Pont effondré à Mirepoix-sur-Tarn : Le village « sous le choc » après l?effondrement du pont suspendu – 20 Minutes

Des secouristes dans la rivière Tarn, après l’effondrement d’un pont à Mirepoix-sur-Tarn, le 18 novembre 2019. Eric Cabanis / AFP

« Sous le choc ». Cest le sentiment que partagent bon nombre dhabitants de Mirepoix-sur-Tarn ce lundi soir, après

leffondrement du pont suspendu au-dessus du Tarn. Peu après 8h du matin, lédifice a cédé alors quun camion transportant un engin de forage se trouvait dessus, ainsi quune voiture avec à son bord une mère de famille et sa fille.

Cette dernière, âgée de 15 ans, na pu être sauvée malgré lintervention de deux pompiers arrivés très rapidement sur les lieux. Sa mère a pu rallier la berge et a été prise en charge, notamment par une jeune infirmière qui se trouvait dans sa voiture lorsque le pont sest effondré.

Toute laprès-midi, les secours se sont affairés à sonder les berges de la rivière à la recherche du chauffeur du poids lourd porté disparu, dont le corps a été retrouvé en fin de journée.

Les riverains eux avaient bien du mal à concevoir que cet axe très emprunté ait pu céder. Quelques câbles encore accrochés pendaient au-dessus des eaux très profondes où une partie du tablier était encore visible de part et dautre des rives.

Sapeurs-pompiers 31 (@sdis31officiel) November 18, 2019

Problème de surcharge

« Je suis passée sur le pont à 5h, comme tous les jours pour aller travailler et je me dis que jai eu de la chance. Je nai rien ressenti de particulier ce matin, jétais en confiance. Là, on ne comprend pas ce qui a pu se passer, on a mal au cur pour cette jeune fille de 15 ans », confie Marie, une habitante de Mirepoix-sur-Tarn.

Avec son époux, elle est venue voir ce quil reste de cet ouvrage inauguré en 1935 et qui avait fait lobjet dimportants travaux au début des années 2000.

« Je peux vous dire que ça fait drôle. Il était en bon état ce pont. Le matin, les cars scolaires passent dessus, il y a aussi les jeunes qui le traversent à pied le matin pour aller prendre le bus de lautre côté de la rivière, à larrêt qui se trouve du côté de Bessières », témoigne Renaud, un retraité qui craignait que dautres victimes soient à déplorer.

Venus apporter leur soutien aux pompiers et gendarmes engagés sur cet accident, les secrétaires dÉtat Laurent Nunez et Emmanuelle Wargon ont indiqué que cette hypothèse semblait écartée en fin de journée.

Un enquête a été ouverte, sous la direction du procureur de la République de Toulouse.Les investigations sont confiées à la section de recherches de la région de @Gendarmerie dOccitanie.Toute la lumière sera faite sur ce drame : nous le devons aux victimes et à leurs familles. pic.twitter.com/um73pVj3V5

Laurent Nunez (@NunezLaurent) November 18, 2019

Sils nont pas voulu confirmer que le camion était en surcharge, cette piste semble par contre la plus plausible pour expliquer le drame. Lenquête confiée à la section de gendarmerie de Toulouse devra le confirmer, tout comme les perquisitions réalisées au sein de lentreprise de forage Puits Julien Fondations, propriétaire du camion.

« Je suis fou de voir cette petite morte, certainement à cause dun type qui a voulu aller plus vite. Je suis routier et ma femme ma immédiatement appelée pour me demander si jallais bien, si ce nétait pas moi, mais lorsque je passe, je respecte la réglementation, tout le monde sait quil est interdit aux plus de 19 tonnes », peste Christophe, un autre habitant de la commune.

« Oui ce pont était en bon état »

Selon la dernière inspection menée fin 2018 par les équipes du conseil départemental, qui gère 1.800 ouvrages de ce type en Haute-Garonne, aucun problème navait été soulevé qui aurait pu remettre en cause la sécurité des usagers.

Emmanuelle Wargon, la secrétaire dÉtat auprès de la ministre de la Transition écologique, a indiqué de son côté quune « enquête accident » du ministère des Transports serait diligentée pour faire la lumière sur les conditions de sécurité et dentretien de cet ouvrage dart sur lequel un audit important par un organisme dÉtat (Cerema) avait été mené en 2017.

« Oui ce pont était en bon état, il a été rénové en temps voulu, ce nest pas une erreur de structure du pont. En général les camions passent par un autre pont Mais pas ce matin », relève Eric Oget, le maire de la commune qui sait que cet accident sera « un traumatisme » et quil risque de devoir faire face à une psychose concernant les autres ponts suspendus au-dessus duTarn.

Effondrement d’un pont près de Toulouse – Infographie AFP

Sil navait rien relevé pour celui de Mirepoix-sur-Tarn, un audit similaire avait conduit le département à mener rapidement des travaux de sécurisation sur le pont de Villemur, une commune voisine. Au point dêtre obligé de fermer son accès durant plusieurs mois. « Plein de personnes nont pas compris pourquoi. On a réduit le passage des véhicules aux moins de 12 tonnes », relève Jean-Marc Dumoulin, le président de la communauté de communes ValAïgo, dont dépend Mirepoix-sur-Tarn.

Pour cet élu, « il y a des gens qui pour raccourcir leur temps de parcours ne respectent pas les consignes de sécurité. Et là, il semble que ce soit le cas. Aujourdhui, il faut voir ce que lon peut faire pour sécuriser ces ponts et éviter quils soient empruntés par des camions trop lourds. Ces dernières années, le poids et le gabarit des véhicules classiques ont aussi augmenté, certainement que cela joue sur la vulnérabilité des ponts », conclut lélu.

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