Jeudi 16 mai, Libération a dévoilé la masse salariale d’Emmanuel Macron, soumise par l’intermédiaire de l’ancien journaliste Xavier Berne, auteur de la plateforme « Ma Dada » d’accès aux documents administratifs. Pas exactement. Il n’a fallu que deux mois pour recevoir une demande en ligne. Depuis 1978, la loi « Cada » permet aux citoyens de consulter des documents produits ou obtenus par l’intermédiaire de l’État sans avoir à se justifier dans le soi-disant devoir de transparence. Mais la technique est un chemin de croix.
Depuis 1978, la Commission d’accès aux documents administratifs « Cada » a pour objectif de faciliter la loi homonyme, approuvée dans le cadre du devoir de transparence. Cette dernière vise à « s’immiscer dans des demandes épineuses hors la loi », précise Libération, mais « est battue en échec par les saisines : plus de 10 000 l’an dernier, soit une augmentation de 46 % en six ans ». En conséquence, « dans plus de 8 cas sur 10, la direction ne répond pas dans le mois autorisé par la loi. Pas même un accusé de réception », précise Xavier Berne. To faciliter ces demandes d’accès administratifs, ce dernier a co-créé « Ma Dada ». Salaires des ministres, rapports de dépenses des maires, contrats signés par une municipalité avec des cabinets de conseil, analyse de la qualité de l’air à la RATP. . . Grâce à la plateforme, les citoyens peuvent soumettre leurs demandes avec la bureaucratie préchargée et faire usage de leur droit à l’information.
Derrière la facilité déconcertante avec laquelle Xavier Berne a reçu le salaire d’Emmanuel Macron se cachent de nombreuses difficultés : chercheurs, journalistes. . . Beaucoup d’entre eux ont du mal avec le système. L’exemple le plus frappant est le refus d’Emmanuel Macron en 2020 de remettre son salaire au professeur. -Lucie Sponchiado, chercheuse à l’Observatoire de l’éthique publique, « considérant que c’était le devoir de la Cour des comptes ». Deux ans plus tard, un rebondissement s’est produit : l’enquêteur a reçu le chèque de paie du président par l’intermédiaire de deux motocyclistes portant des gants blancs.
Enfin, il convient de noter qu’il existe des pare-feu pour les demandes de documents administratifs soumises par l’intermédiaire des citoyens. Comme le prestige d’un document inachevé, provisoirement rédigé », explique Libération, ou les « secrets d’affaires », une perception qui consiste à garantir le secret. de données sécurisées qui ont, par exemple, une valeur publicitaire.
Il est à noter que depuis l’attribution des « savoirs ouverts » de la loi Lemaire en 2016, les administrations devront se constituer un corpus de savoirs à mettre à disposition des citoyens. Actuellement, « plus de 40 000 sont en ligne sur knowledge. gouv ». « Nous nous intéressons au site, abordé à travers les thématiques suivantes : logement, énergie, santé, comptes publics. . . », rappelle Jean-Christophe Kerléo, vice-président de l’Observatoire de l’éthique publique.