Après avoir œuvré pendant 19 ans dans le réseau de la santé comme travailleuse sociale, Annie Gagnon a senti qu’il était temps pour elle de passer à autre chose. Elle est revenue à ses premières amours, la fleuristerie, en fondant l’Atelier… avec un grand A.
« Je contribue encore au mieux-être des gens, mais d’une autre façon, en ajoutant une touche florale à leur vie », lance-t-elle.
La décision n’a pas été facile à prendre, elle se faisait mal à l’idée de laisser « ses clients », souvent en détresse, du jour au lendemain. Mais face à la tâche toujours plus lourde, elle craignait un épuisement professionnel et voulait réagir avant d’en arriver là. Un bref passage comme directrice adjointe dans une firme de placement en soins de santé n’a fait que lui confirmer qu’elle était rendue ailleurs.
« J’avais envie de retourner dans le monde des affaires. À 18 ans, j’avais pris la relève de la boutique de fleurs fondée par ma grand-mère, puis reprise par ma mère, à Terrebonne. J’ai quitté le milieu quand le marché a décliné avec l’arrivée des grandes surfaces. »
Elle voulait donc renouer avec son ancien métier, mais d’une autre façon. De là l’idée de l’Atelier… avec un grand A, une entreprise de créations florales offrant des arrangements haut de gamme aux hôtels, restaurants et bureaux, de même qu’aux particuliers.
Avant de se lancer, elle est allée suivre une formation à la prestigieuse école d’art floral McQueens Floral School, à Londres, en Angleterre.
« Elle m’a coûté un bras, mais je voulais savoir si mon style de création était toujours au goût du jour. Le professeur m’a rassurée, il me fallait juste laisser aller ma créativité. »
À son retour, elle n’a pas attendu longtemps avant de décrocher ses premiers contrats. Concessionnaires automobiles, bureaux de professionnels, organisateurs d’événements d’affaires, salles de mariage ont fait appel à ses services.
Pas mal pour une entreprise qui vient de fêter son premier anniversaire de fondation, en octobre dernier.
Annie Gagnon travaille avec des fleurs fraîches et artificielles « haut de gamme » pour réaliser ses pièces florales.
« Ce sont des créations exclusives faites sur mesure pour chaque client. »
« La dame m’a dit qu’ils n’arrivaient pas à trouver de fournisseurs. Je lui ai montré mes réalisations et j’ai obtenu le mandat. Je viens de terminer l’installation d’une immense pièce florale, et il y a d’autres projets en vue », raconte Annie Gagnon.
Des projets plein la tête
Elle a financé le démarrage à même ses fonds propres. Et elle a pris soin de couper dans les dépenses avant de se lancer pour bien vivre la fluctuation des premiers revenus d’entreprise.
« Je ne voulais pas me sentir brimée par mon projet d’affaires, le temps d’être bien établie. »
Pour le moment, elle travaille seule, bien que son conjoint et sa mère, toujours active à 71 ans, lui donnent parfois un coup de main.
Elle mijote plusieurs projets pour son atelier, qui l’obligera à procéder à des embauches. Elle cherche un local plus grand où elle pourrait offrir des activités de création florale pour les particuliers et les entreprises et songe à y intégrer un volet d’art-thérapie. Comme quoi, son côté travailleuse sociale est toujours bien présent en elle.
« Je l’exprime différemment en transmettant ma passion pour les fleurs et la création. Ça rend les gens heureux. »
SON PARCOURS
Annie Gagnon, 48 ans
UNE DE NOS MEILLEURES DÉCISIONS
« De suivre la formation en fleuristerie à Londres. C’était un gros défi pour moi qui n’avais jamais voyagé seule. Juste pour ça, je suis fière de l’avoir fait. J’ai aussi gagné en confiance en moi. »
UNE DE NOS PIRES DÉCISIONS
« D’avoir attendu aussi longtemps avant de me lancer en affaires. Je vois toutes les possibilités et je veux avoir le temps de les réaliser. »
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