Le préfet de police va saisir l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) après la diffusion d’une vidéo montrant un manifestant touché à l’il samedi lors des manifestations de « Gilets jaunes à Paris, par un projectile qui semble être une grenade lacrymogène, a-t-on appris lundi.
Manu, victime d’un tir de grenade en plein visage
Soudainement, un projectile vient heurter violemment son il gauche. Sur place, des manifestants et des « street medics » le mettent aussitôt à l’abri alors qu’il se tient l’il.
Interrogée, la préfecture de police annonce que le préfet de police va saisir l’IGPN « à la demande du ministre de l’Intérieur ».
Selon une source policière contactée par Le Parisien, le projectile serait une grenade lacrymogène MP7, en dotation dans plusieurs unités de police (et non un projectile tiré par un LBD). Ce type de munition doit être tiré soit à terre, soit « en cloche ». Le tir tendu est proscrit.
Joint lundi par téléphone à l’hôpital Huriez de Lille (Nord) où il s’apprêtait à être opéré, Manuel T. a fait part de son intention de porter plainte « dans les prochains jours ». Ce Valenciennois de 41 ans, intérimaire dans l’industrie automobile, avait du mal à s’exprimer « à cause de (sa) blessure ».
Présente à ses côtés à l’hôpital, une Gilet jaune de 55 ans avec qui il s’était rendu à Paris en bus samedi explique qu’il « n’avait rien vu venir » avant l’impact. Ce dernier a eu lieu « entre 14 heures et 14h30 », affirme-t-elle.
« Dans ses souvenirs, il n’y a aucune charge, aucune violence. Il était persuadé de ne courir aucun danger », explique-t-elle. À ce stade, la perte définitive de son il gauche n’était pas encore confirmée médicalement, selon elle.
Les manifestations de samedi, marquant le premier anniversaire des Gilets jaunes, ont été émaillées de scènes de chaos dans certains quartiers de la capitale. En un an, quelque 2500 blessés ont été recensés parmi les manifestants et environ 1800 dans les rangs des forces de l’ordre.
Selon le décompte du journaliste indépendant David Dufresne, 24 personnes ont été éborgnées depuis le début de ce mouvement inédit de contestation sociale.