QUÉBEC | L’argent des Québécois servira à faire des vérifications dont la compagnie Airbnb se charge elle-même aux États-Unis, dénonce Québec solidaire.
«Pourquoi la compagnie le fait aux États-Unis et pas ici, a dit le porte-parole solidaire en matière de logement et d’habitation, Andrés Fontecilla. C’est comme si eux avaient droit à un traitement cinq étoiles et nous, par l’inaction du gouvernement, on se contentait d’un traitement deux étoiles.»
Selon le nouveau règlement de la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, en vigueur depuis mercredi, les propriétaires d’une résidence qui souhaite s’afficher sur Airbnb devront obtenir un numéro d’enregistrement obtenu auprès de la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ). Celui-ci devra être indiqué partout où l’annonce de location est affichée, que ce soit sur le web ou sur un babillard public.
Et ce sont 25 inspecteurs de Revenu Québec qui auront pour tâche de s’assurer du respect de cette nouvelle réglementation en inspectant les milliers d’annonces affichées sur Airbnb.
Andres Fontecilla compare cette opération à «chercher une aiguille dans une botte de foin».
«Ils vont devoir éplucher des milliers et des milliers d’annonces pour trouver celle qui n’a pas de numéros d’enregistrements […] ou fonctionner sur la base des dénonciations […]», a-t-il expliqué.
Impossible aussi de savoir combien coûteront ces vérifications au trésor public québécois comme la vérification des annonces d’Airbnb sera l’une des tâches à travers plusieurs autres, selon Andrés Fontecilla.
Airbnb a décidé au début du mois de vérifier l’exactitude des informations concernant la totalité des 7 millions de locations proposées sur son site aux États-Unis d’ici la fin de 2020, après plusieurs incidents, dont une fusillade qui a fait 5 morts en Californie.
L’opération devra être achevée le 15 décembre 2020, a précisé l’un des cofondateurs de la société, Brian Chesky dans un courriel adressé mercredi à l’ensemble du personnel. L’exactitude des informations publiées sur le site, y compris l’adresse, les photos et autres détails ainsi que tout ce qui concerne l’état du logement, la sécurité et les équipements promis, sera vérifiée.
Selon Andrés Fontecilla, il aurait été beaucoup plus simple de demander à Airbnb de ne pas accepter d’annonces au Québec si celles-ci ne sont pas accompagnées d’un numéro d’enregistrement de la CITQ.
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