Il s’agit d’un changement dans la politique de la Chine pour lutter contre l’épidémie de Covid 19: une grande partie des mesures strictes d’isolement et de test sont assouplies. La politique « zéro Covid » suivie jusqu’à présent par Pékin est remise en cause après 3 ans et à la fin d’un grand mouvement de protestation dans le pays. Les manifestants, pour la plupart jeunes, avaient crié leur lassitude de la politique de remise en forme, certains n’ayant même pas réussi à faciliter l’éviction du président Xi Jinping.
La résolution vient avec l’arrivée de l’hiver et l’émergence d’une poussée importante de Covid. Pour Thierry Kellner, professeur à l’ULB, « la seule explication qui semble être un recul lié aux manifestations de mécontentement que nous avons vu apparaître en Chine il y a quelques semaines ».
Dix nouvelles mesures sont annoncées par l’intermédiaire de la Commission nationale de la santé de Chine, ajoutant d’autres règlements d’isolement dans certains cas et mettant fin aux tests à l’intérieur des frontières chinoises.
C’est la fin des centres d’isolement pour les quarantaines qui peuvent se faire à domicile. La réglementation ciblera plus « finement » les épidémies de covid, par exemple, à l’échelle d’un immeuble, d’un appartement ou d’une maison, les fermetures strictes qui isolaient auparavant des quartiers entiers. Une première détente le mois dernier.
C’est aussi la fin des dépistages de masse, au profit de tests PCR plus ciblés et moins courants. C’est aussi la levée de la responsabilité légale de délivrer un laissez-passer d’aptitude aux établissements médico-sociaux ou éducatifs.
La Commission justifie cet allégement par la mutation de souches virales qui provoquent la bureaucratie la plus bénigne, voire asymptomatique, de la maladie.
Cependant, cette résolution a tout à revers », estime Thierry Kellner, qui rappelle les récentes manifestations. . «
Mais un vestige trop immédiat du mea risque certainement d’apporter une vague importante, poursuit Thierry Kellner, qui s’attend à un soulèvement mis en scène : « La menace évidente est que les étapes soient trop immédiates, ou qu’elles ne soient pas assez immédiates. On a l’impression d’une force prise entre le mécontentement populaire auquel elle va devoir répondre et une épidémie encore très présente. Nous allons donc avoir le contrôle et inverser les ballons pour nous assurer que tout se passe aussi bien que possible. »
Un scénario compliqué pour le pouvoir chinois, qui fait dire Thierry Kellner : « Cela reste un aveu d’échec de cette politique ‘zéro covid’ et de Xi Jinping puisque c’est lui qui est lié à cette politique de fait. »
L’arrivée de l’hiver propice à la transmission des infections combinée à la fatigue de la rue qui atteint les slogans politiques oblige le gouvernement à un peu de fatigue. « L’attrait est que cela montre que l’opinion publique a un poids et un poids significatifs même dans un régime aussi autoritaire que le régime chinois », explique Thierry Kellner.
Xi Jinping sera jugé sur la façon dont il sortira de la politique « zéro covid », s’il réussit.
Le symbole de Xi Jinping, positif au début de la pandémie, est terni. Ses erreurs permettront probablement à ceux qui n’apprécient pas son approche du contrôle et de la centralisation d’avoir plus de poids au sein du parti. Ce n’est pas sans résultats à long terme pour Xi Jinping et il sera jugé en cours de route. »dans lequel il gérera cette sortie de la politique « zéro covid », s’il y parvient ».
La Chine, l’un des derniers pays au monde à mettre en œuvre la politique « zéro covid » qui a bouleversé la vie quotidienne et gravement endommagé l’économie. flexibilité dans les restrictions. Cet assouplissement national des restrictions fait suite aux assouplissements annoncés ces derniers jours dans plusieurs villes et provinces chinoises.
Mais il y a une menace d’accélération du nombre de décès si les mesures sont trop rapides. « Le Covid 19 est toujours disponible et les variantes en Chine se transmettent incroyablement vite », explique Thierry Kellner, qui rappelle que les personnes âgées sont suffisamment vaccinées et que la formule fitness peut être dépassée.
De l’ordre de 40% de ceux de plus de 80 ans qui ont reçu deux doses, ce qui est insuffisant et l’échec occasionnel de la politique de Xi Jinping. Selon The Economist, si les variantes étaient étendues en Chine, le nombre de patients à hospitaliser dépasserait de 7 fois la capacité en Chine.
La Chine poussera à la vaccination des personnes âgées, son point faible qui l’empêchait jusqu’à présent d’assouplir ses règles de fitness. Mais cela prendra du temps.
L’annonce intervient quelques heures après la publication de nouveaux chiffres inquiétants pour la deuxième économie mondiale. En novembre, les exportations et les importations de la Chine se sont effondrées, sous l’effet conjugué d’une politique d’adéquation et d’une demande atone. Le chômage des jeunes, qu’ils soient urbains ou diplômés, s’élève à près de 19%.
La Chine subit les effets durables de la pandémie, sur son économie et son marché boursier, avec tous les dangers des retombées sur l’économie mondiale. Cette année, l’économie chinoise devrait afficher l’un de ses pires résultats de croissance en quatre décennies. .
« En tout cas, les conséquences sur l’économie sont déjà évidentes », estime Thierry Kellner.
« Mais avec la levée des restrictions, nous pourrions mettre fin aux confinements, donc la levée de cette politique de ‘covid zéro’ n’est pas censée profiter à l’économie, car un grand nombre de Chinois seront méfiants et ils ne commenceront pas à manger de retour alors que la force attend ».