Loir-et-Cher : Paul Hervey-Brookes, du Royaume-Uni à Boursay

Il est arrivé en Vendômois par hasard, chez un ami français. Et en 2020, dernier jour après le premier confinement, le Britannique Paul Hervey-Brookes s’installera à Boursay. Un drame dans sa vie personnelle marque l’envie de changer de vie, le charme de la campagne du Loir-et-Chérien et l’espace botanique de Boursay font le reste. A Boursay, il commence modestement à replanter son propre jardin. Tout en poursuivant sa brillante carrière étrangère de concepteur de jardins anglais.

C’est aussi par hasard qu’il apprend que le Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire est à ses portes. Ou presque. Et, bien entendu, il a accepté l’invitation qui lui a été adressée par l’intermédiaire de Chaumont sous forme de carte verte, qui donne une pelouse à un professionnel expérimenté, avec le festival compétitif réservé aux découvertes. « Je me suis tout de suite senti bien là-bas, raconte-t-il. Ici ce qui est recherché avant tout, c’est le concept artistique. Je participe régulièrement au Chelsea Flower Show de Londres, qui est très réputé, mais là-bas nous ne pouvons proposer que des plantes et de l’herbe. C’est avant tout un business.   »

Paul Hervey-Brookes, un quadragénaire élégant aux yeux bleu-gris étonnés mais bienveillants, a avant tout besoin de faire réfléchir son public. Elle s’exprime à travers ses plantations. Sur sa pelouse de Chaumont – visible jusqu’en novembre – deux propositions s’affrontent. D’un côté, une box de monoculture de graines hybrides, de l’autre, un réservoir de nature en harmonie où l’eau, les plantes, les insectes, le sol et l’air interagissent naturellement. De grands panneaux en miroir renvoient les deux mondes l’un après l’autre.

« En tant qu’êtres humains, nos interventions sont destructrices et motivées par la cupidité. Nous détruisons notre planète dans une orgie de champs de monoculture, de prairies sans biodiversité et de rues pavées. Par nos propres actions imprudentes, nous mettons notre mode de vie en danger », dit-il. A Chaumont, le designer britannique donne libre cours à sa vision du global. Le visiteur est invité à prendre le temps, à regarder et à réfléchir à l’équilibre sensible de la nature.

Pour en arriver là, Paul Hervey-Brookes a écouté son centre et s’est bâti une carrière impressionnante. Enfant, il vivait à Oxford et se passionnait pour les jardins en visitant les jardins botaniques de l’université. Fasciné par ce monde, il a étudié au Pershore College of Horticulture, puis au Royal Botanic Garden d’Édimbourg, où il s’est formé auprès de certains des botanistes les plus renommés au monde. Il part ensuite peindre en Italie à propos de la récupération d’un jardin de la Renaissance, en France pour le Baron de Rothschild. Avant sa construction, il s’est forgé une réputation au Royaume-Uni, mais aussi aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande et au Japon.

Une vie trépidante dont il va s’échapper au début des années 2020 pour reconsidérer sa position dans le monde du gazon. Et la marque que vous devez y laisser. A Boursay, il continue également à peindre et à écrire pour des magazines.

Journaliste, rédaction bloise

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