Arrivée d’Italie la tricoteuse dernière génération Busi Giovanni, trône dans la boutique Mes Chaussettes Rouges de la rue César Franck à Paris, discrète artère du XVéme arrondissement. Un vrai bijou de mécanique, « idéale pour les petites séries et commandes spéciales », s’enthousiasme Jacques Tiberghien, co fondateur de Mes Chaussettes Rouges, qui compte l’exploiter aussi pour des soirées atelier/démonstration avec les clients. Un plus à l’heure où toute la distribution cherche à renouveler « l’expérience » dans le lieu de vente.
Dix ans après sa mise en ligne, ce site lancé par deux copains d’écoles de commerce, s’est imposé comme l’adresse incontournable des élégants, amoureux des belles matières et soucieux de leur confort. Quoique souvent négligée, la chaussette n’en constitue pas moins un des éléments essentiels du vestiaire masculin. L’ indispensable faire valoir des beaux souliers. Et en la matière, Mes chaussettes Rouges est sans rival dans la catégorie « luxe ». « Notre site offre le plus large assortiment de la planète», affirme, catégorique, Jacques Tiberghien. C’est aussi l’avis du « Financial Times » qui lui a fait l’honneur de ses colonnes.
Du fil d’écosse le plus fin (en coton pima pour 25 euros la paire) à la précieuse vigogne, dont les prix varient entre 500 et 1.000 euros selon l’épaisseur du fil, en passant par le lin, idéal pour garder les pieds au frais l’été ou pour l’hiver, le cachemire (entre 50 et 100 euros): impossible de ne pas trouver son bonheur décliné dans toutes le couleurs dans cet emporium de la chaussette.
Pourquoi rouges ? Parce que c’était la couleur préférée de l’ancien Premier ministre Edouard Balladur, imitant en cela les papes. Un objet de fascination pour Vincent Metzger, l’autre co-fondateur qui, jeune ado, se promit d’en faire autant. Le site référence donc les marques Gammarelli (fournisseur exclusif de la papauté), Bresciani, réputée également auprès des prélats du Vatican et Mazarin, portée par le général de Gaulle… Dans un genre moins confidentiel, on trouve aussi, la marque Gallo, connue pour ses rayures et ses pois.
Rouges aussi comme le joli pochon dans laquelle sont emballés les achats, non sans avoir été au préalable vaporisés d’un nuage d’eau de toilette Habit Rouge. « L’idée m’a été soufflée par un client, Thierry Wasser, le nez de Guerlain », raconte Jacques Tiberghien.
Importée d’Italie, la machine permettra à tricoter de réaliser les commandes spéciales des clients DR
La clientèle se recrute parmi les dandys de tous âges, les patrons d’entreprises petites et grandes, les politiques des deux bords (Michel Sapin, l’ex ministre des finances de Hollande, Sébastien Le Cornu, le « juppéiste » ministre chargé des collectivités territoriales) et les personnalités du show biz (Jean Dujardin, Patrick Bruel ou le guitariste Jamie Hince). Tous font marcher le bouche à oreille et la fidélité est en général la norme. « Une fois qu’on nous connait on revient sur le site », se félicite Tiberghien. Quand certains Américains ou proches du roi du Maroc passent des commandes de 14.000 ou 15.000 euros d’un coup, d’autres ont l’achat compulsif, tel ce dirigeant français d’une grande boîte d’audit, revenu en quelques semaines 82 fois sur le site pour des montants de 150 euros à chaque fois.