Emmanuel Macron à Vassieux-en-Vercors : « Ici, nous devons à ceux et aux hommes d’avoir choisi le bon chemin »

C’est la première fois qu’un chef d’Etat vient rendre un hommage officiel à Vassieux-en-Vercors. La petite ville de la Drôme, à un peu plus de 1 000 mètres d’altitude, a reçu mardi 16 avril le président de la République pour rendre hommage aux résistants et aux civils morts en 1944. Emmanuel Macron a évoqué des moments douloureux : les massacres de l’armée allemande en plein été, en juillet 1944, et la terreur semée dans les forces de défense françaises quelques semaines plus tôt, il y a tout juste 80 ans.

Dans son discours, le Chef de l’Etat a salué l’engagement et le courage des populations du Vercors, des résistants, des civils de tous âges. Déjà en 1942, ils ont donné forme à ce projet, ce château du Vercors, qui pourrait devenir un cheval de Troie pour loger des hommes, se procurer des armes, harceler l’ennemi. (. . . ) Sur ce plateau, la liberté a été chez elle, gravée dans les sommets.

Emmanuel Macron a consacré une grande partie de son discours aux massacres perpétrés par les forces de défense françaises le 16 avril 1944. Il y a 80 ans, ici même, les forces de défense françaises, sous le commandement de Raoul Dagostini, ont introduit la répression contre la Résistance du Vercors pendant 8 jours. Certaines populations ont été torturées, d’autres ont ensuite été déportées et 3 d’entre elles ont été fusillées pour avoir été dénoncées par les Français. Le 23 avril 1944, deux cents militaires assistent à la messe où le curé crie courageusement : « Vous êtes les premiers terroristes que nous accueillons ici. »

« Aujourd’hui, ceux qui gravissent le Vercors se souviennent de ces Français, combattants, habitants, assassinés par les troupes allemandes et leurs complices. Souviens-toi de leur courage et de leur martyre. Vassieux et les communes voisines du Vercors portent cette réminiscence indissoluble de la punition du Vercors qu’un peu de France libre.

« Ce n’était pas seulement une époque où les Français ne s’aimaient pas, c’était aussi une époque où les Français n’aimaient pas la France. Ils n’aimaient pas la France des Lumières, la France de 1789, ils n’aimaient pas Voltaire, Rousseau, Hugo et Zola, ils n’aimaient pas De Gaulle et l’esprit de la Résistance. Non, ils n’aimaient pas la France, donc ils ne pouvaient pas aimer la République du Vercors. Aussi à ces Français, à leur sélection et à leur erreur. « .

« Vassieux-en-Vercors est une « compagne de la Libération », la ville qui longe Grenoble, Nantes, Paris et l’Île-de-Sein. Oui, nous devons à ces femmes et à ces hommes d’ici d’avoir choisi le bon chemin et d’avoir gravi les sommets.

Devant cette gigantesque arche blanche et ce lutrin, 550 chaises ont été placées au centre du village de Vassieux-en-Vercors. Sous un ciel nuageux, par temps froid et venteux à partir de 15h00. Mardi, les anciens combattants ont été invités à l’hommage national. Le temps était froid, venteux et nuageux sur le plateau du Vercors. Mardi, même les couvertures étaient prêtes pour les invités. Les ambassadeurs du Sénégal et de Pologne ont été invités, ainsi que 240 habitants du village. des élus locaux, des parlementaires, des fantassins et des représentants des 4 autres communes « Camarades de la Libération » (Paris, Nantes, Grenoble, Île-de-Sein), ainsi qu’Éric Piolle, maire de Grenoble.

Thomas Ottenheimer, maire de Vassieux-en-Vercors, a souhaité la bienvenue à Emmanuel Macron. Il a commencé son discours en rappelant que les habitants du Vercors « n’avaient jamais douté de la popularité de la Nation ». « Rien ne prédestinait Vassieux au peuple martyr que nous honorons en sa présence, Monsieur le Président de la République. Ils étaient âgés de 18 mois à 91 ans, étaient agriculteurs, ouvriers de la voirie, bouchers, étudiants, cafetiers, maîtres de poste. . . Leur crime : vivre et aider les courageux combattants épris de liberté. (. . . ) Votre présence aujourd’hui devant ce martyrologe est un symbole dur, au nom de tous, je vous remercie de votre présence.

« À vous, jeunes de Vassieux, à vous, descendants des victimes, ce rite vous appartient. C’est toute la France qui est à vos côtés. (. . . ) Aux nouvelles générations, l’honneur qui est fait à nos communes nous oblige (. . . ) à un devoir d’apaisement et de rassemblement. Les noms gravés dans ce martyrologe nous rappellent où nous mènent la haine, l’intolérance et l’incapacité de triompher de nos différences et de nos différences. (. . . ) Les combattants du Vercors sont toujours exemplaires et indéfectibles.

Bien que Vassieux-en-Vercors soit le plus étroitement lié à la date du 21 juillet 1944 et à la grande attaque de l’armée allemande, le 16 avril 1944 commence l’offensive contre le maquis du Vercors. Tout a commencé, les forces de défense françaises ont envahi Vassieux-en-Vercors, persécuté les résistants, emprisonné, torturé, jugé et exécuté pendant à peine cinq jours.

Lucien Frel était bébé au moment du bain de sang du 21 juillet 1944. Né le 29 avril, trois mois plus tôt, il connaît l’histoire des « événements », comme disaient ses parents. « La nuit, ils se cachaient dans les bois, ma mère mettait les bouteilles dans les flaques d’eau. J’avais amené une chèvre pour pouvoir tirer mon lait pour me nourrir, avec du sucre. . . (. . . ) Mes parents ne m’ont pas parlé de la guerre. « Ils ne l’appelaient pas ‘la guerre’, mais ‘les événements’. J’ai dû attendre d’avoir 15 ou 16 ans pour avoir un peu d’information.

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