Sites bloquants : décision tardive et associations de couverture enfants fatiguées

La résolution tant attendue était attendue depuis longtemps vendredi. Mais quelques jours plus tard, il ne reste que la déception. En fin de semaine dernière, la Cour de justice de Paris s’est prononcée sur le blocage de cinq sites pornographiques en France, auxquels ont été ajoutés Pornhub, XVideos ou XHamster. Une sanction qui est radicale, mais qui est pourtant le résultat d’un constat alarmant : la plupart des sites n’empêchent pas les mineurs d’accéder à leurs contenus.

Sauf que depuis 2020, date à laquelle la loi a été suivie pour protéger les mineurs de l’accès aux contenus pornographiques sur Internet, la réglementation est généralement considérée comme un long chemin de croix. a reporté sa décision. C’est une victoire pour la loi », a déclaré à l’AFP Kami Haeri, avocat de l’un des éditeurs. « Nous disons depuis dix-huit mois que le gouvernement et l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) n’ont pas respecté leurs obligations légales fondamentales maximales, que la loi de juillet 2020 était mal faite, vague et incomplète. »

Alors inévitablement, au sein du Conseil français des associations pour les droits de l’enfant (Cofrade), ce mercredi, il se fâche quand on touche son délégué général, Arthur Melon. « Il faudra attendre encore plusieurs mois avant de s’assurer que les deux millions de jeunes exposés chaque jour à des photographies pornographiques en France soient, malgré tout, déconnectés de ce contenu. »

Au téléphone, vous vous sentez fatigué.  Cela fait presque 3 ans que nous avons commencé la procédure. Et le Code pénal prévoit depuis longtemps l’interdiction du trafic de contenu pornographique s’il est détecté par des mineurs. Plusieurs années plus tard, nous disons toujours que nous devrons attendre une autre décision de justice pour savoir si nous fermons le robinet. »

Mais que dire aux sites qui ne semblent pas clairs dans le texte? »La loi leur donne la possibilité d’utiliser les stratégies dont ils ont besoin pour s’assurer que leur contenu est hors de portée des mineurs. Et ils répondent qu’ils sont aussi libres, qu’on ne leur dit pas quoi faire. S’ils ne savent pas comment faire, il y a beaucoup d’autres pornographies qui ne sont pas difficiles parce que heureusement, il suffit de s’inscrire avec une carte de crédit, dit Arthur Melon. Par exemple, l’organisation Dorcel ferait bien à ce niveau. Face à ce constat, le délégué général déplore une certaine hypocrisie, voire « une réticence de la justice et une attitude d’attente ».

Par ailleurs, quelques années plus tôt, lors du vote de la loi, la Cour de cassation avait à son tour déclaré que les termes de la loi étaient « suffisamment transparents et précis pour exclure tout risque arbitraire », que le texte « ne constituait pas une violation de la liberté d’expression » et « proportionné à la couverture des mineurs ».

Cette décision du Tribunal judiciaire de Paris intervient également quelques jours après l’adoption du projet de loi pour la sécurité et la régulation d’Internet, suivi le cinquième juillet en première lecture au Sénat. Le texte envisage habilement de nommer Arcom comme référence technique pour bloquer les sites pornographiques. Mais pour les associations de couverture des enfants, cela suffit.

Les professionnels comparent le scénario à une tentative faite en 2017 au Royaume-Uni. Dans le projet de loi sur la sécurité numérique, le pays a envisagé d’interdire aux mineurs d’accéder à des vidéos pornographiques. Mais la commission a finalement été désertée car le texte présentait des problèmes en termes d’accessibilité de ces sites pour les adultes, mais aussi de troubles du respect de la vie privée. « C’est précisément ce dans quoi nous n’avons pas à tomber. Comme au Royaume-Uni, ils n’ont toujours pas de réponses mettant tout le monde en premier, les sites continuent leur business comme d’habitude », compare Arthur Melon selon lequel le devoir pèse plus sur les entreprises que sur la direction.

De plus, les associations s’inquiètent pour l’avenir. « Nous savons très bien que les réponses technologiques et l’environnement virtuel évoluent très temporairement un an et les deux ans et cela signifierait que les deux une fois Arcom devront étiqueter de nouvelles procédures pour s’assurer que les sites Internet respectent leur responsabilité », s’inquiète le délégué général de Cofrade.

Dans les mois à venir, le Conseil – avec l’Observatoire de la paternité et de l’éducation numérique (Open) – doit relancer le côté arnaque. Pour quoi? Parce qu’en 2018 une plainte avait déjà été déposée sur la base de l’article 227-23-1 du Code pénal qui interdit à une personne majeure de demander à un mineur « la diffusion ou la transmission d’images, de vidéos ou de représentations à caractère pornographique ». « Il s’avère que nous n’avons jamais entendu parler de cette allégation », a déclaré Arthur Melon. L’avis préalable au procès sera à nouveau saisi, dans l’attente d’un nouveau rebond devant la Cour de justice. attendu.  » Pour l’avenir, j’ai besoin que nous agissions plus vite et plus fort », a martelé le ministre de la Transition numérique et des Télécommunications, dans un entretien accordé à 20 Minutos.

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