Je m’abonne
Vingt ans après la dernière manche du Mondial organisée sur l’île, les meilleurs trialistes de la planète seront de retour au stade de l’Est, ce soir.
Les plus jeunes ne connaissent pas cet âge d’or dont les anciens parlent avec nostalgie. Il y a vingt ans pourtant, le trial réunionnais connaissait ses plus belles heures de gloire au travers de l’organisation d’une manche du championnat du monde de Trial GP (la version outdoor du X-Trial) par le club Azotyzone au Teat Plein Air de Saint-Gilles. Depuis, plus rien. Ou presque.
Il y a dix ans, l’association Gadiamber Trial Club avait pris le pari de relancer la machine en faisant venir les meilleurs pilotes mondiaux au stade de l’Est. L’événement, qui avait pris la forme d’un gala, n’avait finalement attiré qu’un public restreint, essentiellement constitué de connaisseurs.
Ce soir, ces mêmes pouakés seront évidemment présents après avoir réservé leur ticket de longue date pour une manifestation une fois de plus inédite qui fait la synthèse des précédentes organisations : une manche de championnat du monde au stade de l’Est. « Le trial est le parent pauvre de la moto et cet événement sera une vitrine pour nous, souligne Aldo Ledoux, le président d’Azotyzone, qui espère également attirer les néophytes. Contrairement aux autres sports mécaniques, il faut se rendre dans des coins difficiles d’accès pour nous voir évoluer. Ce soir, nous amenons les meilleurs trialistes mondiaux au plus près des spectateurs ».
Pendant longtemps, le choix du site a été une source d’inquiétude. Si les organisateurs avaient jeté leur dévolu sur l’enceinte dionysienne depuis le début, la municipalité freinait elle des quatre fers par peur de voir le parquet de la salle céder sous les assauts des motos.
Bou fait peur
Après un an et demi d’échanges, les deux parties ont finalement convenu que les précieuses lattes de bois seraient enlevées, puis remises, pour permettre l’acheminement des différents modules sur le site. « En même temps, nous avons des éléments qui pèsent une ou deux tonnes, explique Aldo Ledoux qui a commencé à l’installation en milieu de semaine. Bernard Estripeau (organisateur et promoteur d’événement trial, N.D.L.R.) nous épaule dans leur installation et nous allons proposer des zones, cinq au total, représentatives de l’île ». Des zones que les participants découvriront réellement à l’heure de faire leur entrée en lice ce soir.
Les cinq pilotes permanents du championnat, à savoir Toni Bou, Adam Raga, Jaime Busto, Benoit Bincaz et Gabriel Marcilly seront évidemment présents tandis que Miquel Gelabert (ESP), Jorge Cazales (ESP) et Kieran Touly (FR) ont été invités par l’organisation. Dans une spécialité dominée par les Espagnols, Toni Bou fait figure d’épouvantail. Trialiste le plus titré de l’histoire de la discipline, le pilote ibère a remporté son 13e titre l’an passé en signant la 62e victoire de sa carrière. Face à lui, il retrouvera l’incontournable Adam Raga qui n’est plus descendu des podiums mondiaux depuis 2014. Côté français, Benoit Bincaz – quatrième au classement scratch l’an passé – peut espérer monter sur la boite tandis que le jeune Kieran Touly – champion du monde de trial 125 cc en 2019 – en profitera pour briller sous les feux des projecteurs et devant les yeux des spectateurs.
Christopher Mermet