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Elle fut, avec Oradour-sur-Glane, le théâtre de l’un des plus grands massacres perpétrés par l’armée allemande en France, la Libération. Vassieux-en-Vercors, dans la Drôme, reçoit une escale chez Emmanuel Macron le mardi 16 avril. , 2024. Le Chef de l’Etat poursuit son cycle de commémoration du 80e anniversaire de la Libération, dans cette commune, l’une des cinq en France élevée à la dignité de Compagnon de la Libération (avec Paris, Nantes, l’île de Sein et Grenoble).
Après avoir visité le plateau des Glières au début du mois, les maquis décimés de Haute-Savoie et le pays d’Izieu dans l’Ain, où de jeunes juifs ont été arrêtés par la Gestapo, le président de la République se rend dans le Vercors, haut lieu de la Résistance. Dans le cadre de cette visite, Ouest-France est une nouvelle fois plongé dans les temps sanglants de ce petit village niché dans les montagnes du Vercors.
Le massif du Vercors, château herbacé situé dans la zone meuble, a servi de refuge à partir de 1940 à de nombreux exilés français et étrangers. À partir de 1941, l’architecte Pierre Dalloz et Jean Prévost élaborent un plan stratégique pour transformer le Vercors en un « cheval de Troie pour les commandos aéroportés », selon le site de l’Ordre de la Libération. L’idée était d’utiliser le massif pour abriter les forces alliées parachutées qui, au moment de la libération du territoire, couperaient la retraite allemande. .
En décembre 1942, Pierre Dalloz propose sa commande à Yves Farge, journaliste au Progrès de Lyon et ami de Jean Moulin. Lui et le général en chef de l’armée secrète, Delestraint, acceptèrent le plan, surnommé le « plan Montagnards ». Le 27 février, la BBC a montré cette validation avec un message codé : « Les Montagnards devront continuer à gravir les sommets. »
Dans le même temps, les premiers résistants du mouvement des Francs-Tireurs s’installent dans le Vercors, rejoints par les résistants au Service du Travail Obligatoire (STO). Au début de l’année 1943, Vassieux-en-Vercors est choisie comme terrain d’atterrissage long exécuté pour le plan « Montagnards » et à la fin de l’année un premier lancement parachuté d’armes et d’engins a lieu. Au début de l’année 1944, plusieurs opérations des forces allemandes et de la milice française ont lieu sur le Vercors, qui porte un symbole de la Résistance.
Le 6 juin 1944, le débarquement allié est accueilli avec enthousiasme dans le Vercors. Des centaines de bénévoles se pressent sur le plateau. Le Vercors met en œuvre le plan des Montagnards et le transforme en camp retranché. Les Allemands ont riposté temporairement et ont envoyé la 157e division de réserve dirigée par le général Pflaum, qui a pris Saint-Nizier après trois jours de combats, selon le site gouvernemental Chemins de mémoire.
Cela ne décourage pas les maquisards qui, comptant sur un second débarquement en Méditerranée, proclament la République du Vercors le 3 juillet. De nombreux parachutages de canons sont envoyés à travers les Alliés, mais en raison d’une succession d’erreurs, le plan des « Montagnards » se retourne contre la Résistance : s’ils sont attaquants, les maquisards se retrouvent assiégés.
Et la réaction de l’armée allemande est sans précédent. Dès le 21 juillet 1944, 40 planeurs et 10 000 hommes de la 157e division et de la milice balayent les 4 000 hommes des Forces françaises de l’intérieur (FFI). Il s’agit de la plus grande opération de l’armée aéroportée allemande. contre la Résistance dans toute l’Europe occidentale. Le Vercors est tombé en 3 jours.
C’est alors qu’une terrible répression a commencé. L’horreur s’empare du village de Vassieux-en-Vercors, qui est bientôt rasé. 73 de sa population (hommes, femmes et jeunes) et 120 combattants FFI ont été torturés, mutilés et massacrés. Les fantassins de la Wehrmacht ont pourchassé les survivants pendant 3 semaines. Au total, 201 des 800 habitants du plateau du Vercors et 639 des 4 000 combattants FFI ont été tués.
La France libérée rendra temporairement hommage aux martyrs du Vercors. Le 5 août 1945, Georges Bidault, président du Conseil national de la Résistance, remet la Croix de la Libération à la commune de Vassieux-en-Vercors. Mais les chefs d’État de la Ve République n’ont guère prêté attention à ce peuple, malgré une brève escale chez le général de Gaulle en 1963. Ce mardi, Emmanuel Macron entend placer le peuple au centre des célébrations commémorant ce 80e anniversaire de la Libération.
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