Au Vietnam, le pays qui n’a pas enregistré de décès

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Un miracle qui s’explique avant tout par la réactivité des autorités communistes pour éviter toute propagation, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a félicité le gouvernement pour sa gestion exemplaire de la crise sanitaire. Pour lutter contre le coronavirus, le Vietnam, qui en 2003 était devenu le premier pays à s’être débarrassé de l’épidémie de SRAS, a mis en place des politiques de quarantaine rigoureuses et effectué un suivi strict et minutieux de toutes les personnes qui ont été en contact avec le virus. Une stratégie qui s’appuie sur un système de contrôle de la population propre aux régimes autoritaires.

L’Anticipation en janvier

«La première évaluation du risque a été faite début janvier, peu de temps après l’annonce par la Chine de l’apparition des premiers cas de contamination», expliquait à la mi-mars Kidong Park, représentant de l’OMS, à Hanoï, au Financial Times. À l’apparition des premiers cas, principalement liés à un groupe de travailleurs rentrés de Wuhan, épicentre de l’épidémie en Chine, un comité de gestion de crise réunissant ministères, médecins et scientifiques a été mis sur pied afin d’anticiper l’expansion de la maladie. Le 1er février, les vols avec la Chine étaient suspendus et la frontière terrestre était verrouillée.

« Rester à la maison est d’aimer votre pays! »

Le 12 février, alors qu’il n’y avait que dix cas confirmés sur l’ensemble du territoire, une première ville de 10’000 habitants était mise sous cloche pour trois semaines. D’autres ont suivi. Les écoles ont été fermées, le port du masque est devenu obligatoire et toutes les personnes arrivant de l’étranger ont été placées d’office en «quatorzaine».

«Le Vietnam a suffisamment de capacités, de ressources, d’expériences et de volonté pour prévenir et contrôler la pandémie. Pour protéger la santé de la population, nous sommes prêts à sacrifier certains intérêts économiques à court terme», affirmait ainsi le premier ministre Nguyên Xuân Phuc lors d’une réunion gouvernementale le 13 mars. Quinze jours plus tard, le confinement généralisé était décrété et le slogan du gouvernement «Rester chez soi, c’est aimer son pays!» était scrupuleusement respecté.

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Quelques tests et intensive de traçage

N’ayant pas les moyens de lancer une campagne de tests à grande échelle comme la Corée du Sud, les autorités ont donc misé sur l’isolement des personnes infectées et une organisation extrêmement offensive pour retrouver tous leurs contacts. Une stratégie plutôt bien accueillie par les Vietnamiens – habitués à l’omniprésence du parti – comme en attestent les messages remerciant les autorités sanitaires qui inondent les réseaux sociaux.

Pas d’appli de tracking, mais des enquêtes rondement menées par les autorités sanitaires à chaque nouveau cas déclaré. Identification, lieux fréquentés, personnes croisées, rien n’a été laissé au hasard. Et toutes les personnes en contact direct ou indirect ont été placées en quarantaine. «La stratégie vietnamienne face au virus est simple et empiète allégrement sur la vie privée. Toute personne contaminée doit donner séance tenante l’identité de toutes les personnes qu’il a côtoyées dans les jours précédents et lister tous les lieux où elle s’est rendue», témoigne sur le site du journal CauseurJean-Noël Poirier, un ancien ambassadeur de France à Hanoï hospitalisé après avoir été contaminé.

«Dans le monde confucéen, au Vietnam comme en Corée, au Japon comme dans le monde chinois (Chine, Taïwan, Hong Kong, Singapour), la défense et les intérêts du groupe l’emportent sur le droit de l’individu. Chacun accepte sans broncher de partir deux semaines en quarantaine dans un camp militaire à 30 kilomètres de chez soi, car ce sacrifice est considéré par tous comme nécessaire à la santé publique et à la défense de toute la communauté. Refuser n’est tout simplement pas une option», ajoute le diplomate qui se félicite de cette stratégie qui a permis au Vietnam d’«endiguer et contenir la vague que nous prenons tous de plein fouet».

Don de masques pour l’Europe

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