En 2023, l’expansion économique de la Russie dépassera celle de la zone euro, malgré les sanctions occidentales

L’économie russe continue de résister malgré les sanctions occidentales. Ce sera bien plus que prévu selon la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), qui table désormais sur une croissance du PIB de 1,5% cette année, alors que dans le passé on s’attendait à une contraction d’ampleur équivalente. Cette expansion sera supérieure à celle prévue cette année dans la zone euro par la Commission européenne (-0,8%).

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En 2022 déjà, l’économie russe ne s’était pas effondrée, malgré la pluie de sanctions occidentales. Selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI), publié fin janvier, la Russie est entrée en récession l’année dernière. La chute du PIB a toutefois été modeste (-2,2%), loin des prévisions pessimistes du FMI formulées au printemps 2022, juste après le déclenchement de la guerre en Russie. Une baisse de 8,5% du PIB russe est attendue au cours de l’année.

Les revenus de Moscou ont été soutenus, plus que prévu, « par la hausse des valeurs pétrolières et par la capacité de la Russie à compenser l’effet du plafond (sur la valeur du baril imposé par l’Occident, ndlr) par l’exportation vers de nouveaux marchés ». « , essentiellement en Chine et en Inde, a expliqué la BERD mercredi 27 septembre, en marge d’un rapport prévisionnel.

En outre, « l’activité est restée robuste – en particulier la consommation des ménages et les dépenses publiques liées au conflit en cours (en Ukraine, ndlr) – et les chiffres du PIB du deuxième trimestre ont été étonnamment élevés », selon la Berd, qui dit toutefois prévoir un ralentissement par la suite.

Pour rappel, le Produit intérieur brut (PIB) russe a progressé de 4,9% au deuxième trimestre de 2023 sur un an, selon une évaluation primaire de l’Agence russe des statistiques (Rosstat), la première hausse enregistrée depuis les trois premiers mois de 2022. En plein conflit avec l’Ukraine, la Russie avait enchaîné quatre trimestres de contraction, s’établissant notamment de janvier à mars 2023 à -1,9%, toujours selon Rosstat.

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L’expansion enregistrée au deuxième trimestre, attendue par les experts, sera pour l’essentiel comparée à la même période de l’année dernière, marquée par les sanctions étrangères adoptées en réaction à l’offensive russe contre son voisin ukrainien, qui ont fait vaciller l’économie russe (-4. 5% entre avril et juin 2022).

En Russie, le deuxième trimestre 2023 a été essentiellement marqué par une baisse de l’inflation, associée à l’affaiblissement continu du rouble, dans un contexte de baisse significative des revenus de la vente d’hydrocarbures. Dans ce contexte, le gouvernement a été contraint de relever successivement les taux d’intérêt.

La publication de la BERD intervient alors que le 15 septembre, la présidente de la Banque centrale russe (BCR), Elvira Nabioullina, a déclaré qu’elle s’attendait à un ralentissement de l’expansion du pays au deuxième trimestre, dans un contexte de pénuries. l’affaiblissement du rouble et le recul de l’inflation, dans le contexte de la confrontation en Ukraine.

« Nous nous attendons à ce que le taux d’expansion soit plus modéré au second semestre », a-t-il déclaré. Selon lui, après une croissance de +4,9% selon les statistiques officielles entre avril et juin, la croissance du PIB se situe « entre +1,5% et +2,5% » à la fin de l’année.

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Alors qu’Elvira Nabiullina défendait une trajectoire « naturelle » après « une ère de reprise immédiate de la croissance », après une année 2022 compliquée, elle a surtout précisé que le manque d’effectifs – dû au départ de milliers de Russes et à la mobilisation sur le front de milliers d’autres – rendait le scénario « tendu ».

Concernant les négociations « en cours » avec le gouvernement sur d’éventuelles autres mesures « strictes » pour faire face aux difficultés financières existantes, la présidente de la BCR a fait pression sur Anton Silouanov, chef du ministère des Finances, avec lequel elle est en conflit ouvert. Tandis que cette dernière œuvre pour un meilleur contrôle des mouvements de capitaux et un soulagement de la volatilité du rouble, Elvira Nabioullina a adopté ces dernières semaines une position plus libérale et a décidé de s’attaquer à l’inflation.

Cependant, ces derniers jours, les institutions d’Anton Siluanov ont poussé à réintroduire une responsabilité légale pour les géants russes de l’exportation de rapatrier et de convertir en roubles leurs devises provenant de l’étranger, les obligeant à ne plus les acheter en dehors de Russie. malgré les sanctions, pour que ces revenus intègrent l’économie russe et aident le rouble. « Contrairement à la croyance populaire, la conception financière de la réglementation des exportations n’a pas d’effet significatif sur la dynamique des taux de change », a répondu Elvira Nabioulla, arguant que « moins de 1% des recettes totales d’exportation restaient en devises dans les comptes étrangers ».

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(Avec l’AFP)

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Par latribune. fr

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