S’expatrier pour changer de vie

Que l’on soit étudiant, jeune actif sans attaches ou en couple avec des enfants, vivre à l’étranger représente souvent un pari. Et ce pari permet parfois de trouver sa voie ou de changer radicalement de métier ou de mode de vie.

Un sentiment inexplicable me traverse à l’arrivée. Ma confrontation avec ce qui m’est étranger a tout changé. J’ai découvert que je voulais travailler dans les relations internationales, et qu’établir des ponts entre la France et d’autres pays était devenu mon objectif principal. Après mon Erasmus, j’ai décidé de prendre une année sabbatique.”

Florine n’a maintenant plus peur de prendre des risques, et a postulé à Istanbul “pour espérer rejoindre [son] petit ami… L’amour international, une autre de mes découvertes liées à l’expatriation. C’est un apprentissage de tous les jours et un vibrant combat. Je le conseille à tous les amateurs de vies sensationnelles !” Celle qui partait de sa région lilloise apeurée est désormais catégorique : “Peu importe ce que me réservera l’avenir, j’accueille l’inconnu à bras ouverts.”

Comme Florine, Julie n’avait pas prévu ce qui allait lui arriver. En 2016, elle part en voyage en Birmanie, sans prévoir d’y passer plus qu’une très brève période. Mais “ce pays magnifique m’a rapidement envoûtée et j’ai décidé de m’y installer”, raconte-t-elle aujourd’hui. Ce n’était que la première des surprises :

J’ai commencé à travailler pour différentes entreprises et ONG jusqu’à ce que je comprenne que je n’étais pas vraiment épanouie, que quelque chose manquait. J’ai alors osé tout quitter pour devenir institutrice dans une maternelle, à temps partiel. J’ai toujours été passionnée par l’éducation et j’adore les enfants. Je faisais enfin un métier qui me passionnait et j’ai repris mes études en ligne, où j’ai choisi de suivre une formation en pédagogie.”

Une passion en entraînant une autre, “pendant ce temps libre je pouvais laisser ma créativité s’exprimer et j’ai commencé à designer des vêtements”. Sa marque de vêtements, Lilla, est un projet qu’elle porte avec beaucoup d’enthousiasme : “Je voulais pouvoir créer un vêtement dont je connaissais l’origine, savoir qui a fabriqué le tissu, qui a cousu la robe.”

Grâce à ce voyage, qui s’est transformé en expatriation, je ne fais aujourd’hui que des activités qui me passionnent : des études de pédagogie et la création d’une marque de vêtements étique et responsable.”

Jean-Pierre a enchaîné les projets depuis que sa femme, ses deux enfants et lui ont déménagé au Québec il y a cinq ans. Une période charnière pour lui, pendant laquelle il a “clos une carrière florissante de conseil en entreprise”, avant d’embrayer sur une reprise d’études en gestion des personnes, puis d’enseigner à l’université. Mais il n’aurait jamais pensé faire son métier actuel, webmaster du site Radio-Canada, où il réalise des chroniques sur la diversité, un domaine “qui [lui] était totalement étranger”.

Malgré une certaine précarité due aux “affres de l’immigration, aux incertitudes, à la surqualification et aux frustrations quotidiennes”, il envisage d’acheter une maison et s’est engagé “dans des causes communautaires en tant que bénévole”. Vivre au Canada lui a permis d’accomplir cela sans rien sacrifier à son confort :

J’habite à cinq minutes de mon travail, notre rythme de vie est plus proche de nos valeurs et nous travaillons à le rendre encore plus proche chaque jour.”

Christelle et Cédric ont également tout changé pour mieux vivre : travail, comme rythme du quotidien. Arrivés à la fin de leurs études, ils ont passé sept ans en Australie. Dès le début, un point s’impose à leurs objectifs : “À l’aube de nos 30 ans, grosse remise en question professionnelle dans des métiers qui n’évoluent pas.” Ils étaient respectivement chef de chantier et analyste commerciale, lui va devenir développeur web, elle, analyste de données. Des métiers qui leur permettent désormais de voyager depuis deux ans en télétravaillant.

Pour ce couple de “nomades digitaux”, le passage à un autre rythme de vie a été salvateur :

Petit à petit, on réduit le nombre d’heures de travail, les Australiens ont tout compris sur ça. Le travail ne passera jamais avant le reste. On s’y habitue, même si nos réflexes de deadline et d’efficacité reviennent de temps en temps.”

Avoir une meilleure qualité de vie, c’est aussi l’objectif de Mathilde, 30 ans, qui a mûrement réfléchi à la destination pour répondre au mieux à ses besoins.

Ce choix, nous l’avons pris avec mon mari, après la naissance de notre fils. À l’époque nous vivions en Italie, à Turin. Nous souhaitions tous les deux nous rapprocher de nos familles, mais je ne voulais pas rentrer à Paris pour élever notre enfant. Bruxelles était la meilleure option : une bonne qualité de vie, une ville aux multiples langues et cultures, un large choix au niveau de l’éducation, et j’avais sur place déjà une cousine, donc nous n’allions pas être perdus. Et puis, c’est à quelques heures de la France, parfait pour les week-ends avec les grands-parents.”

Mathilde ne regrette pas du tout d’avoir fait ce choix de raison. Au contraire, elle “tombe un peu plus amoureuse de Bruxelles chaque jour”.

Révélations dans le champ professionnel, personnel, affectif… Finalement, et si le secret ce n’était pas la destination ni les conditions d’expatriation, mais tout simplement le fait de partir ? Thomas joue assez franc-jeu. Depuis son départ de France, qu’il ne regrette pas, il s’est marié et vit désormais au Japon dans une ferme typique rénovée.

Tout n’est pas parfait bien sûr, mais malgré les typhons, les tsunamis et des voisins parfois agités, il n’y a pas un jour où je ne me félicite pas de ce choix.”

Et vous, oserez-vous faire comme Florine, Julie, Jean-Pierre, Christelle, Cédric, Mathilde et Thomas ?

Courrier Expat

Lancé en avril 2016 et destiné aux expatriés français et aux candidats à l’expatriation, Courrier Expat offre des informations puisées dans la presse internationale sur l’environnement professionnel et personnel des Français de l’étranger, sur le

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