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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky visite des troupes combattant sur la ligne de front sud dans la région de Zaporijjia, le 12 décembre 2024
«Maintenant, tu ne peux plus avoir rien fait de ta vie et entrer au musée Grévin. La preuve à travers Léna Situations. » Cette attaque, portée par le chroniqueur télé Eric Naulleau, en dit long sur la rivalité entre les nouveaux écrans et les anciens. Mais le constat est clair. . . YouTube attire chaque mois 42,6 millions d’utilisateurs exclusifs, un chiffre qui dépasse de loin l’audience cumulée de toutes les chaînes belges et même de TF1, la chaîne francophone la plus regardée. A titre de comparaison, MyTF1, le service de streaming et de streaming de cette dernière, n’enregistre que 28 millions de visiteurs par mois. Cette chance repose en grande partie sur l’impact des créateurs de contenu. Des YouTubeurs comme Squeezie, Mastu et Inoxtag captivent des millions de téléspectateurs avec des concepts de plus en plus ambitieux. Cette année, le documentaire Kaizen d’Inoxtag a battu tous les records, tandis que d’autres productions continuent de connaître du succès. Côté belge, des créateurs comme OussiFooty, spécialisé dans le football, ou GeoHistory, qui propose des vidéos anciennes en anglais, enrichissent l’offre. Avec autant de diversité, YouTube attire toutes les tranches d’âge, confirmant ainsi son prestige de média universel.
La chance de YouTube ne se limite pas aux compétences de ses créateurs. C’est aussi le résultat des avancées technologiques mises en œuvre grâce à Google. L’ensemble des règles de la plateforme fournit des recommandations précises, garantissant un plaisir optimal à l’utilisateur. De plus, les vidéos restent partagées indéfiniment, leur permettant de profiter d’une nouvelle vie longtemps après leur publication initiale. YouTube mise également sur un modèle économique excitant. La plateforme reversera une partie des revenus publicitaires aux créateurs et leur offrira la possibilité de réaliser des placements de produits. Cette formule les incite à rester indéfectibles sur la plateforme, créant ainsi un cercle vertueux qui attire également les téléspectateurs. La télévision conserve cependant un avantage essentiel : l’effet de sa publicité, considéré comme plus frappant que celui d’Internet.
Malgré leurs atouts respectifs, YouTube et la télévision entretiennent des relations controversées. Les confrontations entre YouTubers et présentateurs de télévision ne manquent pas. Nous sommes spécifiquement Squeezie dans Ardisson ou Natoo dans Laurent Ruquier. Cyprien a de son côté dénoncé le mépris de certains médias classiques envers les créateurs de contenus.
Malgré ces tensions, des collaborations voient le jour. Guillaume Pley est passé de la radio et de la télévision à YouTube, tandis que d’autres participent à des émissions comme Les Traîtres diffusées sur RTL-TVi et RTL Play. Ces exemples d’affrontements restent cependant majoritairement français. En Belgique, la culture médiatique diffère et limite ces ponts.
YouTube et la télévision se disputent un temps d’écran limité, mais aussi des budgets publicitaires, eux aussi limités. Alors que la télévision peine à maintenir ses revenus traditionnels, YouTube et autres réseaux sociaux redéfinissent les règles du jeu. Les deux médiums se motivent mutuellement. Certains jeux sur YouTube, comme ceux de l’émission Popcorn, utilisent d’anciens concepts télévisuels. En revanche, des expositions comme Squeezie’s Impostor sont favorisées par des formats créés dans les années 1950. Même si les accusations de plagiat n’ont pas été prouvées, ces influences croisées alimentent les tensions. dans un contexte économique tendu pour la télévision.
Un téléspectateur n’est pas un téléspectateur de YouTube. L’intention et la capacité d’attention diffèrent. La télévision est un autre média important qui est regardé en même temps qu’un autre écran, comme un smartphone ou un ordinateur. De leur côté, les téléspectateurs disposent désormais de replays et de contenus virtuels, à l’instar de ceux que l’on retrouve sur Auvio ou RTL Play. Avec ses 20 ans d’existence, YouTube s’est imposé comme bien plus qu’une simple plateforme vidéo. C’est un média à part entière, influent et ancré dans une logique virtuelle. Grâce à sa capacité d’innovation et à la diversité de ses formats, elle redéfinit les codes audiovisuels. Cependant, la télévision conserve des avantages stratégiques, ajoutant l’acceptation comme vraie qui inspire les annonceurs et sa grande portée. Dans ce contexte, YouTube et la télévision devraient continuer à coexister, offrant des opportunités exclusives et complémentaires pour les créateurs, les marques et les téléspectateurs.
Un ménage moyen dépense 775 euros par an pour ses télécoms privées (Statbel, 2022). Avec l’inflation, on devrait aujourd’hui plutôt tourner autour des 800 euros. Test Achats, comparateur.be, CallMePower, la presse quotidienne aussi…, tous démontrent qu’en comparant, il est possible d’économiser jusqu’à 250 euros sur une base annuelle. Ce n’est pas rien. La difficulté est qu’un fournisseur n’est pas intrinsèquement moins cher qu’un autre à produit égal. Chacun doit donc faire son marché selon ses besoins…
En Belgique, comparer les coûts est encore plus compliqué car nous avons une culture du « package ». Il y a donc des pommes et des poires en jeu. « Il y a vingt ans, les leaders du marché contrôlaient la vente de tout par paquets entiers. Mais aujourd’hui, de nombreuses familles ne veulent plus de téléphone fixe et en ont toujours un », explique Antoine Destrument. Il en va de même pour la télévision. Sur les 80 chaînes, de nombreux téléspectateurs ne regardent que celles de la RTBF et de RTL, dont la plupart des programmes sont disponibles via Auvio ou RTL Play avec une connexion Internet indéniable. Alors, pour l’expert, mieux vaut prendre le temps de se demander : « Si, par exemple, vous êtes à la retraite et que vous passez beaucoup de temps à la maison, avez-vous vraiment envie de beaucoup de gigaoctets ? assurez-vous de choisir les bons produits.
Olivier Bonaventure est du même avis: “Il faut comparer, car les Belges souscrivent en moyenne à des formules qui dépassent leurs besoins, en raison d’un marketing offensif”. Il cite pour conclure cette offre d’un opérateur qui propose un haut débit de 10 gigabits par seconde. “Aucun particulier n’a besoin de ça. Y compris les streamers. Ou ceux qui jouent à des jeux vidéo en ligne. D’ailleurs, la plupart des ordinateurs ne peuvent pas techniquement supporter cette vitesse. Les clients ne peuvent dès lors jamais l’atteindre.” Même si les consommateurs reprennent du poids face aux géants télécoms, restez donc tout de même sur vos gardes…
Les consommateurs attendent ce moment depuis des années. D’autant plus compte tenu des augmentations de prix importantes, de plus de 10 %, qui ont eu lieu depuis 2020. Après tout, ils peuvent se réjouir, car l’augmentation folle des prix des abonnements Internet, TV et téléphone mérite d’être stoppée. Et pour les plus intelligents. La bonne nouvelle est double. D’abord, à compter du 1er novembre, les consommateurs auront la possibilité de choisir leur modem ou leur routeur et n’auront plus à utiliser celui présenté par le fournisseur. Cela facilitera le passage d’un concurrent à un autre, car vous pourrez conserver votre matériel. De plus, les coûts d’installation méritent donc d’être réduits. Cette loi vient renforcer l’initiative introduite avec la procédure « Easy Switch » déjà mise en place, qui facilite les démarches administratives dans le changement de fournisseur.
En autorisant son arrivée, l’objectif du gouvernement belge était de révolutionner le marché régi par le trio Proximus, Telenet/Base et Orange. Une véritable révolution, car ce quasi-monopole n’était pas favorable aux clients. Cela dit, comme l’explique Nicolas Neysen, économiste à HEC Liège, avec l’analogie de l’exercice : « Avoir plusieurs opérateurs, c’est comme autoriser plusieurs entreprises à construire des lignes ferroviaires les unes à côté des autres lorsqu’elles passent au même endroit. Cela n’a aucun sens ». C’est pour cela que le marché est structuré et c’est pourquoi, en plus de ces 3 (bientôt quatre) acteurs, il existe des dizaines de prestataires qui louent l’infrastructure dès le départ. C’est un peu comme si plusieurs compagnies ferroviaires utilisaient les mêmes rails.
Une compétition accrue, donc, sur un marché où les entreprises se partagent un gâteau qui a atteint ses limites (seulement 0,61 % de la population n’est couverte par aucun opérateur, selon l’institut des télécoms IBPT) ne peut être que bénéfique. “Proximus, Telenet, Orange… Tout le monde regarde DIGI de près et se prépare à s’adapter. On sait qu’il va secouer le marché. Il proposera plus de gigas, plus de données, un meilleur débit. Cela va mettre une pression sur les trois autres acteurs”, annonce le spécialiste des télécoms chez Selectra Antoine Destrument, qui donne ses conseils sur la plateforme CallMePower.be. “Le terrain belge n’a jusqu’ici jamais été bon marché, notamment parce qu’il est restreint par rapport à la France par exemple. Il est donc plus difficile d’amortir les coûts et les investissements puisqu’il y a moins de clients potentiels. Cette nouvelle concurrence va donc vraiment faire la différence.”
Avant d’évoquer le prix, il faut vérifier la disponibilité de l’offre chez vous. Même dans les villes, les habitants n’ont pas toujours l’embarras du choix. Y compris à Bruxelles où des “monopoles de quartier” persistent. A fortiori, la question est fondamentale dans les zones périurbaines et dans les campagnes. Il existe encore certaines “zones blanches” qui n’ont été investies par aucun opérateur. Et lorsqu’ils sont présents, la qualité du réseau laisse parfois à désirer. Car ce n’est pas parce que l’entreprise promet 100 mégabits/seconde que vous les aurez. Vérifiez donc les performances moyennes réelles. Ces informations, pour les lignes fixes comme mobiles, sont disponibles pour votre zone géographique via le portail des données de l’IBPT (bipt-data.be).
Et si vous aviez le choix ? Ce dernier n’est pas très adapté aux appareils mobiles, car vous n’avez aucun avantage. « La vitesse dépend de la densité de population. Plus il y aura de personnes connectées à une antenne, plus elle sera lente », explique Olivier Bonaventure, informaticien à l’Université de Louvain. Pourquoi les opérateurs placent-ils des antennes transitoires lors de célébrations comme le festival de Werchter ? » En revanche, pour les réseaux fixes, c’est-à-dire pour l’Internet domestique, cette question est centrale. La réponse courte serait de dire : que la fibre optique, si disponible, est l’option la plus productive car la plus rapide Sauf que son installation n’est pas si simple et, surtout, ce n’est pas forcément l’option qui vous convient le mieux.
Olivier Bonaventure pointe trois technologies actuellement actives sur le territoire belge. Premièrement, le cuivre de Proximus qui arrive dans toutes les maisons et entreprises du pays. Ce sont les câbles téléphoniques qui permettent les connexions “DSL” (ADSL, VDSL, VDSL 2). Elles peuvent encore être suffisantes pour de nombreux ménages puisque le débit atteint 100 mégabits par seconde. Néanmoins, cette technologie commence doucement à atteindre ses limites, notamment pour les ménages qui pratiquent des visioconférences en simultané. Mais elle a le mérite d’être la meilleur marché.
Deuxièmement, la télévision par câble via le câble coaxial classique. Orange et Telenet continuent d’utiliser cette technologie qui vous permet d’atteindre une vitesse de téléchargement de 1 gigabit/seconde, ce qui satisfait largement vos envies en matière de télétravail et de streaming, de jeux vidéo en ligne et de mises en ligne de vidéos si vous êtes adepte des réseaux sociaux. En fonction des formules et de leurs prix, cette rapidité peut être limitée. Troisièmement, la fibre optique permet d’atteindre une vitesse de téléchargement encore plus élevée. C’est l’option maximale.
Il est l’une des personnalités qui a le mieux capté l’arrivée des tendances musicales. Collaborateur régulier des pages rock de Moustique, il a défendu des artistes tels que Boy George, George Michael, Mylène Farmer, les Pet Shop Boys et bien d’autres, à une époque où ses confrères les trouvaient plus ou moins dignes d’intérêt, mais moins que plus . Visionnaire, il a créé et dirigé Pure FM, une sorte de laboratoire radiophonique qui, en 2004, diffusait entre autres Bang Bang, le premier magazine LGBT du paysage belge. Vous avez sans doute déjà souri en prêtant attention aux échanges savoureux qu’il entretient avec Hugues Dayez dans Cinq Heures, objet iconique né presque par hasard il y a trente ans. Avec la même curiosité, Rudy Léonet décrypte phénomènes et tactiques de pensée. Où en sommes-nous aujourd’hui, un siècle après la publication du texte – le Manifeste du surréalisme – qui allait révolutionner l’art du XXe siècle ?
RUDY LéONET – La technologie. La possibilité de créer à moindre coût chez soi avec des standards hautement qualitatifs. Pouvoir faire de la musique sur un ordinateur avec des programmes, des aides, un peu d’intelligence artificielle. Ce qui donne aux gens qui ne sont pas des virtuoses mais ont des petites musiques dans la tête le pouvoir de les exprimer. Ça, c’est nouveau. C’est valable pour le cinéma, pour les arts visuels, pour toutes les expressions artistiques. Tu es chez toi, tu as deux heures, tu peux t’y mettre et tu ne dois pas convoquer vingt-cinq musiciens ou collaborateurs pour leur expliquer ce que tu cherches. Tu es vraiment en autonomie complète.
Oui, mais c’est comme dans une pâtisserie où tout est en vrac et où l’on peut faire tout ce que l’on veut. Vous pimentez un peu le tout et à la fin vous n’achetez rien et vous allez vomir. Cela est vrai tant pour les fabricants que pour les consommateurs. Le choix et la facilité n’arrangent pas forcément les choses. . .
Dans la culture pop, la grande différence de ces vingt-cinq dernières années vient de la dématérialisation. Vous n’avez plus besoin d’acheter un CD, une photographie, un DVD, une œuvre. Tout est consommable numériquement. Tout est beaucoup plus accessible. Mais ces comportements des clients ont dicté aux créateurs de contenu la façon dont ils livrent désormais leur production. On le voit dans la musique, on le voit dans les séries. Il s’agit de capter l’attention de la manière la plus temporaire possible. Sachant que l’attention ne peut pas s’étendre à l’infini, l’immédiateté est requise.
Raccourcissez l’intro des chansons, commencez directement par le chant. Ayez le nom de la chanson au début de la chanson et gardez-le au minimum : un mot, maximum deux. Le refrain arrive très vite. Des fleurs en passant par Miley Cyrus, vous êtes directement dans l’intro, c’est typique de cette nouvelle façon de produire. Ce n’est pas un choix artistique, c’est un choix rationnel.
Je ne sais pas si on peut encore appeler ça du marketing. Je préfère que ce soit le marché culturel qui s’adapte à la façon dont le public consomme. Souvent, en série, on a une scène d’ouverture super spectaculaire, puis on prévient et on vous raconte ce qui s’est passé 3 ans plus tôt. Mais nous vous laissons avec une scène surprenante, bien qu’elle doive se dérouler bien plus tard dans la série. Votre attention a été captée. Dans le processus d’écriture et de production, les créateurs s’adaptent. Des contenus ultra-courts pour s’adapter à des formats tels que TikTok, Instagram. Et cette adaptation va loin, très loin. . .
J’ai récemment lu quelque chose de sérieux qui disait que de nos jours, les artistes solos ont le privilège d’avoir beaucoup d’explications pourquoi. L’une des explications est l’autonomie. Il est moins difficile pour un seul utilisateur de se déplacer que pour un groupe. Il y a aussi une économie d’échelle par rapport aux prix : prix des hôtels, compensations monétaires, matériel. . . Il est également moins difficile de négocier avec un utilisateur qu’avec un groupe. Et puis il y a cette dernière explication que je trouve terrible : on privilégie les artistes solo parce qu’ils ont une compatibilité de format vertical pour Instagram. Avec un groupe, c’est beaucoup plus compliqué. . .
J’ai vécu à une époque où l’artiste commandait, imposait ses idées, on lui faisait confiance. L’artiste avait de l’instinct et de la vision. Une industrie s’est mise au service de cette vision en disant « on est dedans et on pense – ne nous cachons pas – à gagner de l’argent ». Aujourd’hui, l’artiste n’est plus le patron, il est l’ouvrier de l’industrie, et nous le voyons.
De nos jours, les artistes font extrêmement attention à ce qu’ils disent. Il n’y a plus de « flashs », d’« excès », de « délires ». Or, ceci est caractéristique de l’artiste : avoir une vision du monde étrange et surprenante, mais qui vous transporte pour mieux percevoir ce qui vous ravit mais que vous avez du mal à exprimer. Ils sont un peu comme les autres, qui brûlent pour les autres. Ils vont au front. Ce n’est pas du tout comme ça ici. Nous avons d’autres personnes qui savent que leur carrière et leur longévité importent peu.
Apparemment, peut-être. . . Mais en réalité, non. Le client devra être plus proactif : les choses existent, mais il faut les parcourir et les localiser. Vous n’êtes pas content de ce qu’il y a dans la vitrine, vous demandez au comptoir ce qu’il y a dans le magasin. Mais tout le monde n’a pas le temps de le faire. On ne peut pas non plus reprocher à quiconque de considérer qu’une proposition artistique est encore au-dessus de tout divertissement. D’où l’importance d’avoir des intermédiaires qui rendent la parole transparente et qui sont capables de conseiller le public.
Je ne le dis pas mieux avant, mais la technique est complètement différente. Avant, dans le cas le plus productif, vous aviez 4 chaînes de télévision et vous deviez choisir entre une soirée débat, une soirée cinéma, une soirée documentaire et une soirée sport. Désormais, beaucoup finissent leur nuit à fouiller les quais pour ne rien voir car il est tard !
Le cognac de Jay-Z. – Photonews
Les sauces d’Ed Sheeran. – PhotoActualités
Actuellement, l’artiste doit s’autofinancer jusqu’à atteindre un certain volume. Aucun constructeur ne finance plus une jeune pousse pour la porter à maturité. Elle doit se débrouiller seule. Mais une fois qu’elle atteint une certaine taille, avec ses propres ressources, elle est absorbée par l’industrie qui cherchera à maximiser son profit et celui de l’ancienne entreprise naissante. Et il y a le bingo. Il s’agit d’une monétisation excessive. C’est aussi le triomphe du logo. Aujourd’hui avec un logo bien entretenu nous vous vendons de tout. Comme Ed Sheeran, qui fabrique des skateboards et des sauces, Jay-Z, qui fabrique du cognac, Rihanna, qui vit de son logo de sous-vêtements vendu chez Women’ Secret. C’est aussi le triomphe du profit. Par exemple avec Ticketmaster et ses coûts dynamiques qui font exploser les places de concert pour voir Oasis par exemple.
Oui, Robert Smith et The Cure ou encore Thom Yorke et Radiohead. Et la scène artistique belge et mondiale – musique, cinéma, séries, mode… – qui d’une part est très dynamique et fertile sur tout le territoire et qui dans son ensemble est modérée sur l’échelle de la voracité monétaire…
Dans son bel espace aux murs recouverts de peintures anciennes, il est assis sur un confortable canapé en velours. L’historienne d’origine italienne Anne Morelli, pilier de l’ULB, retrace un siècle de progressisme. Présidente du groupe féministe et pacifiste de gauche Femmes pour la Paix, elle est spécialiste des religions et des sectes. Le sourire aux lèvres, les yeux sombres, sans hésiter, il déroule son argumentation.
ANNE MORELLI – La justice sociale et la lutte contre le militarisme étaient les valeurs qui prévalaient déjà à gauche il y a un siècle. En 1924, les hommes avaient récemment obtenu le suffrage universel et, à cette époque, on espérait que ce droit de vote tant recherché remplacerait la situation. L’espoir était que d’autres gens ordinaires décideraient des politiques qui protégeraient leurs intérêts et amélioreraient leur situation. Il y a eu des progrès sociaux entre 1924 et 2024, mais ils sont essentiellement dus à l’époque de la fin de la Seconde Guerre mondiale avec, dans nos régions, une inquiétude face au communisme dans les milieux d’affaires. Staline était une très mauvaise chose pour les Soviétiques, mais une très bonne chose pour nous. Craignant le communisme, les Russes étaient à Berlin. Les milieux d’affaires se sont mis d’accord pour créer un système de sécurité sociale très efficace, aujourd’hui remis en question. L’entre-deux-guerres et l’immédiat après-guerre ont été des temps progressistes, de rage et d’espoir.
En effet. La colère face aux inégalités sociales, face à l’énorme pourcentage du budget consacré à la militarisation et l’espoir que les choses changent ont disparu. Le dernier livre de mon collègue historien José Gotovitch s’intitule, comme une chanson de l’époque, Vamos. to Meet Life, et se concentre sur les jeunes communistes de l’entre-deux-guerres, alors pleins d’optimisme. Quels autres jeunes aujourd’hui chanteraient « Allons trouver la vie » ? Ils sont paralysés par la peur de la guerre et du changement climatique. Ils sortent mécontents de la guerre de 1914, mais, à côté des associations patriotiques, beaucoup participent activement aux associations pacifistes, très importantes dans l’entre-deux-guerres. Dans les années 1980 également, le mouvement pacifiste était puissant. Il y a eu des manifestations à Bruxelles contre l’énergie nucléaire. ogives nucléaires que les Américains installaient dans notre pays. Le mouvement pacifiste est aujourd’hui très affaibli dans notre pays.
Je ne dirais pas que nous voulons des guerres, mais c’est un constat. . . Après la Première Guerre mondiale, il y a la même préoccupation de remplacement dans la composante catégories de propriété parce qu’il y a eu une révolution en Russie, en Allemagne, en Hongrie. Les soi-disant « deux années rouges » ont également eu lieu en Italie. Face à cette préoccupation, nous avons accordé – uniquement aux hommes – le droit de vote et un certain nombre d’avancées sociales. C’est la peur d’une substitution violente qui pousse les cercles dirigeants à chercher à réduire les différences sociales et à lutter contre la pauvreté. Il est triste de voir que ceux qui se disent encore socialistes ne sont plus radicalement engagés contre la guerre et en faveur de l’égalité sociale, et pourtant ils ont fait toutes sortes de compromis. Il s’agit d’une énorme mise à jour en un siècle.
Absolutamente. La gauche a émancipé les femmes. Seulement 40 ans après l’ULB, l’UCL s’ouvre aux femmes. Evidemment, la rectrice d’aujourd’hui n’est pas à blâmer pour ce qui a été fait à travers son université il y a cent ans. . . Les femmes doivent leur émancipation à la gauche et aux laïcs, même si les socialistes et les libéraux craignaient que les femmes ne votent « comme le prêtre ». La vérité était différente, le droit de vote des femmes, accordé en 1948, était très similaire à celui des hommes.
Oui, ils peignent parce que leur salaire ne suffit plus. Les employés des années 1950 étaient fiers que leurs salaires soient suffisants pour que leurs femmes restent à la maison. Ce n’est pas une promotion pour la femme, mais le rêve du peintre est de gagner à deux. Aucune femme de mineur ou de peintre n’a peint. Aujourd’hui, c’est obligatoire.
C’est un fait, mais nous les renvoyons ensuite chez eux. Monseigneur Rutten a présenté, lors de la crise des années 1930, un projet de loi interdisant la peinture aux femmes mariées. La femme célibataire devait travailler pour nourrir ses enfants, mais la femme mariée était excessive. Aujourd’hui, pour le point médian de la consommation, il faut deux salaires. Mais c’est une arme à double tranchant. Les femmes peignent en double journée, avec des peintures de maisons et la garde d’enfants. Comme tous les peintres, ils sont aujourd’hui sujets à l’épuisement.
L’intérêt du patronat, c’est une main-d’œuvre peu exigeante. L’intérêt des hommes, c’est de ne pas devoir diminuer le nombre de places politiques en les partageant avec des femmes. C’est au XIXe siècle que les toutes premières lois sociales ont protégé les femmes et les enfants dont le travail de nuit des femmes auquel on revient aujourd’hui. Aujourd’hui, les femmes sous prétexte d’égalité sont contraintes au même travail de nuit que les hommes. L’interdiction du travail des enfants est une conquête suite à des grèves et des manifestations – on l’oublie souvent. Le XIXe siècle se focalise sur les conditions de travail dans un esprit progressiste. En 1924, il y avait déjà l’obligation scolaire jusqu’à 14 ans. Dans les années 60, on allonge cette obligation jusqu’à 18 ans.
Les récentes avancées en Belgique en matière d’éthique et de droits des minorités peuvent nous faire croire qu’il en a toujours été ainsi pendant le siècle qui nous précède or rien n’est plus faux. Si la Belgique est pionnière en matière de dépénalisation de l’euthanasie (autorisée depuis plus de vingt ans – NDLR), si la loi autorisant le mariage entre personnes de même sexe est passée sans problème en 2003 – alors qu’en France ce n’est que dix ans plus tard que ce mariage a été légalisé, malgré des manifestations énormes -, la Belgique n’est pas du tout un pays précurseur concernant le droit de vote des femmes. Les femmes de Nouvelle- Zélande votaient depuis 1893, les Australiennes depuis 1901, les Finlandaises avaient déjà dix-neuf élues en 1907.
Elle existait, mais on l’appelait les mères célibataires : une honte pour la jeune femme et pour la famille. En cela, le mariage leur donnait une certaine sécurité puisque le mari était obligé de les aider. Aujourd’hui, la monoparentalité peut être choisie ou non. Les femmes ont un enfant, un bon salaire, elles sont indépendantes, mais la plupart des femmes n’ont pas choisi la monoparentalité. La Ligue des familles perçoit régulièrement les pensions impayées.
Il y a des tueries de rue que nous n’aurions pas imaginées il y a trente ans. Les dépenses militaires ont été incroyablement plus élevées. Cet argent réduit les budgets des écoles et des hôpitaux. Lorsque vous subissez une intervention chirurgicale, après deux jours, vous sortez. Après l’accouchement, vous rentrez chez vous le lendemain car il faut que l’hôpital soit rentable. Ce n’est pas un progrès. Pour obtenir un rendez-vous médical, il faut attendre des mois. Ensuite, on passe au secteur personnel, qui coûte beaucoup plus cher. La médecine a deux niveaux. Il y a des écoles poubelles où nous n’avons pas les mêmes chances de recevoir une éducation. La différence d’élégance persiste dans la santé, à l’école, dans les transports. Les enfants de parents modestes ou immigrés deviennent rarement chefs d’entreprise, à quelques exceptions près. . L’espérance de vie est toujours conditionnée par la tâche que vous avez accomplie. Les enseignants ont une vie plus longue que ceux qui courent toute la journée sur Amazon.