Bolivie: Cinq paysans pro-Morales tués, la situation toujours très tendue – 20 Minutes

Affrontements entre la police et des manifestants pro-Morales, le 15 novembre 2019 à La Paz. Natacha Pisarenko/AP/SIPA

La crise politique continue en Bolivie. Cinq paysans favorables au président déchu Evo Morales ont été tués vendredi lors daffrontements avec la police et larmée. Il faut dire que les positions des deux camps ne poussent pas à la conciliation. La nouvelle dirigeante Jeanine Añez a en effet haussé le ton contre son prédécesseur en exil au Mexique. Pour sa part, Evo Morales ne cesse sur Twitter de haranguer ses partisans contre le nouveau régime.

El imperialismo español pensó que al descuartizar a Tupac Katari hace 238 años, cortaría la fuerza de los pueblos para romper las cadenas del colonialismo. Hoy más que nunca la lucha sigue. Ante la represión del golpismo racista, repetimos la sentencia: Volveré y seré millones! pic.twitter.com/u01mzfgm5s

Evo Morales Ayma (@evoespueblo) November 16, 2019

Les cinq cultivateurs de coca tués lont été dans la banlieue de Cochabamba (centre), fief politique de lancien président, où des affrontements ont opposé toute la journée des milliers de manifestants aux forces de lordre. La Commission interaméricaine des droits humains (CIDH), confirmant ces décès, a dénoncé « lusage disproportionné de la force policière et militaire », notamment des armes à feu. Les protestataires « portaient des armes, des fusils, des cocktails Molotov, des bazookas artisanaux et des engins explosifs », sest défendu le commandant de la police de Cochabamba, le colonel Jaime Zurita.

Les pro-Morales maintenaient également la pression à La Paz, la capitale administrative, où de nouvelles échauffourées ont éclaté. La police et larmée ont dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogène. Auparavant, plusieurs milliers de personnes scandant notamment « Evo, reviens ! » et agitant des Wiphalas, le drapeau andin indigène multicolore, étaient descendues de la ville voisine dEl Alto pour manifester leur colère dans les rues de La Paz.

La présidente par intérim a dénoncé la présence de « groupes subversifs armés » composés selon elle de Boliviens et détrangers. Surtout, Jeanine Añez, une ex-sénatrice de droite, a jugé quEvo Morales était « parti de lui-même » pour le Mexique. Sil rentrait au pays, il devrait « répondre devant la justice » dirrégularités lors de la présidentielle du 20 octobre et d’« accusations de corruption ».

Changement net de la ligne diplomatique

Mais, la rupture la plus marquante avec la présidence dEvo Morales concerne les relations de la Bolivie avec ses voisins. La ministre des Affaires étrangères Karen Longaric a ainsi annoncé lexpulsion prochaine de lensemble du personnel diplomatique vénézuélien qui « représente le gouvernement de (Nicolas) Maduro ». La veille, le gouvernement bolivien avait symboliquement reconnu lopposant Juan Guaido comme président par intérim du Venezuela.

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