Le mercredi 7 décembre, nous connaîtrons le nouveau visage du Conseil fédéral. Les deux postes laissés vacants par Ueli Maurer et Simonetta Sommaruga resteront entre les mains de l’UDC et du PS, personne n’ayant voulu remettre en cause cette répartition. Les deux partis sont candidats deux fois: le conseiller national bernois Albert Rösti s’oppose d’une part au professeur de droit zurichois Hans-Ueli Vogt et à la sénatrice bâloise Eva Herzog d’autre part à sa collègue jurassienne Elisabeth Baume-Schneider. Qui sont les 4 candidats ? Quelles sont ses forces et ses faiblesses ?Quelles sont vos chances de convaincre la majorité des membres de l’Assemblée fédérale réunis ?
Né le 7 août 1967, Albert Rösti est le plus jeune d’un cercle de parents d’agriculteurs de montagne de l’Oberland bernois. Il a grandi à Kandersteg, fief de l’ancien conseiller fédéral UDC Adolf Ogi, avant de commencer ses études à l’Ecole polytechnique fédérale. Il obtient un baccalauréat en génie agricole, puis un doctorat quelques années plus tard. Il est également titulaire d’une maîtrise en administration des affaires (MBA) de l’Université de Rochester, aux États-Unis. États-Unis
Marié et père de deux enfants adultes, Albert Rösti a travaillé pendant plusieurs années dans l’administration cantonale de Berne, gravissant les échelons pour devenir secrétaire général de la Direction de l’économie publique de 2003 à 2006. Il est ensuite devenu président de la Fédération suisse des producteurs de lait, organisation qu’il a quittée en 2013 en raison de divergences d’opinion. Il se réoriente alors professionnellement et crée une société de conseil.
Albert Rösti a été élu pour la première fois en 2008 dans sa commune d’Uetendorf (BE), dont il est toujours président aujourd’hui. Après un échec dans la course au gouvernement bernois, il a accédé au Conseil national en 2011. Responsable de la croisade triomphale de son parti en 2015, il a nommé le chef de l’UDC dans le processus. En 2019, il a été réélu pour un 3e mandat fédéral avec le score le plus productif au pays. Mais l’UDC a obtenu un résultat inférieur aux attentes et, quelques mois plus tard, le Bernois est décédé. passe les rênes du parti au Tessin Marco Chiesa.
>> Le portrait d’Albert Rösti à travers Pierre Nebel :
Albert Rösti est le favori dans la course à la succession d’Ueli Maurer. Doté d’un vaste réseau sous la direction du gouvernement fédéral, il est loué, au-delà des lignes de parti, pour son esprit de consensus et sa personnalité considérée comme amicale et souriante. difficile en arrière-plan », selon un portrait de l’ATS, le Bernois est également très apprécié au sein de son groupe. Il a également choisi dans la première circulaire d’apparaître sur le bulletin de vote de l’UDC.
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Lors de l’élection à l’Assemblée fédérale, il pourra sans doute compter sur l’influence des milieux paysans dont il est proche. Son influence au Parlement et ses multiples fonctions – il est à la fois président de la Fédération Suisse des Franches-Montagnes, de l’Association Suisse pour la Gestion de l’Eau et l’accord des importateurs automobiles Auto Suisse, entre autres, lui assurent également l’estime de nombreux parlementaires.
Mais chacune des médailles a son tour et Albert Rösti peut également être victime de son symbole de « prince du lobby ». Des dizaines de personnalités des secteurs scientifique, culturel et de la société civile ont appelé à ne pas prendre le lobbyiste » au Conseil fédéral. Il y a quelques mois, l’UDC était encore prédimensionnelle de Swissoil, l’organisation faîtière des négociants en carburant. Même dans un aspect de son parti, les plaintes abondent. Weltwoche, proche de l’aile zurichoise de l’UDC, a manifestement pris une position opposée à celle de Berne. De quoi faire dérailler sa candidature ?
>> L’interview d’Albert Rösti dans La Matinale :
Hans-Ueli Vogt est le grand invité de cette course à la succession d’Ueli Maurer. Docteur en droit, professeur de droit des personnes et de la publicité à l’Université de Zurich, le quadragénaire aura 53 ans à deux jours des élections. le Conseil fédéral – n’a pas le profil type de l’UDC élu. Intellectuel, urbain, ouvertement homosexuel, l’ancien conseiller national zurichois est en décalage avec un parti dont la ligne majoritaire est très conservatrice.
Hans-Ueli Vogt est entré tardivement en politique. Il s’est porté candidat aux élections cantonales sous les couleurs de l’UDC en 2011 et a été élu membre du Grand Conseil. En avril 2015, il a été reconduit dans ses fonctions pour un mandat momentané, mais a démissionné quelques mois plus tard, à la suite de son élection au Conseil national. Il a siégé pour une législature et une partie sous le dôme fédéral avant de démissionner à la fin de l’année dernière pour se concentrer davantage sur sa profession juridique.
Hans-Ueli Vogt est très engagé dans des questions similaires à la souveraineté du pays et est membre de Pro Suisse, le récent successeur de l’Association pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN). La rédaction de l’initiative populaire pour l’autodétermination, également connue sous le nom d’initiative « Contre les juges étrangers », rejetée par deux tiers des Suisses et des Suissesses en mars 2015.
>> Le portrait de Hans-Ueli Vogt à travers Pierre Nebel :
Bien qu’il soit un outsider dans cette course au Conseil fédéral, Hans-Ueli Vogt est un candidat sérieux pour le favori Albert Rösti et l’intérêt pour sa candidature grandit. Son élection empêcherait le canton le plus peuplé de Suisse d’être évincé du gouvernement. , ce qui ne s’est produit qu’une seule fois dans l’histoire. Du chapeau au dur segment local de l’UDC suite à la démission de sa championne, la conseillère d’Etat Natalie Rickli, l’avocat a aussi habilement contrôlé pour se défaire de son prestige de « second choix ». .
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Outre son organisation et les élus de son canton, Hans-Ueli Vogt peut également obtenir de précieux suffrages dans les rangs de la gauche grâce à son symbole d’UDC rebelle et rebelle. Au Parlement, il s’est notamment démarqué de son parti en soutenant le mariage pour tous ou en défendant un contre-projet à l’initiative de multinationales coupables. Une indépendance du cerveau qui se manifeste aussi face aux groupes de pression et autres organisations d’influence, qui peuvent le distinguer de son rival bernois.
Un type de record austère, Hans-Ueli Vogt pourrait simplement souffrir de son manque de filet à Berne. Sous le Dôme fédéral, il a toujours la réputation d’être un gars solitaire, élitiste et un peu hautain. Le Zurichais avait également justifié son retrait du Conseil national par un certain malaise quant au fonctionnement de l’exercice parlementaire. « Je me sens comme un joueur de tennis sur un terrain de football », a-t-il déclaré. Sera-t-il capable de convaincre un dirigeant de son utilité ?
>> interview de Hans-Ueli Vogt dans La Matinale :
Eva Herzog, née le jour de Noël il y a un peu plus de 61 ans, a déjà une longue carrière. Il est diplômé en histoire, économie et langue espagnole des universités de Bâle et de Saint-Jacques-de-Compostelle en 1988, terminant ses études quelques années plus tard. avec un doctorat en histoire. Parallèlement, la Bâloise augmente le nombre d’emplois dans les domaines associatif, culturel et éducatif.
C’est à la fin des années 1990 qu’il se plonge dans la politique. Elle a été élue socialiste en 1999 à l’Assemblée constituante du canton de Bâle-Ville et est devenue membre du Grand Conseil en 2001. Une petite législature plus tard, il accède au Conseil d’État. Sous le régime du Trésor pendant plus de quinze ans, il est crédité de la consolidation de la caisse de pension cantonale, des allégements fiscaux et de l’ajustement des comptes publics.
En 2010, Eva Herzog s’est présentée pour la première fois au Conseil fédéral, pour succéder à Moritz Leuenberger, mais n’a pas été retenue par l’organisation socialiste au Parlement fédéral. Dès l’annonce de la démission de Simonetta Sommaruga il y a quelques semaines, l’appel de la Bâloise – conseillère aux Etats depuis – est sur toutes les lèvres et il n’est pas étonnant qu’elle soit choisie pour figurer sur le bulletin socialiste avec Elisabeth Baume-Schneider.
>> Le portrait d’Eva Herzog à travers Pierre Nebel :
Eva Herzog a le profil type d’une conseillère fédérale. Fort d’une solide expérience gouvernementale au niveau cantonal, il a la stature requise pour siéger au Conseil fédéral, apparaissant autoritaire, ajoutant un aspect très masculin au Conseil des Etats, ainsi qu’une maîtrise indéniable des dossiers. Cependant, son apparence d’enseignante peut aussi bien la servir. Elle est ainsi présentée comme austère et hostile, voire cassante et arrogante.
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En matière fiscale, Eva Herzog est membre de l’aile libérale du PS. En 2017, alors qu’elle était conseillère d’Etat, elle s’est fortement engagée dans la 3ème réforme de l’impôt sur les sociétés, par opposition à la recommandation de sa composante. Alors que la prochaine progression des comptes fédéraux semble sombre, l’au-delà des compromis et de l’indépendance cérébrale de la Bâloise mérite de plaire aux composantes bourgeoises. A gauche, en revanche, une certaine inimitié a été acquise.
Mais la socialiste bâloise a encore un atout dans sa manche: son origine. La ville du Rhin, centre économique du pays à l’époque, a un représentant au gouvernement depuis le départ du socialiste Hans-Peter Tschudi il y a environ 50 ans. Eva Herzog, autrefois féministe incroyablement populaire dans son canton, a également passé en revue son élection à la chambre haute en 2019. Dans ce nouveau défi, bien qu’elle soit la merveilleuse favorite, sa victoire est toujours signée.
>> L’interview d’Eva Herzog dans La Matinale :
C’est le candidat auquel on ne s’attendait pas: Elisabeth Baume-Schneider du Jura a apprécié que la Bernoise Evi Allemann figure sur la liste des candidats socialistes pour succéder à Simonetta Sommaruga. Née en 1963 la veille de Noël dans le Jura bernois, cette fille d’agricultrice installée dans les Franches-Montagnes finit sa vie adulte à La Chaux-de-Fonds avant d’étudier à la Faculté des sciences économiques et sociales de l’Université de Neuchâtel.
Après avoir obtenu son diplôme, Elisabeth Baume-Schneider a travaillé pendant plus de dix ans comme assistante sociale. En 1995, cette jeune mère, qui a eu deux enfants, le premier en 1993 et un moment en 2000, est entrée au Parlement et y est restée jusqu’à son accession au Gouvernement en 2003. Trois législos angelestures les angeles, abandonnent la politique et reviennent à ses premières amours, assumant la direction de la Haute école de travail social et de los angeles santé de Lausanne (HETSL).
C’est en 2019 qu’Elisabeth Baume-Schneider revient en politique. La socialiste jurassienne, élue au Conseil des Etats, obtenant le score le plus productif du canton, et démissionne de son poste à la HETSL. Très active dans le domaine social et associatif, elle a présidé la Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie. de la Chambre des cantons depuis 2021. At début 2022, elle a élu vice-présidente du Parti socialiste suisse.
>> Le portrait d’Elisabeth Baume-Schneider à travers Pierre Nebel :
« Quel est votre superpouvoir?- Le Bärndütsch! » Elisabeth Baume-Schneider a répondu dans un portrait récent dans le blick germanophone. Alors qu’elle brigue la Luxembourgeoise Simonetta Sommaruga, sa maîtrise de la langue de Dürrenmatt est un véritable atout, contrecarrant sa qualité romande. faire pencher la majorité du Conseil fédéral vers le côté latin. C’est sans doute sa principale faiblesse, plusieurs élus estiment que cela disqualifie presque sa candidature.
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Autre inconvénient d’Elisabeth Baume-Schneider : elle est jugée trop à gauche. Dans sa jeunesse, comme beaucoup d’autres étudiants, il a commencé son engagement politique en tant que militant dans la Ligue marxiste révolutionnaire. Aujourd’hui, son parcours professionnel et son parcours politique la placent plutôt au centre de gravité du PS. En tout cas, il est plus à gauche que sa collègue du parti Eva Herzog, qui représente l’aile libérale du Parti de la rose.
Cependant, le jurassien séduit au-delà du camp rose-vert et des élus de la Suisse Français romande. Fille d’agriculteurs, originaire d’une région périphérique, elle peut s’assurer la sympathie des élus des zones rurales et du dur lobby paysan. En outre, l’élire donnerait un poste gouvernemental à Jura, désavantagé jusqu’à présent. Enfin, doux tant sur le fond que sur la forme, il a fait forte impression depuis l’annonce de sa candidature. , bien qu’encore inférieur à celui de son rival Bâle, il continue de progresser.
>> Interview d’Elisabeth Baume-Schneider à La Matinale :
Pierre Nebel
David Berger
Didier Kottelat