Une foule de badauds s’est formée il y a quelques jours “sur une promenade surplombant le lac Ontario”, à Toronto, rapporte le New York Times. Les gens se sont penchés au-dessus d’une clôture “pour prendre des photos avec leur téléphone”. Un seul d’entre eux portait un masque. “Sérieusement, Toronto ?”, tance le quotidien new-yorkais.
Dans la plus grande ville du Canada, le confinement est appliqué “depuis la mi-mars”, rappelle le New York Times. Le maire John Tory a été “le premier à s’isoler”, et le reste de Toronto, une ville “connue pour son respect des règles”, n’a pas tardé à suivre. Jusqu’à cette scène sur la promenade au bord du lac Ontario, note le quotidien :
Il y avait un bébé renard, voyez-vous, toute une famille de renards, en fait, qui venait de s’installer sous la promenade.”
En avril il semble que “tout ce dont on parlait” à Toronto, à part le coronavirus, c’était des renards : “la maman, le papa et quatre renardeaux. Ou était-ce cinq ? Personne n’était vraiment sûr”. Selon le quotidien, des paparazzis se rassemblaient au crépuscule et à l’aube et les renards ont fait les gros titres “de l’actualité nationale”.
Au début, ils étaient “une distraction bienvenue”. Mais ils sont rapidement devenus “une attraction à part entière”. Selon le New York Times, les poètes et philosophes de Toronto ont cherché à expliquer la passion de la ville pour cette famille de renards :
Ils sont sauvages et libres, alors que nous nous sentons piégés. Ils représentent une nouvelle et belle vie, alors que nous sommes paralysés par la peur de la mort. Et ils nous donnent l’espoir que nous pourrons peut-être traverser ces moments difficiles.”
Après tout, les renards “peuvent s’épanouir dans presque tous les environnements”, affirme le quotidien, qui s’est toutefois inquiété du sort d’animaux qui avaient fait leur tanière “à seulement 8 km du centre-ville”. Les autorités pourraient-elles les abattre, “comme cela a été fait à Londres ?”
“Ce n’est pas ce qui s’est passé”, rassure le New York Times. À Toronto, une loi provinciale assure en effet “la protection des animaux sauvages à moins qu’ils ne détruisent des propriétés privées”.
Des employés municipaux ont donc installé une clôture plus grande “autour de la tanière des renards”. Puis des bénévoles ont remplacé la clôture le long de la promenade “par une autre encore plus haute” pour éviter les contacts entre les animaux et les badauds.
Les bénévoles ont commencé à assurer une présence sur le site 16 heures par jour et la ville a également renforcé les patrouilles des forces de l’ordre dans le secteur. “Notre principale préoccupation est le bien-être des animaux”, a déclaré Brad Ross, porte-parole de la mairie
“Le renard a été placé là pour nous tester”, a déclaré au quotidien Stephen Knifton, un Torontois qui fait tous les jours son jogging près de la tanière. “Pour voir si nous pouvons être civilisés et rationnels face à cette pandémie.”
Le New York Times
Avec 1 400 journalistes, 35 bureaux à l’étranger, 127 prix Pulitzer et plus d’un million d’abonnés, The New York Times est de loin le premier quotidien du pays, dans lequel on peut lire “all the news that’s fit to print” (“toute l’
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