Posté le 19/05/2022 à 07:09
Les fouilles préventives menées en parallèle de la structure de l’A79 en 2021 ont enrichi la sagesse de l’ancienne au-delà de Toulon-sur-Allier (Allier). Cette fois, c’est la commission de construction d’un Renault Trucks, dans un lieu appelé Le Larry, en bordure de la RN7, qui a conduit les archéologues du Sapda (Service Départemental d’Archéologie Préventive de l’Allier) à réaliser des relevés, pendant deux semaines, de part et d’autre du tapis roulant d’Eiffage, sur un peu plus de deux hectares.
Fouilles archéologiques dans Toulon-sur-Allier. La tranchée, à droite, la plus proche de la maison, scène d’un atelier de céramique gallo-romain. photo François-Xavier Gutton
Fouilles archéologiques à Toulon dans la ZA de Lary. Vestiges de la période gallo-romaine. Rencontre avec Gabriel Rocque, archéologue de Sapda et Raphaël Angevin, archéologue de la SRA, le 05/09/2022, photo François-Xavier Gutton Les relevés ont révélé une occupation dense. Certes, devant la pelouse de cet espace de la maison en bordure de la RN7, un site dont l’intérêt clinique est connu depuis longtemps, les archéologues savaient qu’ils avaient une merveilleuse chance de faire un geste gagnant. Bingo. turf de cet espace, dix fours avaient déjà été découverts au XIXe siècle et dans les années 1950 et 1980, datés entre le premier et le troisième siècle. Cette fois, les archéologues ont mis au jour les bords de cet atelier de poterie Larry.
« Nous cherchons à percevoir le lien du site avec les ateliers de la Forêt découverts lors des fouilles effectuées sur le site rcEA, à 500 m », explique l’archéologue de sapda Gabriel Rocque. « Juste en face, de l’autre côté de la RN7, dans un domaine proche du domaine de service bourbonnais, il y a d’autres vestiges anciens non fouillés pour le moment car ils sont situés dans une réserve qui ne peut être utilisée que pour l’extension de ce domaine de service, d’ici 10 à 20 ans. Qu’est-ce que Toulon-sur-Allier, dans les temps anciens ? Pour Gabriel Rocque, il est obligatoire de penser à une agglomération fragmentée avec des espaces d’occupation dispersés. Sapda mène également une étude pour percevoir la progression des agglomérations du Val d’Allier dans l’Antiquité, de Vichy à l’agglomération de Moulins, avec des levés topographiques et géophysiques. Les puits peu profonds creusés, en bordure de l’atelier, révélaient des meubles gallo-romains, des poteries furtives (destinées au service à table), des coups ratés directement similaires à l’atelier situé à quelques mètres de là, mais sans four.
A droite, Gabriel Rocque, archéologue de Sapda et Raphaël Angevin, du Service Régional d’Archéologie d’une des tombes découvertes, photo François-Xavier Gutton
Douve avec six pots en céramique, dépôt funéraire, A Lemesle et Gabriel Rocque, Département de l’Allier.
Puits à cruches en céramique, dépôt funéraire, photo A Lemesle et Gabriel Rocque, Département de l’Allier. Fosse contenant des poteries ajoutant une amphore endommagée, vestiges imaginables d’un banquet funéraire du passé 1er siècle av. C. ou 1er siècle après JC Photo S. Baraton, département de l’Allier Dans une tranchée voisine, un enclos funéraire gallo-romain, modèle bien connu dans l’Allier, dont plusieurs ont été fouillés en 2021, à Yzeure. « Nous avons mis au jour plusieurs fossés d’enceinte, avec plusieurs zones de stockage, en ajoutant un avec 4 très beaux vases enterrés préparés pour les libations, offrandes qui ont été enterrées. Nous avions trouvé un site similaire à La Forêt à deux cents mètres de là. Deux périodes de profession ont été mises en évidence, la fin du 1er siècle avant JC et la fin du 1er siècle après JC. Ce type de chantier, avec deux autres générations de métier, ce sont des choses que l’on connaît bien dans l’Allier, comme à Avermes ou Saint-Rémy-en-Rollat, mais c’est la première fois à Larry. Nous n’avons eu qu’un seul enterrement contesté au XIXe siècle. Ces enclos ont été construits pour un nombre limité de personnes, pas plus de dix, des personnes vitales de l’époque, comme un riche fermier. Dans ce cas, il s’agirait peut-être du propriétaire de l’atelier de poterie voisin.
Amphore endommagée, dans une fosse, restes d’un banquet funéraire, photo François-Xavier Gutton Une autre tranchée beaucoup de poterie, une amphore endommagée sur place.
« Il faut croire à un banquet funéraire géant, dont la vaisselle abîmée peut être découverte sur le site. Il a été célébré au moment de la mort, mais aussi un an plus tard, ce phénomène est bien documenté.
Vestiges de voies gallo-romaines passant par Gabriel Rocque, archéologue de Sapda. photo François-Xavier Gutton
Cette voie romaine est facile à distinguer, car elle est composée de tuiles rouges détériorées. Réutilisations fréquentes chez les Romains. photo François-Xavier Gutton
Enfin, les enquêtes ont révélé un domaine avec des niveaux de trafic. Ne pensez pas que sur la voie Appienne avec ses beaux pavés apparaissent encore les lignes de roue des chars romains. Parce que, explique Gabriel Rocque :
« La plupart des voies romaines ressemblent à des routes avec différents degrés de cailloux, des cailloux percutés. Vous devez être très prudent lorsque vous passez la pelle, car les cailloux sont mélangés à la terre d’herbes. à passer. Il y avait des nécropoles le long des pistes, là c’est au loin. Il est obligatoire de créer des rangées de hameaux, avec des terres exploitées, accrochées par ces routes »
Au pied de la RN7 il y a une piste plus grande, bordée de fossés de chaque côté, de 8 mètres de large, presque parallèle à la piste nationale. Enfin, une troisième voie a été révélée, la plus facile à distinguer, grâce à l’utilisation de carreaux de terre cuite endommagés et de cailloux plus gros.
Le Sapda va maintenant rédiger son rapport qui sera remis au Service régional d’archéologie, lequel décidera de la pertinence de mener des fouilles ou de mesures conservatoires. « Soit on cherche des solutions techniques pour conserver les vestiges, soit on décide d’une fouille avant des destructions. L’autre critère qu’on prendra en compte, ce sera le projet de l’aménageur », explique Raphaël Angevin, conservateur du patrimoine au SRA. « Une fouille n’est pas prescrite systématiquement, car cela constitue des réserves archéologiques pour les générations futures. Les avancées technologiques sont si rapides que même dans vingt ans, on aura une autre façon de comprendre ces vestiges. Il ne faut pas consommer ce patrimoine archéologique de façon désordonnée, car il est périssable. » Si des fouilles sont décidées, elles pourraient avoir lieu fin 2022 ou début 2023.
Ariane Bouhours
Et à Moulins ? Des vestiges gallo-romains sont attestés à Avermes, Yzeure, Toulon-sur-Allier. Et à Moulins ? On l’ignore. Ces dernières années, les seules fouilles menées dans le sous-sol concernaient le chantier du réseau de chaleur. Hélas, pas assez profond pour retrouver d’éventuels vestiges antiques.
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