Louise Ballongue, journaliste santé, mis à jour le 18/05/2020 à 17:57
Validé par Xavier Ballongue – médecin généraliste à S. O. S. Médecins
Face à l’épidémie de Covid-19 qui sévit en France et au nombre croissant de personnes infectées, la lutte contre le virus se ré-organise. Actuellement, plus de 12 000 tests biologiques (PCR) sont réalisés chaque jour, uniquement sur prescription médicale. Les personnes présentant des symptômes potentiels du Covid-19 ne sont plus systématiquement soumises au dépistage.
Par ailleurs, la stratégie du gouvernement est en constante évolution. « Durant les semaines à venir, les tests de dépistage seront accessibles aux seniors, aux plus fragiles et aux soignants », a indiqué Emmanuel Macron lundi 13 avril.
L’objectif du gouvernement étant de pouvoir réaliser 700 000 tests par semaine au moment du déconfinement, afin de tester les personnes présentant des symptômes et celles ayant été en contact avec un malade du Covid-19.
La stratégie de dépistage du coronavirus en France bouge au fil de l’évolution de l’épidémie. Après avoir décidé de ne tester dans un premier temps que les personnes les plus à risque du Covid-19, à partir du 14 mars quand la France est passée au stade 3, le dépistage a été priorisé et étendu aux résidents des Ephad et aux personnels qui les accompagnent le 6 avril. Mais avec le déconfinement progressif dans le pays, le gouvernement doit mettre les bouchées doubles. Le 19 avril, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé que d’ici cette date, l’objectif était de pouvoir faire 500 000 tests par semaine pour tester les personnes ayant des symptômes et leurs contacts.
Mardi 28 avril, Edouard Phillipe avait pris la parole pour avertir les Français que le gouvernement aller effectuer « au moins 700 000 tests virologiques par semaine » dès la sortie du confinement. Appelés aussi tests PCR, ils devaient déterminer à l’aide d’un écouvillon à l’arrière du nez si la personne prélevée est porteuse du coronavirus et donc contagieuse.
Pourtant, nous en sommes aujourd’hui très loin.
Le nombre de dépistage a connu de fortes fluctuations au cours des dernières semaines. Il varie entre 200 000 et 270 000 tests par semaine », assure le ministère de la santé à la cellule investigation de Radio France.
Pour le président du Syndicat national des biologistes des hôpitaux (SNBH), Xavier Palette, « c’est impossible d’arriver à 700 000 tests en une semaine. Il manque des surblouses, des kits de prélèvement, du personnel… Et puis c’est encore un peu le bazar : tous les lieux de prélèvements n’ont pas encore été recensés vers la plateforme censée centraliser ces données. »
Un propos confirme par un autre de ses confrères : « 700 000 dépistages : ça me parait difficilement atteignable, estime aussi Jean-Paul Feugeas, président du Syndicat national des médecins biologistes des CHU (SNMBCHU). « Pas tellement par manque d’automates mais à cause des problèmes de logistique. »
En outre, le nombre de tests réalisés est très inégal en fonction des régions. Par exemple, selon France inter, « les quatre départements bretons ne réalisent qu’une moyenne de 54 tests par semaine depuis le 12 mars ». L’agence régionale de santé (ARS) de Bretagne indique que ce nombre n’est pas tout à fait exact : 798 prélèvements hebdomadaires en moyenne ont été analysés dans les laboratoires de ville depuis cette date. Il faudrait donc les prendre aussi en compte. Mais comptabiliser le nombre de tests s’avère être une tâche fastidieuse puisque, encore une fois, chaque région produit le bulletin épidémiologique « à sa façon ». Ainsi, les Bretons comme la région Centre-Val de Loire ne reportent que les tests virologiques positifs.
Alors que le déconfinement a début de ce lund 11 mai, quatre salariés ont été testés positifs au Covid-19 dans une entreprise de l’agroalimentaire en Vendée où une campagne de dépistage est en cours, ont annoncé ce dimanche la préfecture et l’Agence régionale de santé (ARS)dans un communiqué conjoint. « Chaque personne testée positive fera l’objet d’un isolement et d’un accompagnement par les autorités sanitaires », indique le texte.
Compte tenu de la durée d’incubation du virus, « le travail d’identification des sujets contacts à risque démarre dès ce dimanche 10 mai. Il sera mené par l’ARS, en lien étroit avec le médecin du travail et les responsables de l’entreprise », souligne le communiqué.
L’entreprise concernée, « Arrivé », est un abattoir de volailles situé à Essarts-en-Bocage. Sa marque phare est Maître Coq. L’entreprise indique également que, « la semaine dernière, l’Agence Régionale de Santé des Pays de la Loire a prévenu la direction de Arrivé que des cas positifs au COVID-19 avaient été identifiés sur le site des Essarts-en-Bocage ». « La direction de Arrivé collabore étroitement avec les services de l’Etat et l’ARS pour déterminer les mesures de prévention nécessaires à cette situation », conclut le communiqué.
Coronavirus : un autotest fiable en ligne pour détecter la maladieDéveloppé sous l’impulsion du ministère de la Santé et de l’institut Pasteur, ce test permet en à peine 3 minutes de détecter et orienter les malades graves. Son but : vous permettre d’évaluer si…
Outre le test PCR, différents autres tests permettent de détecter le coronavirus. Les voici.
Le test diagnostique « PCR »(« polymerase chain reaction ») ou « virologique » consiste en un prélèvement naso-pharyngé (gorge, nez, nasopharynx) qui se fait à l’aide d’un petit écouvillon (goupillon) qui est inséré dans le nez.
Il est obligatoirement effectué par un médecin ou une infirmière. Le dépistage du coronavirus peut aussi être associé à un prélèvement au niveau des voies respiratoires basses (crachats…).
L’échantillon est ensuite analysé par un laboratoire spécialisé afin de rechercher la présence du matériel génétique du coronavirus et ainsi confirmer le diagnostic de l’infection. Il s’agit d’un test de dépistage qui n’est pas invasif (mais désagréable pour le patient) et qui est facile à effectuer.
La sérologie, c’est l’étude des modifications présentées par le sérum sous l’influence des maladies. Lors d’une prise de sang, le biologiste va analyser le sérum. La sérologie permet de poser un diagnostic des maladies infectieuses, des maladies auto-immunes, de déterminer les groupes sanguins, de suivre l’évolution de certaines maladies, de vérifier les vaccinations.
Selon Marc Eloit, chercheur à l’Institut Pasteur, le test sérologique — pratiqué comme une prise de sang traditionnelle — détecte « a posteriori, des anticorps produits par une personne infectée par un pathogène. Il faut une dizaine de jours après l’infection pour l’organisme les produises ».
L’objectif de ces nouveaux types de tests serait de venir compléter les actuels PCR. Un simple prélèvement sanguin à la recherche d’anticorps spécifiques produits en réponse à ce nouveau coronavirus permettrait d’obtenir un résultat. Déjà utilisés en Corée et en Chine, ils seraient plus rapides, moins chers et permettraient de diagnostiquer des personnes asymptomatiques.
En clair, ils pourraient permettre d’analyser les risques avant de définir les conditions de levée du confinement collectif en déterminant les zones où le virus circule encore. Ils seraient effectués pour « préparer le pays à la phase de déconfinement. Mais un dépistage massif de la population, par simple prise de sang réalisée en laboratoires d’analyses, pourrait aussi être mis en place après la période de confinement.
En outre, deux types de tests sérologiques existent :
Toutefois, l’Académie de Médecine estime que « ces différents tests sont toujours en phase d’évaluation par le Centre national de référence des virus des infections respiratoires et leurs performances analytiques (sensibilité et spécificité) ne sont pas encore connues ».
La Haute Autorité de santé (HAS) a rendu, samedi 2 mai, son avis sur l’usage des tests sérologiques dans la gestion de la pandémie de Covid-19. Elle recommande la prudence dans l’utilisation de ces tests : ils ne permettront pas de délivrer un certificat d’immunité aux personnes ayant déjà rencontré le SARS-CoV-2.
L’autorité préconise, en revanche, d’utiliser ces tests pour confirmer un diagnostic incertain, voire pour dépister des personnes sans symptômes travaillant dans certains contextes (milieux confinés, établissements de soins, etc.).
Au cours du week-end, la Food and Drug Administration américaine (FDA) a émis de nouvelles autorisations d’utilisation d’urgence (EUA) pour 2 tests sérologiques. Un des tests en particulier, développé par la société suisse de biotechnologie Roche, serait très prometteur puisque le groupe a déjà commencé à expédier le nouveau test d’anticorps aux principaux laboratoires présents dans le monde.
« Grâce aux efforts énormes de nos collègues dévoués, nous sommes maintenant en mesure de fournir un test d’anticorps de haute qualité en grandes quantités, afin de soutenir les systèmes de santé du monde entier avec un outil important pour mieux gérer la crise sanitaire du COVID-19 », a déclaré Severin Schwan, PDG du groupe Roche, avant d’ajouter qu’il était « particulièrement satisfait de la spécificité et de la sensibilité élevées du test ».
D’après leur communiqué, le test a une sensibilité de 100% dans les échantillons prélevés 14 jours ou plus après un test PCR positif (c’est-à-dire qu’il détecte 100% des des anticorps présents dans l’organisme) et une spécificité supérieure à 99,8% (c’est-à-dire moins de 0,2% des tests donnera un faux positif).
En outre, il dure environ 18 minutes et est entièrement automatisé. Le système de tests peut effectuer jusqu’à 300 tests par heure. Une très bonne nouvelle pour tous les laboratoires.
La Food and Drug Administration américaine (FDA) a révisé sa politique concernant la mise sur le marché de tests sérologiques.
Compte tenu de l’augmentation du nombre et de la disponibilité des tests sérologiques aux États-Unis, désormais, toutes les sociétés développant ces tests doivent demander une « autorisation d’utilisation d’urgence », qui comprendra la soumission des données de validation.
La FDA a également publié des normes de performance minimales pour les tests sérologiques (sensibilité, spécificité…) afin d’assurer des niveaux appropriés de précision.
Le nombre de tests sérologiques disponibles pour le SRAS-CoV-2 augmente rapidement. A tel point que l’on estime aujourd’hui le nombre de tests différents (disponibles ou en développement) à 200.
La plupart de ces tests sont fabriqués en Chine, avec des sociétés basées en Allemagne, en Corée du Sud, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Aux États-Unis, 12 tests sérologiques ont reçu une autorisation d’utilisation d’urgence (EUA) de la FDA américaine.
Coronavirus : qu’est-ce qu’un test sérologique ?Les tests sérologiques promis par le ministre de la Santé Olivier Véran, seront-ils plus efficaces que les tests PCR utilisés actuellement par le personnel médical ? Comment sont-ils effectués, et y aura-t-il assez…
Le Premier ministre Olivier Véran a expliqué le 28 mars 2020 lors d’une conférence de presse que ces tests rapides « permettront d’avoir un résultat rendu en quelques minutes, 10, 15, 20 parfois 30 minutes selon les tests considérés ». Ces nouveaux kits sont en cours d’élaboration, voire « désormais opérationnels pour certains d’entre eux », a ajouté le ministre, mentionnant des recherches en France, aux États-Unis, au Japon ou en Corée du Sud. Toutefois, « avant de les déployer, il faut s’assurer de leur efficacité », a-t-il insisté.
Dans la pratique, la réalisation de ces dépistages rapides est d’une grande simplicité : une seule goutte de sang suffit. Ces tests permettent, comme les analyses de sang, de détecter a posteriori la présence d’anticorps contre le nouveau coronavirus.
Dans la course aux tests rapides, la start-up caennaise Loop Dee Science se démarque par sa réactivité. Ces derniers mois, l’entreprise se penchait déjà sur les coronavirus chez les animaux, et lorsque l’alerte a été lancée au mois de janvier en Chine, cette start-up a mis au point « un kit de dépistage » en à peine quelques semaines. Pour compléter ce kit, l’équipe s’appuie sur un petit appareil en forme de cube, le LoopX, qu’elle a développé en fin d’année dernière. « Cet objet nous permet d’externaliser les laboratoires », résume Emmanuel Monnier, ancien chirurgien cardiovasculaire et cofondateur de la start-up. En effet, en laboratoire, il faut cinq à sept heures pour analyser l’échantillon nasal d’une personne, sans compter les temps d’envoi et de transmission du résultat. Avec le LoopX, les délais tombent à 30 minutes, pour un dépistage sur place. Pour l’ancien chirurgien, « cela peut être un bon complément pour renforcer les capacités d’analyse du pays. Par exemple pour les Ehpads, les entreprises, ou encore les urgences. »
Actuellement, ce projet est sur le point d’être validé par le CHU de Caen. S’il approuve ce kit, la production pourra commencer. Les cofondateurs projettent de fabriquer entre 50 et 100 appareils quotidiens, ainsi qu’entre 10 000 et 20 000 kits par jour également.
Coronavirus : les nouveaux tests rapides, c’est quoi ?Le gouvernement évoque la nécessité d’obtenir au plus vite des tests rapides contre le nouveau coronavirus. Mais en quoi consistent ces tests ? Quand seront-ils disponibles ? Quelle différence avec les tests PCR…
Le 10 avril, le CNRS annonce dans un communiqué le lancement d’une étude clinique pour tester la performance du test de dépistage EasyCov à partir du 11 avril 2020. « Parallèlement, la chaîne de développement, de production et de distribution s’organise pour un déploiement rapide et massif du test aux personnels de santé dès le mois de mai » précise le laboratoire. Ce nouveau test a pour objectif d’être simple d’utilisation et de ne pas nécessiter l’emploi de matériel lourd. Il a déjà été testé et validé avec de l’ARN viral isolé au laboratoire Sys2Diag (CNRS/Alcen) et avec du virus actif au Centre d’études des maladies infectieuses et pharmacologie anti-infectieuse (CNRS/Université de Montpellier). L’étude clinique permettra de confirmer ou infirmer ses performances en conditions réelles.
Dernièrement, une équipe de recherche de l’Université d’Utrecht (Pays-Bas) a publié les résultats d’une telle étude dans Nature Communications. Les scientifiques ont identifié un anticorps monoclonal, nommé 47D11, qui pourrait traiter des personnes déjà infectées par le SRAS-CoV-2 ou peut-être prévenir une infection. Les chercheurs indiquent que cet anticorps monoclonal pourrait également être utilisé dans le développement de tests sérologiques. L’anticorps se lie aux glycoprotéines à pointes trimériques à la surface du virus, ce qui bloque l’interaction entre la protéine à pointes et le récepteur ACE2, et facilite l’entrée du virus dans les cellules humaines. Mais une étude plus approfondie est nécessaire pour déterminer les effets des anticorps monoclonaux sur les animaux ou les humains.
Des chercheurs de l’Institut Pasteur, du CNRS, de l’Inserm et d’Université de Paris ont réalisé une étude pilote pour évaluer la fiabilité de plusieurs tests de laboratoire afin de mieux comprendre le profil de réponses en anticorps contre le SARS-CoV-2 et la propagation du virus dans la population. A ce jour, quatre tests de détection d’anticorps anti SARS-CoV-2 ont été développés et évalués ainsi que deux tests de détection d’anticorps neutralisants. Ces tests, dits de laboratoire, sont une première étape pour les études épidémiologiques sur COVID-19.
Parallèlement, deux tests de détection ont été développés et ont permis une comparaison supplémentaire. Les groupes d’échantillons sanguins proviennent de différentes catégories d’individus. Ils ont été répartis de la manière suivante :
Après analyse des résultats, la séropositivité (présence d’anticorps) a été détectée chez 32% des individus ayant présenté des signes légers compatibles avec COVID-19 dans les 15 jours précédant les prélèvements et chez 3 % des personnes asymptomatiques, ayant donné leur sang. En outre, d’après les chercheurs, « les 4 tests fonctionnent très bien », avec des différences de sensibilité en fonction des tests et surtout des antigènes visés.C’est une première qui devrait faciliter la stratégie française de déconfinement.
Le laboratoire de vaccinologie commun à l’institut Pasteur et à l’entreprise de biotech TheraVectys vient de combler une faille importante dans la longue liste des outils indispensables pour libérer la population sans réactiver l’épidémie : la mise au point d’un test de sérologie capable de préciser le degré d’immunité des malades guéris du Covid-19 mais aussi mais de toutes les personnes (personnel soignant, proches d’un patient infecté, commerçants…) qui ont pu être en contact avec le virus.
Celui-ci classe les degrés d’immunité en trois catégories : fort neutralisant, faible et non-neutralisant.
Expérimenté pour la première fois dans le cadre de l’étude de l’Institut Pasteur sur le lycée Jean-Monnet de Crépy-en-Valois (Oise) et utilisé depuis le 20 avril par la recherche en épidémiologie, ce test pourrait être accessible prochainement aux particuliers. Et contrairement aux tests sérologiques existants, qui détectent seulement la présence d’anticorps développés par une personne après une infection au coronavirus, celui développé par le laboratoire du virologue Pierre Charneau « renseigne sur l’efficacité des anticorps ».
La présence d’anticorps ne permet pas de dire si on est protégé ou non contre une nouvelle infection par le coronavirus. […] Nous avons mis au point un test de ‘séro-neutralisation’ qui détecte les anticorps mais surtout qui mesure leur capacité à inhiber l’entrée du virus dans une cellule. Ce test renseigne donc sur l’efficacité des anticorps », explique-t-il dans une interview à Libération.
En outre, le fondateur et directeur scientifique de TheraVectys et virologue Pierre Charneau affirme que son équipe est « très avancée, sans doute la plus avancée de la planète » sur le fameux vaccin anti-coronavirus. Il ne reste plus qu’à patienter !
De plus en plus de Français souhaitent se faire dépister. Mais tout le monde n’est pas éligible. Ainsi, ce n’est pas parce que l’on présente des symptômes semblables à ceux provoqués par le Covid-19 que l’on va pouvoir bénéficier d’un test diagnostic. Le test PCR est réservé aux :
Coronavirus et comorbidité : 3/4 des patients hospitalisés avaient l’une de ces maladies Si le Covid-19 peut atteindre tout le monde, ses formes graves sont plus courantes chez les personnes âgées ou déjà affaiblies par une autre maladie. Voici les facteurs de comorbidité…
Si on n’appartient à aucune de ces catégories, un médecin effectue le diagnostic sur signes cliniques. Les tests en ambulatoire sont possibles.
Détecter le coronavirus permet de suivre l’évolution de l’épidémie, du moins des formes les plus graves. Plusieurs types de coronavirus sont susceptibles d’entraîner des infections respiratoires dont les manifestations vont du simple rhume à la détresse respiratoire.
Dans les cas les plus sévères, un prélèvement biologique va permettre d’identifier le pathogène responsable. En complément, la réalisation d’un scanner ou d’une radiographie des poumons permet d’évaluer l’étendue des lésions pulmonaires et de déterminer la prise en charge de la personne.
La réalisation de test diagnostic permettra aussi de surveiller la propagation du virus quand le confinement sera levé.
Dans un guide méthodologique destiné aux professionnels de la santé, le Ministère de la Santé indique que le test « doit obligatoirement être effectué au sein d’un établissement habilité pour le Covid-19 ».
Un propos que confirme le Dr Gagnard :
Il est fait dans le service hospitalier (urgences, service de maladies infectieuses ou encore réanimation) puis est envoyé en laboratoire disposant de la RT-PCR spécifique après l’accord de l’infectiologue du centre de référence local et contact du laboratoire de virologie. La réponse est ensuite donnée en 4 à 5 heures, détaille le spécialiste.
On peut donc se faire dépister :
À noter : il n’est donc pas question de se rendre en laboratoire pour demander à passer un test de dépistage. Si, et seulement si, vous bénéficiez d’une prescription, contactez le laboratoire par téléphone pour connaître la marche à suivre.
Depuis le déconfinement, les laboratoires français se sont organisés : une carte en ligne permet notamment de trouver un drive de dépistage.
Sur le site drivecovid.fr, vous pourrez ainsi géolocaliser des laboratoires qui ont mis en place des drives de dépistage du Covid-19. Au total, 600 drives sont dispersés dans tout le pays et permettent de tester, chaque jour, des centaines de personnes.
Ces laboratoires proposent des tests réalisés à l’extérieur, sans descendre de la voiture. De quoi respecter les distances de sécurité. Le personnel de laboratoire réalise les prélèvements au travers de la fenêtre ouverte du véhicule.
Le site rappelle qu’il faut, avant de se déplacer pour un test, avoir une ordonnance et prendre rendez-vous.
« Suite à un brainstorming pour savoir comment participer à l’effort contre le coronavirus, et aider les Français, nous avons choisi de recenser ces drive mis en place par les laboratoires. Aujourd’hui nous en avons recensé environ 70% », explique Guillaume Touchard, directeur commercial d’Essence&Co, sur BFMTV.
Ces dépistages de la maladie sont notamment destinés aux personnes qui présentent des symptômes proches du Covid-19, ainsi que les « cas-contact », c’est-à-dire les personnes qu’elles auraient pu contaminer.
Pour le moment, drivecovid.fr ne recense que les plus gros laboratoires, disposant de nombreuses implantations.
Si vous présentez des symptômes du Covid-19, la prescription médicale (ordonnance) est obligatoire pour passer le test. Pour en avoir une, consultez votre médecin traitant.
Si l’on n’a pas de médecin traitant, il est possible d’appeler le 0 800 130 000 (service gratuit + appel gratuit) pour être orienté vers un médecin généraliste.
La consultation se déroule le plus souvent en téléconsultation. Si la suspicion d’infection est confirmée, le patient se verra remettre une prescription médicale pour réaliser un test de dépistage.
Si vous êtes identifié comme un « cas contact » d’une personne contaminée au coronavirus, vous devez prendre un rendez-vous dans un lieu de dépistage pratiquant le test Covid.
Le médecin ou les équipes de l’Assurance Maladie lui indiqueront l’adresse du laboratoire.
Notez que :
Dans les deux cas, le test est réalisé sans ordonnance. Il suffit de présenter un document d’identité (carte d’identité, passeport…) qui permet au laboratoire d’analyse (ou au lieu d’examen réalisant les tests de dépistage) de retrouver son nom au sein du répertoire de cas contacts que les services de l’Assurance Maladie lui auront transmis.
Le patient doit se présenter, sur rendez-vous, au laboratoire avec :
En tant que patient susceptible d’être atteint du Covid-19, il faut s’isoler et respecter de façon stricte les gestes barrières.
Il faut notamment porter un masque chirurgical – et non grand public, réservé aux personnes asymptomatiques – lorsque qu’on se rend sur le lieu du dépistage.
En dehors de ces règles, aucune conduite particulière n’est exigée pour réaliser le test.
Ce test s’appelle le test virologique RT-PCR. Il se fait sous la forme d’un prélèvement nasal et peut occasionner une légère gêne dans le nez, mais il n’est pas « douloureux ». En outre, il ne dure que quelques secondes.
Plus précisément, un échantillon de mucus est prélevé dans le nez grâce à un long coton-tige, appelé écouvillon. Une fois récupéré, l’échantillon est scellé puis analysé par le laboratoire.
Les résultats du test doivent être transmis au patient sous 24h00.
Ils seront communiqués au patient et à son médecin soit :
En attendant les résultats du test, il est recommandé au patient de se confiner chez lui, en limitant les contacts extérieurs et en appliquant rigoureusement les gestes barrières.
En cas de résultat négatif, il est nécessaire de continuer à respecter rigoureusement les gestes barrières. En effet, le test ne donne aucune information sur une éventuelle immunité du patient face au virus Covid-19. En cas de test négatif, le patient reste exposé à un risque de contamination ultérieure.
« Je reste strictement à domicile. Si j’ai un rendez-vous médical indispensable, je porte un masque pour m’y rendre. En cas de difficulté respiratoire, j’appelle le 15 » préconise le ministère de la Santé.
Si le patient montre un signe de gravité, il sera toujours pris en charge au service des maladies infectieuses ou en réanimation si le pronostic vital est engagé.
Par ailleurs, en cas de test positif, la durée de l’arrêt de travail est de 7 à 14 jours.
Entre le 6ᵉ et le 8ᵉ jour, il y a un avis médical à distance pour surveiller les symptômes. L’arrêt peut être renouvelé pour 7 jours supplémentaires. L’isolement est levé 48 h après la résolution complète des symptômes.
Lors du déconfinement progressif des français prévu le 11 mai, le Premier ministre, Edouard Philippe, a indiqué que « si vous êtes porteur du virus, vous aurez le choix entre un confinement à domicile ou dans un hôtel mis à disposition »
Si le patient n’est pas atteint pas le coronavirus, il est conseillé de continuer à appliquer les gestes barrières en se lavant les mains régulièrement, en toussant et éternuant dans son coude, en utilisant des mouchoirs à usage unique, en évitant les contacts physiques et en limitant grandement ses déplacements. Le port du masque chirurgical n’est pas recommandé sans présence de symptômes.
En fonction des symptômes présentés, un patient peut être suspecté d’avoir le virus Sars-Cov-2, possiblement infecté ou confirmé.
Pris en charge à 60% par la Sécurité sociale (et le reste par les mutuelles), le coût des tests est de 54 euros. « C’est un prix en baisse par rapport à celui que facturaient les hôpitaux au titre du « référentiel des actes innovants hors nomenclature », fixé à 135 euros », précise Le Figaro.
C’est une question que bon nombre de médecins se posent. Qu’il s’agisse des tests sérologiques, rapides, PCR ou salivaires, un climat de défiance règne en France suite aux résultats de plusieurs études indiquant « qu’il circule beaucoup de faux négatifs sur le territoire ».
Le Dr Chaix, interviewé par Medisite en mars dernier, avait confirmé ce propos en évoquant un taux de faux négatifs qui se situerait entre 20 et 30 %, sans pour autant pouvoir l’affirmer avec certitude.
Mais aujourd’hui, un nouveau scandale vient confirmer le doute. L’Inde, a décidé de suspendre l’utilisation de tests rapides au Covid-19 suite à des résultats douteux. 650 000 de ces tests, en provenance de la Chine, ont été testés, selon les premiers essais, défectueux.
Au total, les tests rapides chinois présentent des marges d’erreur allant de 6% à 71% quand on compare leurs résultats à ceux, plus fiables, pratiqués en laboratoire.
Une réelle déception pour le gouvernement, qui comptait sur ces tests pour augmenter sa capacité de dépistage, en particulier vis-à-vis des patients asymptomatiques – qui représentent 69% des malades du Covid-19 en Inde. Ceci afin d’évaluer la propagation silencieuse de la maladie à moins de deux semaines de la fin programmée du confinement.
Désormais, tous les Français pourront se faire tester. C’est en tout cas la promesse du ministre de la Santé Olivier Véran le 7 mai dernier.
« La France est prête pour tester massivement » à partir du début du déconfinement le 11 mai, a-t-il déclaré tout en précisant que seraient priotaires les personnes présentant des symptômes du coronavirus ainsi que celles qui ont été en contact avec des personnes malades.
« La capacité de dépistage est aujourd’hui au niveau des besoins qui ont été estimés à 700 000 tests par semaine », a assuré le ministre.
Pourtant, nous en sommes aujourd’hui très loin.
« Le nombre de dépistage a connu de fortes fluctuations au cours des dernières semaines. Il varie entre 200 000 et 270 000 tests par semaine », a souligné le ministère de la santé à la cellule investigation de Radio France.
Alors, pénurie de tests ou manque d’organisation de la France ? Pour le moment, le mystère reste entier. Mais quoi qu’il en soit, sans campagne massive de tests, le nombre de cas de Covid-19 va augmenter au fur et à mesure que les gouvernements rouvriront les espaces publics.
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Oui, et c’est particulièrement le cas pour l’Allemagne, qui est le champion de dépistage.
Depuis janvier, l’Allemagne a réalisé plus de 2 millions de tests, soit quatre fois plus que la France. Tester massivement et isoler les malades s’est avérée une stratégie payante malgré le défi sanitaire, logistique et industriel qu’elle relève en mobilisant ses médecins et ses usines.
Le secret de ce pays ? L’anticipation. Ainsi, début févier, l’autorité fédérale de santé publique, l’institut Robert-Koch, exige le dépistage de tout cas suspect avec des critères plus larges qu’en France : il suffit de présenter des symptômes, même légers, et d’avoir été en contact avec une personne diagnostiquée positive, ou bien, jusqu’à récemment, de revenir d’une zone à risques.
Mais l’Allemagne n’est pas le seul pays à pratiquer le dépistage massif. La Corée du Sud, a également réussi à réduire fortement le nombre de nouveaux cas, grâce à une stratégie mêlant information du public, participation de la population et campagne massive de dépistage.
Séoul a réalisé davantage de dépistages qu’aucun autre pays, à un rythme d’environ 10 000 par jour, ce qui a permis de s’attaquer très tôt aux nouveaux foyers d’infection. Mercredi 11 mars, le nombre total de tests effectués s’élevait déjà à 220 000.
Le président américain Donald Trump a confié, ce mardi 28 avril, envisager l’imposition de tests systématiques de dépistage du coronavirus aux passagers débarquant aux Etats-Unis depuis des vols internationaux, en citant le danger posé par le Brésil (le pays a franchi mardi la barre des 5000 morts liés au coronavirus ce mardi, après avoir enregistré un record de 474 décès sur les dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé).
« Nous allons probablement le faire. L’épidémie est assez virulente au Brésil », a justifié Donald Trump, qui a précisé que la décision serait confirmée rapidement.
A demandé si les voyageurs internationaux devraient subir un examen médical ou une simple lecture de la température, il a répondu « les deux ».
Le président américain, qui a reçu mardi à la Maison Blanche le gouverneur républicain de la Floride Ron DeSantis, a expliqué discuter de l’opportunité de la mesure avec d’autres hauts responsables, dont ceux des Etats qui ont également des échanges importants avec l’Amérique latine.
Le chef d’Etat américain a en outre précisé que les tests de dépistage interviendraient à l’embarquement dans les avions, et que par conséquent les compagnies aériennes étaient impliquées dans les discussions.
Tout ce qu’il faut savoir sur les tests de dépistage du Covid-19, Améli, 13 mai 2020.
Communiqué Roche, 3 mai 2020.
Covid-19: enquête sur les défaillances de dépistage de masse, France Inter, 11 Mai 2020.
Cette carte en ligne recense les drive de dépistage au covid-19, BFMTV, 11 mai 2020.
État des lieux du confinement et critères de sortie, Solidarités-santé.gouv.fr, Jeudi 2 avril 2020.
Coronavirus: une campagne de dépistage après 4 tests positifs, en Vendée, BFMTV, 10 Mai 2020.
Nouveau Coronavirus, À L’Institut Pasteur.
Coronavirus Covid-19 info, gouvernement.fr.
Coronavirus: l’Inde suspend l’utilisation des Chinois, des essais, RFI, 22 avril 2020.
Développement et évaluation de quatre tests sérologiques de détection d’anticoprs anti SARS-CoV-2 et deux tests de détection d’anticorps neutralisants, Institut Pasteur, 22 avril 2020.
Coronavirus : la start-up caennaise Loop Dee Science met au point un test de dépistage express, Le Parisien, 24 avril 2020.
Un laboratoire français met au point le premier test mesurant le degré d’immunité au coronavirus, BFMTV, 27 avril 2020.
Coronavirus. Donald Trump envisage des tests du Covid-19 sur les vols internationaux, Ouest France, 28 avril 2020.
Coronavirus : la Haute Autorité de santé rend un avis prudent sur les tests sérologiques, Le Monde, 2 mai 2020.
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