».

A défaut de brio, cette qualification récompense aussi une belle assiduité : léquipe de France sapprête désormais à disputer sa treizième compétition majeure daffilée, quil sagisse de lEuro ou de la Coupe du monde. Cela peut sembler aller de soi, mais Didier Deschamps sait que non. Le sélectionneur a déjà vécu le barrage (réussi) contre lUkraine, en 2013, préalable à la Coupe du monde au Brésil. Tout comme lancien joueur avait vécu, cette fois sur le terrain, les éliminatoires (bien ratés, eux) de 1993 : ces matchs perdus contre Israël, puis la Bulgarie, au Parc des Princes, et cette éviction avant même le début de la « World Cup » aux Etats-Unis

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Didier Deschamps sait autre chose. Il peut toujours compter sur Olivier Giroud. « Pourvu que ça dure ! » Lavant-centre ne joue pas dans son club, ou si peu : à peine vingt minutes avec les Londoniens de Chelsea depuis son précédent match en équipe de France. Mais lavant-centre marque en équipe de France. Le penalty de la victoire contre la Moldavie, en seconde période, à onze minutes de la fin, après une faute sur Lucas Digne, cest lui. Celui contre lIslande un mois plus tôt (1-0), cétait lui aussi.

Blessés absents

Giroud avait déjà montré son utilité pendant le Mondial 2018, sans même avoir à inscrire le moindre but pour cela. Depuis le titre, le collectif bleu a peu changé. Cela sentend, on ne change pas une équipe qui gagne une Coupe du monde. Quelques retouches, toutefois, pour faire face aux nombreux blessés de ces derniers mois. Contre la Moldavie, manquaient encore Hugo Lloris, Samuel Umtiti, Lucas Hernandez, Paul Pogba, Blaise Matuidi…

Clément Lenglet (Barcelone), lui, a fait ses débuts internationaux seulement cette année. Le défenseur central disputait contre la Moldavie son sixième match international. Pas le plus réussi, ses deux mauvaises relances de la tête ayant entraîné louverture du score, par Vadim Rata. « Il ne faut pas quil culpabilise », relativise Didier Deschamps.

Avec la même propension au langage diplomatique, Raphaël Varane, son capitaine, auteur de légalisation en première période, préfère surtout retenir le « très bon résultat » du soir. La qualification, et rien dautre. Même pas son but égalisateur, de la tête, après un coup franc dAntoine Griezmann. Un but litigieux, selon Engin Firat. Le sélectionneur de la Moldavie en veut à Olivier Giroud, quil accuse davoir gêné outre mesure son gardien de but, Alexei Koselev. Il en veut aussi à larbitre, pour avoir validé ce but « inacceptable ».

Jeudi soir, quelque 70 000 spectateurs avaient encore tenu à assister au dernier match de lannée à domicile. Cest beaucoup, en semaine, face à un adversaire aussi modeste que la Moldavie et pour une qualification avant même le coup denvoi. Surtout pour le spectacle proposé.

Adrien Pécout

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