L’intégration d’Opel au groupe PSA est également synonyme d’un come back en Russie. Alors que la marque s’était retirée du marché russe lorsqu’elle était encore détenue par General Motors (GM), elle recommence désormais à produrie et vendre des véhicules en Russie.
Ironie de l’histoire, hasard de calendrier, cette annonce intervient alors que le constructeur automobile russe Avtovaz a annoncé il y a une semaine à peine avoir conclu un accord avec General Motors en vue de racheter la participation de 50% de GM dans leur coentreprise GM-Avtovaz.
« Opel est revenu en Russie », a annoncé dans un communiqué le constructeur, ajoutant que deux de ses modèles – le Grandland X SUV et le Zafira Life – pouvaient désormais être commandés chez onze concessionnaires en Russie.
Le nombre de concessionnaires proposant des véhicules de la marque doit « doubler dès l’année prochaine et augmenter d’avantage par la suite », ajoute par ailleurs Opel.
Opel indique par ailleurs avoir débuté la production du monospace Zafira Life dans l’usine de Kalouga (à 200 km au sud-ouest de Moscou), site que PSA partage avec Mitsubishi. La production locale de l’utilitaire Vivaro débutera l’année prochaine.
« Nous allons augmenter progressivement notre implication dans le pays dans les années à venir. Cela inclut une gamme plus large de produits. Dans les prochaines années, il y aura au moins un lancement majeur d’Opel par an », a déclaré dans un communiqué le patron d’Opel Michael Lohscheller.
Rappelons qu’Opel s’est retiré du marché russe en 2015, date à laquelle il était encore détenu par General Motors. Emboitant alors le pas à de nombreux constructeurs.
Après avoir enregistré des chiffres record en 2012, le marché automobile russe s’est ensuite effondré pour ne renouer avec la croissance qu’en 2017, à la faveur d’un rebond de la croissance économique russe.
Le retour d’Opel en Russie se situe à contre courant des mouvements opérés par certains constructeurs. Si General Motors réduit actuellement la voilure en Russie, Ford a également décidé de diminuer fortement ses activités dans le pays, mettant parallèlement plusieurs usines en vente.
Si la Russie avait pu un temps constitué un des principaux moteurs du marché automobile européen, son marché se remet difficilement de son effondrement survenu durant la période 2012-2016. S’il est certes repassé dans le vert en 2017, grâce à un rebond de l’économie, la baisse du pouvoir d’achat des ménages russes l’a fait replonger. La tendance montre d’importants signes d’essoufflement depuis le début de l’année, les ventes régressant ces derniers mois.
Les ventes du groupe PSA ont quant à eux diminué de 16,5% en Russie entre janvier et novembre en valeur glissante annuelle. Les choses se sont tout de même arrangées quelque peu au mois de novembre, une hausse de 4,1% ayant été enregistrée en variation annuelle.
Réagissant à la crise du marché russe, PSA a procédé à une importante réorganisation dans le pays. Près de 70 millions d’euros ont été investis ces dernières années en vue d’adapter l’usine de Kalouga – inaugurée en 2010 et détenue à 70% par PSA et à 30% par Mitsubishi – afin de diversifier la production en y assemblant davantage de modèles mais en diminuant leur volume respectif.
Via ce retour d’Opel sur le marché russe, PSA souhaite renforcer la présence du groupe en Eurasie, précise le constructeur. Ajoutant que l’objectif est « de générer 10% du volume global des ventes d’Opel en dehors du marché européen d’ici le milieu des années 2020″.
La stratégie de PSA semble claire : profiter de l’intégration de la marque Opel au sein de son groupe pour accroître son chiffre d’affaires hors de l’Europe de l’Ouest. Le marché automobile y étant morose, la conquête de l’Est semble une des rares portes de sortie vers des contrées plus prometteuses.
Sources: AFP, Opel