Mis à pied pour avoir mangé une clémentine, le salarié de La Redoute débouté – Le Parisien

Smaïl Bella est amer. Ce salarié de La Redoute, qui travaille sur le site de Wattrelos (Nord-Pas de Calais), a été débouté ce jeudi par les prud’hommes. Il avait saisi cette instance afin de contester sa mise à pied d’une journée en 2017 : son employeur lui reprochait d’avoir mangé une clémentine en dehors de son temps de pause et sur son poste de travail.

« Je trouve ça scandaleux, je suis sous le choc. La sanction de la Redoute était déjà complètement disproportionnée, et là j’ai l’impression que la justice n’existe pas », a réagi auprès de France Bleu le salarié débouté. Cet homme qui avait perdu 70 euros de salaire brut en raison de sa mise à pied, n’exclut pas d’exercer un recours une fois les motivations du jugement connues.

Smaïl Bella, préparateur de commandes et délégué CGT, avait profité d’un bref arrêt de la chaîne de production, le 7 novembre 2017, pour éplucher et manger cet agrume.

L’homme, qui travaille pour La Redoute depuis 15 ans, se trouvait alors sur le poste de « picking » : il était chargé de saisir des marchandises sur une chaîne de production avant de les scanner et de les envoyer aux clients.

Une panne se serait produite vers 9 heures Lui dit s’être assis sur un banc pour manger une clémentine, puis avoir déposé ses épluchures sur son poste de travail « faute de poubelle ». Sa mise à pied a été déclenchée par une agente de maîtrise, qui a découvert les restes du fruit.

Sa direction donne une autre version des faits : l’agrume aurait été mangé devant son poste, occasionnant une « détérioration potentielle de la chaîne.

« Si on ne peut pas se restaurer, on tombe, c’est pas possible. C’est quoi la prochaine étape? On ne va plus aux toilettes et on met des couches à tous les salariés, à tous ceux qui sont en mode production? », s’était insurgé Smaïl Bella le jour de l’audience, au micro de France 3. Il dénonçait un « scandale ».

Selon l’avocate de La Redoute, citée par l’AFP, la mise à pied consistait en une sanction « graduée ». Elle a rappelé lors de l’audience aux prud’hommes, en septembre, que le salarié aurait quitté son poste « le 17 septembre 2017 pour aller chercher des sucreries en salle de pause » et « fait preuve d’intempérance » envers sa supérieure.

Mi-juin, La Redoute a été condamné par ce même conseil de prud’hommes pour avoir retenu sur salaires le temps de déplacement jusqu’au lieu de pause, distant de 4 à 5 minutes des espaces de production.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *