Impeachment : Trump s’en prend à une témoin, les démocrates dénoncent une intimidation – Le Monde

Marie L. Yovanovitch, lancienne ambassadrice des Etats-Unis à Kiev, le 15 novembre à la Chambre des représentants, à Washington. Jacquelyn Martin / AP

La porte-parole de Donald Trump, Stephanie Grisham, lavait annoncé vendredi 15 novembre : le président des Etats-Unis avait mieux à faire que de suivre les auditions publiques à la Chambre des représentants, relatives à sa mise en accusation dans laffaire ukrainienne. Par solidarité, Donald Trump promettait de regarder lintervention du plus haut responsable républicain siégeant au sein de la commission concernée, celle du renseignement, Devin Nunes, puis de « travailler dur pour le peuple américain le reste de la journée ».

Un peu plus dune heure plus tard, le compte Twitter du président a prouvé que ce dernier navait pas tenu parole. Donald Trump sen est en effet pris avec virulence à la témoin invitée à sexprimer publiquement. Il sagissait de Marie L. Yovanovitch, lancienne ambassadrice des Etats-Unis à Kiev, dont le « canal diplomatique parallèle », mis en place par lavocat personnel du président, Rudy Giuliani, avait obtenu la tête en mai.

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« Partout où Marie Yovanovitch est passée, les choses ont mal tourné. Elle a commencé en Somalie, vous avez vu ce qui sest passé ?, a pesté Donald Trump. Le nouveau président ukrainien a parlé défavorablement delle au cours de mon deuxième appel téléphonique avec lui », le 25 juillet, a-t-il noté. Il a omis de préciser quil avait été le premier à porter un jugement sévère sur la diplomate au cours de la conversation, dans laquelle il avait demandé à son homologue douvrir des enquêtes contre ses adversaires politiques.

Everywhere Marie Yovanovitch went turned bad. She started off in Somalia, how did that go? Then fast forward to Ukr https://t.co/N6KQO9jBWS

? realDonaldTrump (@Donald J. Trump)

Juste avant lintervention du président, lancienne ambassadrice avait déjà fait part du trouble causé par la formule prononcée à son égard alors par Donald Trump : « Il va lui arriver des choses ». Lorsque le président démocrate de la commission du renseignement, Adam Schiff, bondissant sur loccasion, a demandé à la diplomate ce que le message publié sur Twitter lui inspirait, elle a répondu quil était « très intimidant ». Lélu démocrate a dénoncé ensuite « une intimidation de témoin en direct » susceptible de constituer une « entrave » à lenquête.

Ce « nétait pas de lintimidation de témoin, cétait juste lopinion du président, qui a le droit de lexprimer », a réagi la porte-parole de la Maison Blanche avant de dénoncer « un processus politique partisan illégitime » et « une parodie ».« Jai le droit de mexprimer », a renchéri Donald Trump devant la presse, dans laprès-midi, alors que son intervention avait compliqué la tâche des républicains.

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