Invasion de l’Ukraine – Russie : le pétrole en feu pour la deuxième journée après l’attaque ukrainienne

« Maintenant, on peut n’avoir rien fait de sa vie et entrer au musée Grévin. La preuve par Léna Situations. » Cette attaque, prononcée par le chroniqueur télé Eric Naulleau en dit long sur la rivalité entre les nouveaux écrans et les anciens. Le constat est pourtant sans appel… YouTube attire chaque mois 42,6 millions d’utilisateurs uniques, soit bien plus que l’audience combinée de toutes les chaînes belges et même de TF1, la chaîne francophone la plus regardée. À titre de comparaison, MyTF1, le service de replay et de streaming de cette dernière, enregistre seulement 28 millions de visiteurs mensuels. Ce succès repose en grande partie sur l’impact des créateurs de contenu. Des YouTubeurs comme Squeezie, Mastu ou encore Inoxtag captivent des millions de spectateurs avec des concepts toujours plus ambitieux. Cette année, le documentaire Kaizen d’Inoxtag a battu tous les records, tandis que d’autres productions continuent de cartonner. Côté Belgique, des créateurs comme OussiFooty, spécialisé dans le football, ou GeoHistory, qui propose des vidéos historiques en anglais, enrichissent l’offre. Avec une telle diversité, YouTube séduit toutes les tranches d’âge, confirmant son statut de média universel.

La chance de YouTube ne se limite pas aux compétences de ses créateurs. Il est également affecté par les avancées technologiques mises en œuvre via Google. L’ensemble de règles de la plateforme fournit des recommandations spécifiques, garantissant une expérience utilisateur optimale. De plus, les vidéos restent disponibles indéfiniment, ce qui leur permet de prendre une nouvelle vie longtemps après leur sortie initiale. YouTube repose également sur un modèle économique corné. La plateforme versera une partie des revenus publicitaires aux créateurs et leur offrira la possibilité de publier des annonces de produits. Cette formule les incite à rester fidèles sur la plateforme, créant un cercle vertueux qui attire également les téléspectateurs. La télévision conserve cependant un avantage important : l’impact de sa publicité, jugé plus marquant que celui d’Internet.

Malgré leurs atouts respectifs, YouTube et la télévision entretiennent des relations conflictuelles. Les confrontations entre YouTubers et présentateurs de télévision ne manquent pas. Nous, notamment, Squeezie dans Ardisson ou Natoo dans Laurent Ruquier, avons de notre côté dénoncé le mépris de certains classiques. médias vers les créateurs de contenu.

Malgré ces tensions, des collaborations émergent. Guillaume Pley est passé de la radio et de la télévision à YouTube, tandis que d’autres participent à des émissions comme Les Traîtres diffusée sur RTL-TVi et RTL Play. Ces exemples de clashs restent cependant majoritairement français. En Belgique, la culture médiatique diffère et limite ces passerelles.

YouTube et la télévision se disputent un temps d’écran limité, mais aussi des budgets publicitaires, eux aussi limités. Alors que la télévision peine à maintenir ses revenus traditionnels, YouTube et autres réseaux sociaux redéfinissent les règles du jeu. Les deux médiums se motivent mutuellement. Certains jeux sur YouTube, comme ceux de l’émission Popcorn, utilisent d’anciens concepts télévisuels. En revanche, des expositions comme Squeezie’s Impostor sont favorisées par des formats créés dans les années 1950. Même si les accusations de plagiat n’ont pas été prouvées, ces influences croisées alimentent les tensions. dans un contexte économique tendu pour la télévision.

Un téléspectateur n’est pas un téléspectateur de YouTube. L’intention et la capacité d’attention diffèrent. La télévision est un autre média important qui est regardé en même temps qu’un autre écran, comme un smartphone ou un ordinateur. De leur côté, les téléspectateurs disposent désormais de replays et de contenus virtuels, à l’instar de ceux que l’on retrouve sur Auvio ou RTL Play. Avec ses 20 ans d’existence, YouTube s’est imposé comme bien plus qu’une simple plateforme vidéo. C’est un média à part entière, influent et ancré dans une logique virtuelle. Grâce à sa capacité d’innovation et à la diversité de ses formats, elle redéfinit les codes audiovisuels. Cependant, la télévision conserve des avantages stratégiques, ajoutant l’acceptation comme vraie qui inspire les annonceurs et sa grande portée. Dans ce contexte, YouTube et la télévision devraient continuer à coexister, offrant des opportunités exclusives et complémentaires pour les créateurs, les marques et les téléspectateurs.

Une famille moyenne dépense 775 euros par an en télécommunications personnelles (Statbel, 2022). Avec l’inflation, on mérite aujourd’hui d’être aux alentours de 800 euros. Test Achats, comparateur. be, CallMePower, mais aussi la presse quotidienne. . . , montrent tous qu’en comparant il est possible d’économiser jusqu’à 250 euros par an. Ce n’est pas grave. La difficulté est qu’un fournisseur n’est pas intrinsèquement moins cher qu’un autre pour le même produit. Chacun devra donc acheter selon ses besoins…

En Belgique, la comparaison des coûts est encore moins indéniable, car nous avons une culture du « package ». C’est pourquoi nous équilibrons les pommes et les poires de temps en temps. « Il y a vingt ans, les leaders du marché parvenaient à tout promouvoir dans des formules complètes. Mais aujourd’hui, de nombreuses familles ne veulent plus avoir de téléphone fixe et en ont toujours un », explique Antoine Destrument. Pareil pour la télévision.   Sur les 80 chaînes, de nombreux téléspectateurs ne regardent que celles de la RTBF et de RTL, dont la plupart des systèmes sont disponibles via Auvio ou RTL Play avec une connexion internet indéniable. Pour l’expert, il est donc préférable de prendre le temps de poser des questions. « Si vous êtes à la retraite et que vous passez beaucoup de temps à la maison, par exemple, voulez-vous vraiment beaucoup de gigaoctets ?Je ne suis pas sûr. Il faut s’assurer de choisir les bons produits.

Olivier Bonaventure est du même avis: “Il faut comparer, car les Belges souscrivent en moyenne à des formules qui dépassent leurs besoins, en raison d’un marketing offensif”. Il cite pour conclure cette offre d’un opérateur qui propose un haut débit de 10 gigabits par seconde. “Aucun particulier n’a besoin de ça. Y compris les streamers. Ou ceux qui jouent à des jeux vidéo en ligne. D’ailleurs, la plupart des ordinateurs ne peuvent pas techniquement supporter cette vitesse. Les clients ne peuvent dès lors jamais l’atteindre.” Même si les consommateurs reprennent du poids face aux géants télécoms, restez donc tout de même sur vos gardes…

Les consommateurs attendent ce moment depuis des années. D’autant plus après les hausses significatives des tarifs, de plus de 10 %, depuis 2020. Malgré tout, on peut se réjouir, car la folle augmentation des prix des abonnements Internet, télévision et téléphone mérite de s’arrêter. Et pour les plus intelligents. La bonne nouvelle est double. Tout d’abord, à compter du 1er novembre, les consommateurs pourront choisir leur modem ou leur routeur et n’utiliseront plus forcément celui présenté par le fournisseur. Cela facilitera le passage d’un concurrent à un autre, car vous pourrez conserver votre matériel. De plus, les coûts d’installation méritent une réduction. Cette loi renforce l’initiative déjà introduite avec la procédure « Easy Switch ». force, ce qui facilite les démarches administratives lors du changement de prestataire.

En autorisant son arrivée, l’objectif du gouvernement belge était de bousculer le marché régi par le trio Proximus, Telenet/Base et Orange. Une véritable révolution, car ce quasi-monopole ne favorisait pas les clients. Cela dit, comme l’explique Nicolas Neysen, économiste à HEC Liège, par analogie avec l’exercice, « avoir plusieurs opérateurs, c’est comme permettre à plusieurs entreprises de construire des lignes ferroviaires côte à côte. alors qu’ils passent au même endroit. « Ça n’a pas de sens.  » C’est pour cela que la Marketplace est structurée et c’est pourquoi, en plus de ces 3 (bientôt quatre) acteurs, il existe des dizaines de prestataires qui contractent l’infrastructure du premier. Un peu comme si plusieurs compagnies ferroviaires utilisaient les mêmes rails.

Ainsi, une augmentation du festival sur un marché où les entreprises se partagent un gâteau qui a atteint ses limites (seulement 0,61% de la population n’est couverte par aucun opérateur, selon l’institut des télécommunications IBPT) ne peut qu’être bénéfique. »Proximus, Telenet , Orange. . . Tout le monde est très attentif à DIGI et se prépare à s’adapter. Nous savons qu’il va révolutionner le marché. Il offrira plus de gigaoctets, plus de données et une vitesse plus rapide. Cela mettra beaucoup de pression sur les autres. trois comédiens », raconte Antoine. Destrument, spécialiste des télécommunications chez Selectra, qui propose sa recommandation sur la plateforme CallMePower. be : « Jusqu’à présent, le territoire belge n’a jamais été raisonnable, notamment parce que, comparé à la France par exemple, il est limité. amortir les prix et les investissements puisqu’il y a moins de clients potentiels. Donc ce nouveau festival va faire la différence.

Avant de discuter du prix, vous devrez vérifier la disponibilité de l’offre dans votre région. Même dans les villes, les citoyens n’ont pas beaucoup d’options parmi lesquelles choisir. Même à Bruxelles, où les « monopoles de quartier » persistent. A fortiori, la question est fondamentale dans les espaces périurbains et dans les campagnes. Il reste encore certaines « zones blanches » dans lesquelles aucun opérateur n’a investi. Et lorsqu’ils sont présents, la qualité du réseau laisse rarement à désirer. Car ce n’est pas parce que l’entreprise promet cent mégabits/seconde qu’elle les obtiendra. Vérifiez donc la performance moyenne réelle. Ces informations, pour les téléphones fixes et mobiles, sont disponibles pour votre domaine géographique via le portail de connaissances de l’IBPT (bipt-knowledge. be).

Et si vous aviez le choix ? Ce dernier n’est pas très adapté aux appareils mobiles, car vous n’avez pas d’avantage. « La vitesse dépend de la densité de population. Plus il y a de personnes connectées à une antenne, plus celle-ci sera lente », explique Olivier Bonaventure, informaticien à l’Université de Louvain. Comment se fait-il que lors d’événements comme le festival de Werchter, les opérateurs placent des antennes transitoires ?En revanche, pour les réseaux fixes, c’est-à-dire pour l’internet domestique, cette question est centrale. La réponse courte serait de dire : la fibre optique, si elle est disponible, est l’option la plus productive car elle est la plus rapide. Sauf que son installation n’est pas si simple que ça et, surtout, ce n’est pas forcément l’option qui vous convient le mieux.

Olivier Bonaventure met en avant trois technologies récemment actives sur le territoire belge. Premièrement, en cohérence avec Proximus qui touche tous les foyers et entreprises du pays. Il s’agit des câbles téléphoniques qui supportent les connexions « DSL » (ADSL, VDSL, VDSL 2). Peut-être qu’ils suffiront encore à de nombreuses familles, puisque la vitesse atteint cent mégabits par seconde. Cependant, cette génération commence lentement à réussir dans ses limites, notamment dans les familles qui pratiquent la vidéoconférence simultanée. Mais il a le mérite d’être le moins cher.

Deuxièmement, la distribution par câble via le câble coaxial classique. Orange et Telenet utilisent toujours cette génération, qui permet d’atteindre une vitesse de téléchargement de 1 gigabit/seconde, ce qui satisfait largement vos envies en matière de télétravail et de streaming, de jeux vidéo en ligne et de mise en ligne de vidéos si vous êtes fan des réseaux sociaux. réseaux. Selon les formules et leurs tarifs, ce débit peut être limité. Troisièmement, la fibre optique permet des vitesses de téléchargement encore plus élevées. Cela représente l’option la plus coûteuse.

Il fut l’une des personnalités qui comprit le mieux l’arrivée des courants musicaux. Collaborateur régulier des pages rock de Moustique, il a défendu des artistes tels que Boy George, George Michael, Mylène Farmer, les Pet Shop Boys et bien d’autres, à une époque où ses confrères les considéraient plus ou moins dignes d’intérêt, quoique considérablement moins dignes d’intérêt. d’intérêt. plus loin. Visionnaire, il a créé et dirigé Pure FM, une sorte de laboratoire radiophonique qui, en 2004, diffusait entre autres Bang Bang, le premier magazine LGBT de Belgique. Vous aurez sûrement déjà souri en écoutant les délicieux échanges qu’il entretient avec Hugues Dayez dans Cinq Heures, objet iconoclaste né presque par hasard il y a trente ans. Avec la même curiosité, Rudy Léonet décrypte les phénomènes et les modes de pensée. Où en sommes-nous aujourd’hui, un siècle après la publication du texte – le Manifeste surréaliste – qui allait révolutionner l’art du XXe siècle ? Répondez ci-dessous.

RUDY LéONET – Tecnología. La possibilité de créer à moindre prix chez soi avec des normes de qualité élevées. Pouvoir faire de la musique sur un ordinateur avec des programmes, des aides, un peu d’intelligence artificielle. Cela donne à d’autres personnes qui ne sont pas des virtuoses mais qui ont peu de musique dans la tête la force de la rendre explicite. C’est nouveau. C’est vrai pour le cinéma, pour les arts visuels, pour toutes les manifestations artistiques. Vous êtes chez vous, vous avez deux heures, vous pouvez commencer et vous n’avez pas besoin de convoquer vingt-cinq musiciens ou collaborateurs pour faire ce que vous voulez pour eux. que vous recherchez. En réalité, vous êtes absolument autonome.

Oui. Mais c’est comme dans une pâtisserie où tout serait gratuit et où tu pourrais te servir à volonté. Tu goûtes un peu de tout et finalement tu n’achètes rien et tu vas vomir. C’est vrai pour les producteurs et pour les consommateurs. Le choix et la facilité n’améliorent pas forcément les choses…

Dans la pop culture, la grande différence depuis les vingt-cinq dernières années vient de la dématérialisation. Il ne faut plus acheter un CD, une photo, un DVD, une œuvre. Tout est consommable numériquement. Tout est beaucoup plus accessible. Mais ces comportements de consommation ont dicté aux créateurs de contenu la manière dont ils devaient dorénavant livrer leur production. On le voit en musique, on le voit dans les séries. Il s’agit de capter l’attention le plus rapidement possible. Sachant que l’attention, elle n’est pas extensible à l’infini, il faut de l’immédiateté.

Raccourcissez l’intro des chansons, commencez directement par le chant. Ayez le nom de la chanson au début de la chanson et gardez-le au minimum : un mot, maximum deux. Le refrain arrive très vite. Des fleurs en passant par Miley Cyrus, vous êtes directement dans l’intro, c’est typique de cette nouvelle façon de produire. Ce n’est pas un choix artistique, c’est un choix rationnel.

Je ne sais pas si on peut encore appeler ça du marketing. Je pense plutôt que c’est le marché culturel qui s’adapte à la manière de consommer du public. Dans la série, vous avez une scène d’ouverture super spectaculaire, puis vous prévenez et vous dites quoi faire. placé 3 ans plus tôt.   Mais on vous laisse avec une scène surprenante, même si elle mériterait de se dérouler bien plus tard dans la série. Votre attention a été captée. Dans le processus d’écriture et de production, les designers s’adaptent. Contenu ultra-court pour s’adapter à des formats tels que TikTok, Instagram. Et cette adaptation va loin, très loin. . .

Je lisais récemment un truc sérieux affirmant qu’aujourd’hui, les artistes solo étaient privilégiés pour tout un tas de raisons. Une des raisons, c’est l’autonomie. Une personne seule est plus facile à déplacer qu’un groupe. Il y a une économie d’échelle par rapport aux coûts aussi, les frais d’hôtel, les compensations financières, le matériel… Il est aussi plus facile de négocier avec une personne qu’avec un groupe. Et puis, il y a cette dernière raison que je trouve terrible: on privilégie les artistes solo parce qu’ils rentrent dans un format vertical pour Instagram. Avec un groupe, c’est beaucoup plus compliqué…

J’ai vécu à une époque où l’artiste commandait, il imposait ses idées, on lui faisait confiance. L’artiste avait de l’instinct et une vision.   Une industrie s’est mise au service de cette vision en disant « nous sommes dedans et nous pensons – ne nous le cachons pas – gagner de l’argent ». Aujourd’hui, l’artiste n’est plus le patron, il est l’ouvrier de l’industrie, et on le voit.

Aujourd’hui, les artistes sont extrêmement prudents dans ce qu’ils disent. Il n’y a plus de “fulgurances”, d’“excès”, de “délire”. C’est pourtant le propre de l’artiste: avoir une vision du monde bizarre, étonnante, mais qui te transporte pour mieux comprendre ce que tu vis mais que tu as du mal à exprimer. Ce sont un peu des gens qui se carbonisent pour les autres. Ils vont au front. Ici, ce n’est plus du tout ça. On a des gens qui savent que leur carrière, leur longévité ne tient pas à grand-chose.

Apparemment, peut-être… Mais en réalité, non. Le consommateur doit être plus proactif: les ­choses existent, mais il faut aller les chercher. Il ne faut pas se contenter de ce qui est en vitrine, il faut demander au comptoir du magasin ce qu’il y a dans la réserve. Mais tout le monde n’a pas le temps de faire ça. On ne peut pas en vouloir non plus à quelqu’un de considérer qu’une proposition artistique reste avant tout du divertissement. D’où l’importance d’avoir des intermédiaires qui déblaient le terrain et qui sont en mesure d’aiguiller le public.

Je ne dis pas que c’était mieux avant, mais la démarche est complètement différente. Avant, dans le meilleur des cas, tu avais ­quatre chaînes de télé et tu devais choisir entre une soirée débat, une soirée film, une soirée documentaire et une soirée sport. Maintenant, beaucoup passent leur soirée à fouiller les plateformes pour finalement ne plus rien regarder parce qu’il est tard!

Le cognac de Jay-Z. – Fotonews

Les sauces d’Ed Sheeran. – PhotoNews

Actuellement, l’artiste devra se financer jusqu’à atteindre un certain volume. Aucun constructeur ne finance une start-up pour la porter à maturité. Elle doit se débrouiller seule. Mais dès qu’elle atteint, avec ses propres moyens, une certaine taille, elle est absorbée par l’industrie, qui va chercher à maximiser son profit et celui de l’ancienne entreprise naissante. Et c’est le bingo. C’est une monétisation exagérée. C’est aussi le triomphe du logo. De nos jours, avec un logo bien entretenu, vous pouvez tout vendre. Comme Ed Sheeran, qui fabrique des skateboards et des sauces, Jay-Z, qui fabrique du cognac, Rihanna, qui vit de son logo de sous-vêtements vendu chez Women’s Secret. C’est aussi le triomphe du profit. Par exemple avec Ticketmaster et ses coûts dynamiques qui font monter en flèche les billets de concert pour voir Oasis par exemple.

Oui, Robert Smith et The Cure ou même Thom Yorke et Radiohead. Et la scène artistique belge et mondiale – musique, cinéma, séries, mode. . . – qui d’une part est très dynamique et fertile dans tout le pays et qui est dans l’ensemble modérée sur l’échelle de la voracité monétaire. . .

Dans son bel espace aux murs recouverts de peintures anciennes, il est assis sur un confortable canapé en velours. L’historienne d’origine italienne Anne Morelli, pilier de l’ULB, retrace un siècle de progressisme. Présidente du groupe féministe et pacifiste de gauche Femmes pour la Paix, elle est spécialiste des religions et des sectes. Le sourire aux lèvres, les yeux noirs, sans hésiter, il déroule son argumentation.

ANNE MORELLI – La justice sociale et la lutte contre le militarisme étaient les valeurs déjà très présentes dans la gauche il y a un siècle. En 1924, les hommes avaient, depuis peu, obtenu le suffrage universel et dans cette période d’espoir on pensait que ce droit de vote, réclamé depuis si longtemps, allait changer les choses. L’espoir, c’était que les gens ordinaires allaient choisir des hommes politiques qui défendraient leurs intérêts et amélioreraient leur situation. Il y a eu des progrès sociaux entre 1924 et 2024, mais ils sont surtout dus à la période de la fin de la Seconde Guerre mondiale avec, dans nos régions, une crainte du communisme dans les milieux patronaux. Staline a été une très mauvaise chose pour les Soviétiques mais une très bonne pour nous. Par peur du communisme – les Russes étaient à Berlin -, les milieux patronaux ont accepté de créer un système de sécurité sociale très efficace, régulièrement remis en cause depuis. L’entre- deux-guerres et l’immédiat après-guerre sont des périodes progressistes, de rage et d’espoir.

Vraiment. La colère contre les inégalités sociales, contre l’énorme composante du budget qui passe à la militarisation et l’espoir que les choses seront remplacées ont disparu. Le livre le plus récent de mon collègue historien José Gotovitch s’intitule, comme une chanson de l’époque, Allons de l’avant avec la vie et se concentre sur les jeunes communistes de l’entre-deux-guerres, alors pleins d’optimisme. Quels autres jeunes d’aujourd’hui chanteraient « Let’s Get On with Life » ?Ils sont paralysés par la peur de la guerre et du changement climatique. Les gens sont sortis de la guerre de 1914 dégoûtés, mais avec les associations patriotiques, beaucoup ont fait campagne dans des associations pacifistes, qui étaient très importantes dans l’entre-deux-guerres. Toujours dans les années 1980, le mouvement pour la paix est devenu puissant. Nous avons connu des manifestations à Bruxelles contre les ogives nucléaires que les Américains installaient dans notre pays. Le mouvement pacifiste est aujourd’hui très affaibli dans notre pays.

Je ne dirais pas qu’on veut des guerres, mais c’est un constat. . . Après la Première Guerre mondiale, il y a la même préoccupation concernant le remplacement de la composante des catégories propriétaires parce qu’il y a eu une révolution en Russie, en Allemagne, en Hongrie. Il y a eu aussi ce que l’on a appelé les « deux années rouges » en Italie. Face à cette inquiétude, nous avons accordé – uniquement aux hommes – le droit de vote et un certain nombre d’avancées sociales. C’est la peur de la substitution violente qui pousse les cercles dirigeants à chercher à réduire les différences sociales et à lutter contre la pauvreté. Il est triste de voir que ceux qui se disent encore socialistes ne s’investissent plus radicalement dans l’opposition à la guerre et en faveur de l’égalité sociale, et pourtant ils ont fait toutes sortes de compromis. Il s’agit d’une mise à niveau majeure depuis un siècle.

 

Absolumento. La gauche a émancipé les femmes. Seulement 40 ans après l’ULB, l’UCL s’est ouverte aux femmes. Evidemment, la rectrice d’aujourd’hui n’est pas à blâmer pour ce qui a été fait à travers son université il y a cent ans. . . Les femmes doivent leur émancipation à la gauche et aux laïcs, même si les socialistes et les libéraux craignaient que les femmes ne votent « comme le prêtre ». La vérité était différente, le droit de vote des femmes, accordé en 1948, était très similaire à celui des hommes.

Oui, elles travaillent parce qu’un salaire ne suffit plus. Les ouvriers des années 50 étaient fiers que leur salaire soit suffisant pour que leur femme reste à la maison. Ce n’était pas une promotion pour la femme, mais le rêve de l’ouvrier était de gagner pour deux. Aucune femme de mineur ou d’ouvrier ne travaillait. Aujourd’hui, c’est obligatoire.

C’est un fait, mais nous les renvoyons ensuite chez eux. Monseigneur Rutten a présenté, lors de la crise des années 1930, un projet de loi interdisant la peinture aux femmes mariées. La femme célibataire devait travailler pour nourrir ses enfants, mais la femme mariée était excessive. Aujourd’hui, pour le point médian de la consommation, il faut deux salaires. Mais c’est une arme à double tranchant. Les femmes peignent en double journée, avec des peintures de maisons et la garde d’enfants. Comme tous les peintres, ils sont aujourd’hui sujets à l’épuisement.

L’intérêt du patronat, c’est une main-d’œuvre peu exigeante. L’intérêt des hommes, c’est de ne pas devoir diminuer le nombre de places politiques en les partageant avec des femmes. C’est au XIXe siècle que les toutes premières lois sociales ont protégé les femmes et les enfants dont le travail de nuit des ­femmes auquel on revient aujourd’hui. Aujourd’hui, les femmes sous prétexte d’égalité sont contraintes au même travail de nuit que les hommes. L’interdiction du travail des enfants est une conquête suite à des grèves et des manifestations – on l’oublie souvent. Le XIXe siècle se focalise sur les conditions de travail dans un esprit progressiste. En 1924, il y avait déjà l’obligation scolaire jusqu’à 14 ans. Dans les années 60, on allonge cette obligation jusqu’à 18 ans.

L’évolution récente en Belgique en matière d’éthique et de droits des minorités pourrait nous faire croire que cela a été le cas au cours du siècle qui nous a précédés, mais rien ne peut être écarté de la vérité. Si la Belgique est pionnière en matière de dépénalisation de l’euthanasie (autorisée depuis plus de vingt ans – ndlr), si la loi autorisant le mariage homosexuel a été votée sans opposition en 2003 – alors qu’en France seulement dix ans plus tard ce mariage a été légalisé, malgré des manifestations massives, La Belgique n’est en aucun cas pionnière en matière de droit de vote des femmes. Les Néo-Zélandaises votent depuis 1893, les Australiennes depuis 1901 et les Finlandaises en ont déjà élu dix-neuf en 1907.

Elle a existé, mais on l’a qualifiée de mère célibataire : une honte pour la jeune femme et pour la famille. En cela, le mariage leur donnait une sécurité sûre puisque le mari était obligé de les aider. La monoparentalité d’aujourd’hui peut être choisie ou non. Certaines femmes ont un enfant, un bon salaire, sont indépendantes, mais la plupart des femmes n’ont pas choisi la monoparentalité. La Ligue des familles prend régulièrement acte du non-paiement de la pension alimentaire.

Il y a des meurtres dans la rue qu’on n’aurait pas imaginés il y a trente ans. Nos dépenses militaires sont incroyablement plus élevées. Cet argent réduit le budget des écoles et des hôpitaux. Lorsque vous subissez une intervention chirurgicale, après deux jours, vous sortez. Après l’accouchement, vous quittez la maison le lendemain car il faut que l’hôpital soit rentable. Ce n’est pas un progrès. Pour obtenir un rendez-vous médical, il faut attendre des mois. Ensuite, on passe au secteur personnel, qui coûte beaucoup plus cher. La médecine a deux niveaux. Il y a des écoles poubelles où nous n’avons pas les mêmes chances de recevoir une éducation. La différence d’élégance persiste dans la santé, à l’école, dans les transports. Les enfants de parents modestes ou immigrés deviennent rarement chefs d’entreprise, à quelques exceptions près. L’espérance de vie continue d’être conditionnée par la carrière poursuivie. Les enseignants vivent plus longtemps que ceux qui courent toute la journée sur Amazon.

 

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