La cote américaine consolide prudemment ce jeudi, sur fond d’incertitudes sur le commerce et l’économie mondiale. Le DJIA perd 0,08% à 27.764 pts, alors que le Nasdaq fléchit de 0,23% à 8.462 pts avec Cisco. Le S&P500 se tasse de 0,04% à 3.093 pts. Le Wall Street Journal a indiqué que les négociations commerciales entre Washington et Pékin achoppaient sur les achats de produits agricoles, ce qui refroidit un peu les investisseurs et leur fournit un prétexte rêvé aux prises de bénéfices après les records boursiers. Le ministère chinois au Commerce a quant à lui réaffirmé que l’annulation des tarifs douaniers déjà effectifs demeurait une condition préalable importante en vue de la conclusion de l’éventuel accord partiel ‘de phase 1’.
Sur le marché des changes, l’indice dollar se stabilise actuellement à 98,4. Le baril de brut WTI gagne 1% à 57,6$ sur le Nymex…
Gao Feng, porte-parole du ministère chinois au Commerce, cité par Reuters, a affirmé néanmoins que la Chine et les USA menaient des discussions approfondies en vue d’un accord de ‘phase 1’. Gao a confirmé que l’annulation de certains tarifs douaniers existants restait une condition clé pour parvenir à un accord.
Les marchés sont par ailleurs minés ce jour par plusieurs statistiques économiques provenant de Chine, du Japon ou d’Europe, et confirmant le ralentissement global.
D’après le Département américain au Travail ce jeudi, les inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis pour la semaine close au 9 novembre sont ressorties au nombre de 225.000, contre 215.000 de consensus de place et 211.000 une semaine plus tôt.
L’indice des prix à la production du mois d’octobre 2019, qui vient lui aussi d’être publié, est ressorti en augmentation de 0,4% par rapport au mois de septembre, contre +0,3% de consensus et -0,3% un mois avant. Hors alimentation et énergie, l’indice des prix à la production a progressé de 0,3%, contre +0,2% de consensus. Par rapport au mois d’octobre 2018, le ‘PPI’ américain a grimpé de 1,1% (+1,6% hors alimentaire et énergie), selon le rapport gouvernemental du jour.
Le président de la Fed s’est déjà exprimé hier devant le Joint Economic Committee du Congrès américain à Washington. Powell a expliqué à cette occasion que son scénario de base pour l’économie américaine demeurait favorable. Le scénario privilégié par le dirigeant de la Banque centrale américaine est celui d’une expansion soutenue de l’activité économique aux États-Unis, d’un marché de l’emploi dynamique et d’une inflation proche de l’objectif de 2% de la Fed. Ces commentaires de Powell plaident donc plutôt pour une pause monétaire, comme semble déjà l’envisager le marché.
Selon l’outil FedWatch du CME Group, la probabilité d’un statu quo monétaire le 11 décembre 2019, à l’issue de la dernière réunion FOMC de l’année, serait de 96,3%, contre 3,7% de chances d’une baisse d’un quart de point. Le taux des fonds fédéraux est actuellement logé entre 1,50 et 1,75%, suite à l’assouplissement d’un quart de point annoncé le 30 octobre au terme de la précédente réunion. Il s’agissait alors de la troisième baisse de taux d’un quart de point de l’année. Les marchés n’attendent pas de nouvelle baisse des taux avant juin ou juillet 2020…
Powell estime que la Banque centrale américaine devrait probablement ne pas bouger sur le plan monétaire compte tenu de la croissance économique soutenue. « Mes collègues et moi-même anticipons une expansion soutenue de l’activité économique, un solide marché du travail et une inflation proche de notre objectif symétrique de 2% », a ainsi précisé hier le leader de la Fed. La Banque ne devrait donc pas ajuster ses taux dans un avenir proche, aussi longtemps que l’économie demeure solide.
Powell juge par ailleurs que la politique plus accommodante observée cette année a aidé à soutenir une économie toujours en expansion. Il faudra toutefois du temps pour mesurer le plein impact des mesures antérieures.
« Nous estimons que la posture actuelle de politique monétaire devrait probablement rester appropriée, tant que l’information nouvelle concernant l’économie demeure globalement cohérente avec nos prévisions d’une croissance économique modérée, d’un solide marché du travail et d’une inflation proche de notre objectif (…) », a indiqué Powell au JEC du Congrès. Ces propos confirment ceux tenus à l’issue de la réunion monétaire d’octobre. Powell avait alors jugé que l’économie était « dans une bonne position » et qu’il n’était pas nécessaire de prendre des mesures additionnelles de stimulus si les données restaient consistantes.
Powell prévient tout de même que certaines incertitudes persistent, évoquant des faiblesses à l’international, les tensions commerciales ainsi que l’inflation basse. « Bien entendu, si des développements émergeaient, remettant en cause de manière significative nos prévisions, nous répondrions de manière appropriée. La politique monétaire ne suit pas une trajectoire prédéterminée », a nuancé Powell.
Le déficit budgétaire fédéral des Etats-Unis a bondi en octobre de 34% sur un an, pour atteindre 134,5 Mds$, a annoncé mercredi soir le gouvernement américain. A ce rythme, les économistes estiment que sur l’ensemble de l’exercice 2020 (qui s’achèvera en septembre prochain), le déficit devrait dépasser les 1.000 milliards de dollars pour la première fois depuis 8 ans, sous l’effet de la politique économique expansionniste de l’administration Trump.
Ces chiffres ont été publiés alors que Powell venait de mettre en garde contre la montée du déficit. « Les impôts de nos enfants et de nos petits enfants serviront davantage à rembourser la dette plutôt qu’à (investir dans) des domaines dont ils ont vraiment besoin comme l’éducation, la santé, les soins et la sécurité », a-t-il fait valoir.
« Vous n’avez pas besoin d’équilibrer le budget ou d’abaisser la dette. Vous devez juste faire en sorte que l’économie s’accroisse plus vite que la dette », a-t-il estimé. Mais, avec des taux d’intérêt déjà très bas après trois baisses successives, la Fed dispose de marges de manoeuvre limitées, a prévenu Jerome Powell. Il a ainsi répondu indirectement aux critiques acerbes de Donald Trump, qui accuse la Fed de brider l’économie par des taux trop élevés et lui réclame des taux d’intérêts négatifs.
La Chine a annoncé sur le mois d’octobre un ralentissement plus important qu’attendu de sa production industrielle sur fond de bras de fer commercial avec les Etats-Unis. Les statistiques officielles publiées ce jeudi montrent que certains secteurs s’essoufflent, la croissance des ventes au détail retombant à un plus bas de 16 ans. L’investissement en actifs immobilisés a même chuté à un plancher historique… La production industrielle a progressé de 4,7% en octobre en rythme annuel, alors que les économistes anticipaient en moyenne une progression de 5,5%. Les ventes au détail ont augmenté de 7,2% contre un consensus de 7,9/8%, au plus bas depuis plus de 16 ans.
En Europe cette fois, les chiffres préliminaires du PIB allemand pour le troisième trimestre 2019 ont agréablement surpris, puisque le pays a affiché une croissance inattendue au rythme de +0,1%, contre -0,1% de consensus de place et -0,2% sur la période antérieure. La consommation résistante du troisième trimestre a permis à l’économie allemande de surnager et d’éviter ainsi la récession – dont la définition technique correspond à deux trimestres consécutifs de contraction du PIB. La croissance ressort donc à +0,1% par rapport au trimestre antérieur et +1% en comparaison du trimestre correspondant de l’an dernier. Destatis, l’Office fédéral allemand des statistiques, a par ailleurs revu en baisse son estimation d’évolution du PIB pour le second trimestre 2019 à -0,2% contre -0,1% auparavant. L’évolution en comparaison du trimestre correspondant de l’année antérieure ressort à -0,1%.
Au cours du troisième trimestre 2019, le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 0,2% dans la zone euro (ZE19) – en ligne avec les attentes de marché – et de 0,3% dans l’UE28 par rapport au trimestre précédent, selon l’estimation rapide publiée ce jeudi par Eurostat, office statistique de l’Union européenne. Au cours du deuxième trimestre 2019, le PIB avait augmenté de 0,2% tant dans la zone euro que dans l’UE28. En comparaison du trimestre comparable de l’année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières a enregistré une hausse de 1,2% dans la zone euro et de 1,3% dans l’UE28 au troisième trimestre 2019, après respectivement +1,2% et +1,4% au trimestre précédent, rapporte par ailleurs Eurostat.
Les valeurs
Cisco Systems (-8% !) a publié hier soir des résultats meilleurs que prévu au 1er trimestre fiscal du groupe, mais a déçu sur ses perspectives. Le titre du fabricant américain d’équipements de réseaux chute après la publication de ces comptes. Pour le 2ème trimestre en cours, Cisco s’attend désormais à un bénéfice par action ajusté de 75 à 77 cents et à un recul de 3% à 5% de son chiffre d’affaires. Les analystes du consensus du cabinet Factset s’attendaient jusqu’ici à un bpa de 79 cents et à des ventes de 12,75 Mds$, en hausse de 2,4% par rapport à la même période de 2018.
Au 1er trimestre fiscal, le groupe a affiché un bénéfice net de 2,93 Mds$ (68 cents par action) en baisse de 17,5% par rapport aux 3,55 Mds$ du 1er trimestre 2018 (77 cents par action). Le bpa ajusté s’est néanmoins établi à 84 cents, supérieur aux attentes des analystes (81 cents). Le chiffre d’affaire du 1er trimestre s’est élevé à 13,16 Mds$ contre 13,07 Mds$ un an plus tôt et 13,08 Mds$ attendu par le consensus Factset.
Walmart (+1%) gagne du terrain à Wall Street, alors que le géant de l’Arkansas vient de relever sa guidance annuelle de bénéfice ajusté par action, en marge de la publication de comptes trimestriels par ailleurs solides. Pour son troisième trimestre fiscal, le groupe de Bentonville, leader américain de la grande distribution, a annoncé une croissance domestique à comparable de 3,2% et surtout une progression… de 41% dans le commerce en ligne pour Walmart US. La compagnie a affiché un bénéfice GAAP par action de 1,15$ sur le troisième trimestre fiscal 2020, ainsi qu’un bpa ajusté de 1,16$ à comparer à un consensus de 1,09$. Les revenus totaux se sont élevés à 128 milliards de dollars, en augmentation de 2,5%.
Le profit opérationnel de Walmart US a grimpé de 6,1%, mais le bénéfice opérationnel global a décliné de 5,4% (-4,1% à devises constantes) du fait notamment d’une dépréciation non-cash sur Walmart International. Hors impact de cet élément sans impact sur la trésorerie, le profit d’exploitation aurait légèrement augmenté.
Pour l’exercice 2020, le groupe envisage désormais un bénéfice ajusté par action en légère augmentation en comparaison du niveau de l’exercice antérieur.
Viacom (+3%) a publié pour son quatrième trimestre fiscal des comptes supérieurs aux attentes. Le groupe américain de médias a annoncé pour la période close fin septembre un bénéfice net de 307 millions de dollars soit 76 cents par titre, contre 394 millions un an avant. Le bénéfice ajusté par action a représenté 79 cents, contre 99 cents un an plus tôt et 76 cents de consensus. Les revenus ont déliné de 1,5% à 3,43 milliards de dollars, alors que le consensus se situait à 3,42 milliards. Le groupe poursuit actuellement son rapprochement avec CBS, qui donnera naissance à ViacomCBS.
HP Inc (+2%) / Xerox (+2%). L’investisseur activiste Carl Icahn a pris une participation de 4,24% au capital du groupe HP pour 1,2 milliard de dollars, afin d’inciter le groupe informatique américain à se rapprocher du fabricant d’imprimantes Xerox. L’intérêt est évident pour Icahn, qui était déjà actionnaire de Xerox.
Thermo Fisher Scientific (-1%), leader des équipements scientifiques, aurait approché le spécialiste des tests génétiques Qiagen en vue de son acquisition…
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