Bordeaux : Le plan de la municipalité pour sortir du plastique dans les prochaines années – 20 Minutes

Le maire de Bordeaux Nicolas Florian, avec une partie de ses adjoints, lors de la présentation du plan «zero plastique» de la ville. Mickaël Bosredon/20 Minutes

Un plan général de réduction de lusage du plastique, sera proposé au conseil municipal de Bordeaux de mercredi, a annoncé ce lundi la majorité. Lobjectif est d’« aller encore plus loin que la réglementation actuelle » dit-elle. Mais il sagit aussi danticiper des interdictions votées dans le cadre de la loi sur la Transition énergétique et de la

des verres, gobelets et assiettes jetables en plastique au 1er janvier 2020, et des contenants alimentaires de cuisson, de réchauffe et de service en plastique dans les services de restauration collective des établissements scolaires en 2025.

La ville de Bordeaux a ainsi listé tout un plan dactions à mettre en uvre, comme proscrire dorénavant les produits plastique à usage unique dans les achats publics (vaisselle jetable, bouteilles, barquettes, capsules, touillettes). Ou encore, encadrer lutilisation de produits plastiques jetables dans lespace public. « Dans le cadre de nos produits promotionnels, dorénavant vous naurez plus le stylo en plastique qui sera offert » a par ailleurs le maire Nicolas Florian (LR), ce lundi lors dune conférence.

« Je ne serai jamais pour une politique punitive »

« Nous allons aussi lier nos aides financières, notamment à nos tiers associatifs, à un critère déco-conditionnalité » a annoncé le maire. « Même si je ne serai jamais pour une politique punitive, précise-t-il, et je préfère susciter et accompagner, plutôt que dêtre dans une vision militante et dogmatique des choses. Donc, nous veillerons à ce que ce soit soutenable vis-à-vis de ces tiers qui nous accompagnent. »

Son adjointe Anne Walryck, chargée de la transition écologique, ajoute que l’« on veut aussi bonifier les aides que lon pourra faire à telle ou telle association ou structure, tant que les alternatives à mettre en place seront pour elles plus coûteuses. »

Un surcoût de 50 % pour le remplacement des barquettes plastique

Car se passer du plastique a un coût. Emmanuelle Cuny, adjointe à l’éducation et à la restauration collective, en charge du

Sivu (Syndicat intercommunal à vocation unique) en sait quelque chose. « Le Sivu, cest 23.000 repas livrés chaque jour dans les villes de Bordeaux et Mérignac, rappelle-t-elle. Nous sommes en train de remplacer les 12.000 à 15.000 barquettes plastiques que nous utilisons chaque jour par des barquettes en cellulose biosourcée et biocompostable, et ce sera un surcoût de 50 %, ce qui amènera le budget annuel de ces barquettes de 300.000 à 450.000 euros. » Mais cela permettra « la suppression de 70 tonnes de plastique par an. »

La cellulose, une solution pas satisfaisante selon une association

Le collectif bordelais de parents délèves « cantine sans plastique » dénonce pour sa part « une nouvelle intox de la mairie. » « Ce nest que sous la menace dune action en justice que la mairie sest résolue à retirer cette vaisselle en plastique [des écoles], quelle avait mise en place en 2011 (gobelets) puis 2016 (assiettes) » estime lassociation. Elle trouve par ailleurs le temps trop long, indiquant que la mise en place des bacs inox pour la cuisson des aliments ne se fera « pas avant 2020. »

Elle nest pas satisfaite par la solution des barquettes en cellulose pour diverses raisons, notamment en raison de la « présence dadditifs, de colles, dintrants phytosanitaires. » « La cellulose cest quelque chose de transitoire, rétorque Emmanuelle Cuny, sans doute quil y aura autre chose dans quelques mois ou quelques années. »

« On verra dici cinq ans si cette politique fonctionne »

« Lobjectif cest daccélérer les choses » insiste pour sa part le maire Nicolas Florian. « On narrivera pas à zéro plastique là, de suite, mais il ny aura plus un seul marché public sans que ces questions-là ne soient pas dans le cahier des charges. On verra dici cinq ans si cette politique fonctionne ou sil faut passer à quelque chose de supérieur. »

Pour lui, « le chantier le plus vaste restera celui de lusage privé, notamment dans le commerce de détail. Il y a ce qui relève de la loi, mais on peut aussi accompagner les commerçants. Il faudra également revoir notre politique de traitement des déchets. » Si le maire de Bordeaux reconnaît que lon « ne pourra jamais installer cinq bacs de tri pour chaque logement dans le centre-ville de Bordeaux » il estime en revanche que lon peut « améliorer les choses sur lapport volontaire et les composteurs collectifs. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *