Quels sont les modes d’information des Français à la veille de 2020? Le dernier rapport de l’Arcep apporte beaucoup d’enseignements, des confirmations et balaye quelques idées reçues.
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Voici le résumé de ce tweet fil, en 16 points clés.
La télé est l’outil d’info ultra-dominant des non et peu diplômés (9 à 10 fois plus important que la radio et Internet.
Les réseaux sociaux comme outil d’information sont pratiquement ignorées par ce public.
La Radio et la presse sont peu consultés par les 12-24 ans. L’Internet est roi pour les 18-24 ans, mais est généralement plus socialement mixte.
Par ailleurs, le replay, la VOD et le streaming redonnent de la vigueur au vieux téléviseur. Si les jeunes de 12-24 ans regardent beaucoup moins la télé que leurs aînés (25-39 ans), ils restent 60% à le quand même via ces usages.
Cet autre graphique est édifiant. Il dessine le portrait robot des principales victimes “d’illectronisme” :
Il s’agit d’une femme âgée (70 ans et plus), non-diplômée, habitant une petite ville rurale ou de taille intermédiaire (la fameuse France péri-urbaine).
Mais il y a une polarisation sociale sur cette question. Evidemment, les plus pessimistes sont ceux qui pâtissent le plus de la mondialisation, les moins armés pour y faire face: les moins diplômés.
Il y a aussi un facteur générationnel à cette méfiance: les plus âgés, là aussi plus en difficulté face aux outils numériques qu’ils maîtrisent mal.
De l’âge et du niveau du diplôme sont les critères déterminants pour le smartphone du taux d’équipement, pas tellement le niveau de revenu. Les prix des smartphones et des abonnements ont en effet devenue beaucoup plus démocratisé.
Il n’en va pas de même pour l’ordinateur qui reste un produit de consommation cher qui freine son adoption par les moins fortunés. C’est d’ailleurs l’une des raisons de la percée du smartphone dans toutes les classes sociales: l’arbitrage économique par rapport au PC.
Il existe une relation directe entre l’utilisation d’internet et du niveau de scolarité, l’âge et la situation géographique. En dessous de la moyenne (en gris), nous trouvons la France « déclassé », péri-urbain, isolées, pauvres et/ou les personnes âgées.
Le monde est de fait de plus en plus numérique, qu’il s’agisse de l’univers professionnel ou personnel, notamment les relations avec l’administration, les services publics uniquement accessibles en ligne, de plus en plus.
Il ne faut pas sous-estimer les difficultés d’accès au réseau (14% des Français) qui concernent des zones rurales ou péri-urbaines, c’est à dire les populations les plus pauvres aussi.
Les enceintes connectées concernent pour le moment moins d’un Français sur 10, surtout les catégories les plus favorisées. Mais aux Etats-Unis, ce chiffre atteint 25% de la population. Donc il y a une belle progression à envisager.
Toutefois, ce n’est pas gagné, car près de 60% des Français ne voient pas l’intérêt des objets connectés, à ce stade.
Le tandem gagnant du multi-équipement est le smartphone et l’ordinateur, le trio (plus rare et plus âgé) rajoute la tablette.
Mais il est à noter que les 18-39 ans se passent de plus en plus d’ordinateur : par souci d’économie, et parce qu’ils font de plus en plus de choses avec leur smartphone (dont la taille d’écran a augmenté, ainsi que les capacités).
L’usage des réseaux sociaux est en légère progression (60% des Français), très lié à l’âge (94% des 18-24 ans), mais aussi au niveau d’étude. Les plus gros utilisateurs (72%) sont de niveau Bac. Les non ou peu diplômés sont beaucoup plus rares, ainsi que chez les diplômés du supérieur (-8 points).
L’usage qui progresse le plus sur mobile, c’est les messageries qui vont probablement dépasser la navigation web l’an prochain en termes de popularité d’usage. Même si la navigation a aussi augmenté (meilleures interfaces de sites? Meilleurs matériels?)
Le phénomène culturel de l’année 2018, c’est l’accélération de la hausse des abonnements au SVOD de type Netflix, Canal Play, Amazon etc.(+ 11 points en un an), pour atteindre 36%. Parmi eux, surtout les jeunes adultes de revenus supérieurs.
Le portrait-type du consommateur d’info live sur les nouveaux supports est un jeune adulte, niveau bac, parisien. Grosse différence là selon niveau d’étude (-7 points pour les diplômés du supérieur).
Les consommateurs de directs en télévision (BFM par exemple), sont surtout des personnes âgées, faiblement diplômés (BEPC). Les non-diplômés sont d’ailleurs moins consommateurs. Cela s’expliquerait-il par le désintérêt plus grand vis-à-vis de l’information en général de ceux-là?
Qui s’informe sur Internet? Surtout les 18-40 ans qui ont au moins le BAC. De l’importance d’un socle de connaissances générales pour tirer profit des nouvelles technologies. Cette fameuse “culture générale” qui ne sert à rien, et sert à tout.
La télévision, même en recul de deux points, reste le principal outil de compréhension de l’info des Français, mais l’écart avec Internet est plus réduit avec la presse que sur le suivi. La radio et Internet sont en recul. Le seul média bénéficiaire est le le livre!
A noter la hausse (+2 points) de ceux qui ne savent pas où trouver de l’explication!
D’autant que la télévision reste le média en lequel les Français ont le plus confiance (en général), en particulier les catégories sociales les plus défavorisées. Les plus instruits/riches privilégiant la presse écrite et la radio.
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