Cela vous coûte plus cher à cause du changement climatique

Les événements météorologiques extrêmes comme la tempête Debby se poursuivent dans de nombreux domaines de la société, augmentant la valeur de la nourriture.

Sylvain Charlebois, spécialiste de l’industrie alimentaire à l’Université Dalhousie, affirme que l’industrie alimentaire est affectée par les conditions météorologiques depuis des années.

« Ce n’est pas nouveau, explique-t-il en entrevue avec LCN. Le changement climatique affecte les coûts des denrées alimentaires depuis des décennies. Il s’agit du facteur maximum. Chaque année, il y a des surprises.

« En ce moment, il y a certaines catégories d’aliments qui sont affectées par le changement climatique, en plus des viandes, de l’huile d’olive, du jus d’orange et évidemment dans le jardin, il y a des surprises ici et là », poursuit-il.

Voici quelques-uns de ceux qui ont été récemment touchés par le changement climatique :

« Dans le cas du cacao par exemple, au Ghana et en Côte d’Ivoire, à cause du climat, les insectes migrent beaucoup, il faut donc gérer de nouveaux dangers en termes de biosécurité. »

« Autre exemple concernant la viande, il y a une sécheresse qui affecte les États-Unis et le Canada, ce qui rend la farine plus chère, donc les agriculteurs doivent se débarrasser de leurs troupeaux plus tôt »

« Il y a une pénurie de stock de viande bovine et c’est pourquoi la valeur de la viande bovine monte en flèche depuis un certain temps déjà. « 

« En ce qui concerne l’huile d’olive, il y a une pénurie d’olives en Grèce, au Portugal et en Espagne. Il fait trop chaud là-bas. Il fait chaud depuis des années, donc il y a un manque de stock et c’est pourquoi l’huile d’olive est plus chère. « 

Selon M. Charlebois, de nombreux coûts ont augmenté et d’autres ont diminué en raison des changements climatiques.

« Nous parlons souvent de la façon dont le changement climatique affecte les coûts, par exemple en augmentant les coûts, mais il peut aussi parfois conduire à une récolte plus importante et à une baisse des coûts. Cela va dans n’importe quelle direction.

Cet été, les récoltes de bleuets ont par exemple été abondantes en Colombie-Britannique, au grand désarroi de certains fabricants québécois contraints de liquider leurs stocks en raison d’une offre excédentaire.

L’expert estime que l’industrie alimentaire saura s’adapter aux fluctuations liées au climat.

« Tout d’abord, les fabricants agricoles savent très bien que les changements climatiques existent et ils font face au climat depuis des années, depuis toujours », explique M. Charlebois. Il s’agit aussi de biotechnologies et de sciences végétales, qui évoluent avec la science du sol. aussi.

Cette adaptation se fait déjà sentir, notamment dans la production céréalière, qui sera plus élevée cette année.

« Si nous regardons la valeur du blé cette année, la valeur de l’orge, du canola et du soja est à son plus bas niveau en cinq ans », dit-il. Pour quoi? Parce qu’il y a plus de production parce que maintenant nous pouvons faire face à Dame Nature d’une manière brillante. Nous ne devrons pas trop déprimer.

« Il est certain qu’il y a certains aliments qui nous inquiètent », ajoute-t-il. Le café est l’un d’entre eux, car le grain d’arabica est populaire et nécessite un climat particulier pour être produit et manque d’espace. Mais ici, nous avons commencé à penser à générer du café en laboratoire. Vraiment, toutes sortes de choses se passent.

Toutefois, de nouvelles fluctuations de valeur sont attendues dans les années à venir.

« Nous constatons que les fluctuations de prix deviennent plus fréquentes avec le changement climatique », dit-il. C’est clair, comparé à il y a 10 ou 15 ans. Cela va varier, mais on va s’adapter très temporairement dans le domaine de l’agriculture.

Regardez l’interview complète dans la vidéo ci-dessus

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