Deval Patrick, ici aux côtés de Barack Obama en 2006, s’est lancé dans la primaire démocrate le 13 novembre 2019. Steven Senne/AP/SIPA
Après le milliardaire Michael Bloomberg qui réfléchit à une candidature, un nouveau prétendant sest lancé dans la primaire démocrate ce jeudi. Ami de Barack Obama depuis plus de vingt ans, lex-gouverneur du Massachusetts Deval Patrick espère se poser en héritier naturel de lancien président.
Mais alors que ses adversaires battent le pavé depuis plus de huit mois et ont levé des dizaines de millions de dollars, le nouveau venu part avec un retard qui sera difficile à combler : il a même raté la date limite pour être candidat dans deux Etats.
Elevé par sa mère dans une banlieue pauvre de Chicago, Deval Patrick se distingue à lécole et gravit tous les échelons jusquà la prestigieuse fac de droit dHarvard. Malgré sa voix fluette, il y remporte le titre de meilleur orateur. Il passe un an en Afrique pour les Nations unies, puis cet avocat travaille ensuite pour la cause des droits civiques et des grandes entreprises. En 1994, il rejoint le ministère de la justice de Bill Clinton. En 2006, il terrasse des démocrates chevronnés et devient gouverneur du Massachusetts avant d’être réélu quatre ans plus tard. Sur la scène nationale, il se fait remarquer avec son discours lors de la convention démocrate de 2012 pour la réélection de Barack Obama.
Un « ami » de Barack Obama depuis plus de vingt ans
Barack Obama la maintes fois décrit comme un « ami ». Tous les deux passés par Harvard, ils ont été mis en relation par un ami commun à la fin des années 1990. Selon les médias américains, des anciens conseillers de Barack Obama, notamment Valerie Jarrett, lont encouragé à se présenter lan dernier. Après avoir beaucoup hésité, il a annoncé au printemps dernier quil ne serait pas candidat, citant des raisons familiales. Mais face à une bataille démocrate indécise (lâge et les gaffes de Biden inquiètent et certains cadres du parti craignent quElizabeth Warren ou Bernie Sanders ne soient trop à gauche pour simposer face à Trump dans des Etats clés au Midwest), il sest ravisé cette semaine.
Deval Patrick arrive dans une primaire surpeuplée avec 16 candidats encore en lice, et il part avec près dun an et des dizaines de millions de dollars de retard. Il ne pourra sans doute pas se qualifier pour le prochain débat télévisé et a raté la date limite pour sinscrire dans deux Etats (Alabama et Arkansas). Ses adversaires ont passé des semaines à frapper aux portes dans lIowa, où se tient le premier scrutin. Patrick pourrait faire limpasse pour se concentrer sur le suivant, dans le New Hampshire où il jouera presque à domicile, puis espérer bien figurer en Caroline du Sud grâce au vote afro-américain et créer la surprise en Californie, qui attribue 13 % des délégués en jeu dans la primaire.
Late entries are hard. Hard to raise the money. Hard to build organization. Hard to find support in a saturated market.That said, I worked with @DevalPatrick in his upstart race for gov in 2006, and he was an extraordinary candidate, who won a victory few thought possible.
David Axelrod (@davidaxelrod) November 12, 2019
La montagne est immense à gravir, mais pas totalement impossible, selon lex-conseiller dObama, David Axelrod : « Une candidature tardive, cest dur. Dur de lever de largent. Dur de construire une organisation. Dur de trouver des soutiens dans un marché saturé. Ceci étant dit, jai travaillé avec Deval Patrick sur le début de sa campagne pour (le poste) de gouverneur en 2006, et cest un candidat extraordinaire, qui a remporté une victoire que nul naurait pensée possible ».