Retrait de la vente et appels au boycott: le dernier opus du célèbre jeu de guerre Call of Duty suscitait mercredi la controverse en Russie, accusé de souiller l’armée russe dans un scénario rappelant fortement la Syrie.
Edité par la société américaine Activision, « Call of Duty : Modern Warfare », sorti vendredi, est le dernier-né d’un des jeux vidéo de tir à la première personne les plus vendus au monde.
En modo « solo », le joueur se retrouve notamment dans la peau d’une enfant, Farah, assistant au meurtre de son père par un soldat russe en Urzikistan, un pays imaginaire du Moyen-Orient.
Après avoir vengé son père, la jeune femme prend la tête d’une rébellion contre l’occupation russe. D’autres scènes du jeu montrent des militaires russes exécutant ou bombardant des civils.
L’univers du jeu rappelle fortement la Syrie, où Moscou a envoyé depuis 2015 ses bombardiers à la rescousse du régime de Bachar al-Assad.
Dès sa sortie, le jeu a reçu une avalanche d’avis négatifs sur le site Metacritic, faisant baisser fortement sa note. De nombreux commentaires, en russe et anglais, l’accusent de « propagande anti-russe ».
Un joueur professionnel influent en Russie, Ilia Davydov, alias Ilia Maddyson, a même annoncé qu’il boycotterait le nouvel épisode.
« Il faut être un vrai monstre pour jouer à un jeu ouvertement criminel où il est dit noir sur blanc que les soldats russes sont des terroristes », déclare-t-il sur Twitter.
« L’éditeur promettait de dire que la guerre c’est mal, mais ce qu’il dit, finalement, c’est que les Russes sont mauvais », a-t-il ajouté, interrogé par la chaîne d’État Rossia 24.
Face au scandale, le japonais Sony a décidé la semaine dernière de ne pas proposer le titre à la vente en Russie pour sa console Playstation 4. Il reste néanmoins disponible sur PC et sur la Xbox 360 de Microsoft.
Alors que la série Call of Duty a souvent été critiquée pour sa vision héroïque de la guerre à la gloire des armées occidentales, ce dernier épisode a reçu des éloges dans la presse pour avoir choisi de montrer davantage la souffrance des civils.
Il s’agit d’un remake d’un premier jeu sorti en 2007, où le principal méchant était également un Russe vendeur d’armes et chef d’un parti ultra-nationaliste.
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