Ce grand spécialiste de Napoléon était apparemment ivre lorsque les policiers l’ont sorti samedi matin de la rivière Moïka, à Saint-Pétersbourg, l’ancienne capitale impériale de la Russie, porteur d’un sac à dos dans lequel se trouvaient deux bras de femme et un pistolet d’alarme.
Selon les médias locaux, il était tombé dans la rivière où il comptait jeter des parties du corps. Son intention était de se débarrasser totalement du corps puis de se se suicider publiquement, habillé en Napoléon, ajoutent les médias russes.
Il était également membre en France du conseil scientifique de l’Issep, l’école fondée par l’ancienne députée d’extrême-droite Marion Maréchal, qui l’a démis de ses fonctions dès l’annonce de son arrestation.
«Etant professeur de la chaire d’histoire moderne à l’université de Saint-Pétersbourg, intervenu comme directeur d’études invité à l’Ecole pratique des hautes études à la Sorbonne, décoré de la Légion d’honneur française, nous n’imaginions pas qu’il puisse commettre cet acte odieux», a expliqué l’Issep dans un communiqué.
– Légion d’Honneur –
Cet admirateur de Napoléon était, selon ses étudiants, un professeur talentueux, qui parlait français et pouvait interpréter les rôles aussi bien de Napoléon que de ses généraux. Mais il leur semblait aussi «bizarre», aimant s’habiller en Napoléon et se faire appeler «Sire» ou appelant sa compagne Joséphine.
Fiodor Danilov, un de ses anciens étudiants, a expliqué à l’AFP qu’Oleg Sokolov était considéré comme un des meilleurs professeurs de l’université mais aussi comme un homme «excentrique» qui se mettait parfois à crier en français pendant ses cours.
Certains élèves de cette université prestigieuse, où a étudié le président russe Vladimir Poutine, dénoncent toutefois l’immobilisme de l’administration alors que le comportement abusif d’Oleg Sokolov était connu.
«Ils n’ont pas fait attention à certaines choses, au fait qu’il pouvait être agressif. Il y avait une politique du silence», a déclaré à l’AFP Vassili Kounine, un autre ancien élève.
Selon les médias russes, Oleg Sokolov avait déjà frappé et menacé de mort une femme en 2008, mais n’avait jamais été poursuivi pour ces faits.