USA 2020: ces irréductibles républicains qui accusent Donald Trump d’avoir tué leur parti

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Ils se disent «  conservateurs et républicains  », «  attachés aux règles de la loi, au libre-échange, à une politique migratoire accueillante et responsable en matière de sécurité  ». Réunis dans «  Defending Democracy Together  », ces derniers irréductibles du Grand old party (GOP) opposés à Donald Trump comptent dans leurs rangs Bill Kristol, un éditorialiste néoconservateur et Christine Todd Whitman, ancienne gouverneur du New Jersey, chargée de l’environnement sous la présidence de George W Bush. Relayées par le site d’information en ligne «  The Bulwark  » («  Le rempart  »), leurs idées trouvent peu d’échos au Congrès. Seuls Justin Amash, représentant du Michigan, siégeant désormais comme indépendant, et le sénateur de l’Utah Mitt Romney, qui ont voté la destitution de Donald Trump, semblent sur la même ligne.

Tous ceux qui critiquaient le milliardaire new-yorkais, avant son élection, sont passés avec armes et bagages à ses côtés. «  Cela tient à l’attraction du pouvoir. L’aile droite conservatrice du parti a vu en Donald Trump une arme contre ses ennemis politiques traditionnels que sont la presse et la gauche. Quant aux responsables du GOP, ils ont non seulement commencé à craindre les tweets du Président mais ont trouvé en lui un élément clé pour lever des fonds », explique à L’Opinion Sarah Longwell, la directrice exécutive de Defending Democracy Together et éditrice de «  The Bulwark  ». 

«  Toute la droite intellectuelle a été poussée à le soutenir. Il est devenu de plus en plus difficile pour les responsables de journaux et de radio de critiquer Donald Trump sans voir lecteurs et auditeurs se retourner contre eux. Les uns après les autres, ils ont dû se résoudre à l’appuyer. Ils sont passés de l’état de critiques lucides à celui de béni-oui-oui.  Tout a été fait pour qu’il n’y ait qu’une seule tête derrière Donald Trump » continue la jeune femme, contrainte de quitter, pour cette raison, l’entreprise de communication qui l’employait.

«  Limousine liberal  ». Farouchement républicaine, elle a vu sa famille politique dériver sous l’influence de celui qu’elle qualifie de «  limousine liberal  », terme péjoratif pour désigner une élite donneuse de leçons. « Le parti a perdu sa raison d’être et ses idées pour tomber dans le culte de la personnalité. Croit-il toujours dans le libre-échange, dans une démocratie libérale, dans l’ordre occidental ? Il n’y a plus rien !  » déplore Sarah Longwell. « Notre formation était pour une limitation du pouvoir exécutif, pour moins de gouvernement, une réduction de la dette, un budget équilibré. Elle est devenue nationaliste et populiste  », accuse-t-elle, pointant du doigt ceux qui prêchaient auparavant leur fidélité à la constitution des Etats-Unis comme le Tea party, Rand Paul, Ted Cruz et d’autres.

L’éditrice de «  The Bullwark  » s’est battue pour appuyer la destitution de Donald Trump. «  Il a utilisé son influence en tant que Président des Etats-Unis pour imposer à un allié vulnérable d’enquêter pour son compte sur l’opposant qu’il craignait le plus d’affronter lors de l’élection présidentielle. C’est là où le parti républicain a donné la pire image de lui-même  », dénonce-t-elle. Désormais, Sarah Longwell place tous ses espoirs sur les électeurs. « On a vu lors du scrutin de mi-mandat, en 2018, que les personnes diplômées qui votaient traditionnellement pour des gens comme John McCain ou Mitt Romney ont quitté les rangs républicains et ce mouvement va s’amplifier cette année  », dit-elle en soulignant que ces derniers ont participé en très grand nombre à la victoire de Joe Biden lors des primaires démocrates. «  Et ils feront de même contre Donald Trump en novembre  » pronostique-t-elle.

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