Dessin de Mohamed Mongi Amri et Anne-Diana Clain lors de leur procès, à Paris, le 19 novembre. BENOIT PEYRUCQ / AFP
Entre 2015 et 2016, elle avait tenté de rejoindre feus ses frères Fabien et Jean-Michel Clain en Syrie. Anne Diana Clain, sur aînée des voix francophones de lorganisation Etat islamique (EI), a été condamnée mercredi 20 novembre à Paris à neuf ans de prison, assortis dune période de sûreté des deux tiers.
Cette femme de 44 ans a été reconnue coupable du délit dassociation de malfaiteurs à visée terroriste. Son époux, Mohamed Amri, un Tunisien de 58 ans, a lui été condamné à dix ans de prison avec une période de sûreté de deux tiers et interdiction définitive du territoire français. La procureure avait requis dix ans de prison contre tous deux.
Anne-Diana Clain avait quitté la France en août 2015 avec son mari, leurs trois enfants et son fils issu dune précédente union, tous mineurs. Ils avaient échoué à atteindre les zones tenues par lEI, où se trouvait déjà toute la famille dAnne-Diana, dont ses frères. Interceptés à la frontière turco-syrienne en juillet 2016, ils avaient été expulsés en septembre 2016 et incarcérés en France.
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La présidente du tribunal correctionnel, Isabelle Prévost-Desprez, a souligné leur « acharnement à vouloir passer en Syrie ». « Ce projet a échoué contre votre volonté, jamais vous ny avez renoncé volontairement », a appuyé la présidente à lattention des prévenus, pas même après les attentats du 13 novembre 2015 revendiqués depuis la Syrie par les frères dAnne-Diana, devenus propagandistes de lEI. « Vous avez entraîné vos enfants dans ce périple mortifère jusquà votre interpellation en Turquie à la frontière syrienne », a insisté la présidente, dénonçant des faits « dune extrême gravité ».
A lénoncé du jugement, les proches du couple, dont leurs enfants, ont éclaté en sanglots. Lors du procès, Mohamed Amri a assuré quil nétait pas question de sétablir en Syrie, uniquement de rendre visite à la famille Clain et éventuellement les « convaincre » de rentrer. Le tribunal a sanctionné une attitude de « déni, voire de provocation ». Anne-Diana Clain a quant à elle expliqué quil sagissait de partir vivre auprès de ses proches dans une « utopie » islamiste. Elle affirme aujourdhui avoir été aveuglée par ses frères et lidéologie de lEI.
Pour le tribunal, sa « prise de distance »« peut être un préalable à une évolution positive ». Elle a été condamnée à un suivi socio-judiciaire de trois ans assorti dobligations. Devant une peine qui « ne tient pas compte de lévolution de Mme Clain », ses avocats, Martin Desrues et Xavier Nogueras, ont expliqué quils feraient appel.
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