A la tête de la Fondation Ayah (en anglais Ayah Foundation) qui collecte et apporte de l’aide aux Camerounais d’expression anglaise pris dans les tourments de la guerre que se livrent forces de défense et de sécurité camerounaises et groupes armés, monsieur Ayah Ayah Abine, fils de l’ancien avocat général près la Cour suprême, Ayah Paul Abine a filé du mauvais coton jeudi dans les services du Secrétariat d’Etat à la Défense (SED) chargé de la Gendarmerie, où il a été retenu plusieurs heures avant d’être libéré avec injonction de revenir le lendemain.
Le patron de l’organisme humanitaire Ayah Foundation qui s’était rendu dans l’après-midi pour honorer un “rendez-vous” pris au téléphone (?), aurait été surpris d’apprendre, une fois sur place, qu’il était convoqué pour donner des explications aux pandores au sujet des accusations de trafic d’armes au profit des sécessionnistes. Le long interrogatoire dont rien n’a filtré a débouché sur la libération de monsieur Ayah Ayah, à qui il a été enjoint de se représenter demain pour la suite
Pour comprendre cette autre affaire qui vient en rajouter à l’interminable liste des affaires tournant autour de la crise socio-sécuritaire dans les régions anglophones, il faut rappeler qu’il y a un mois, le président de la Fondation Ayah avait été accusé par un soi-disant pasteur et prédicateur pentecôtiste et “séparatiste repenti” du nom de Success Nkongho, de fournir -à travers les dons humanitaires de sa fondation- des armes aux sécessionnistes, en guerre depuis trois ans dans le NOSO contre l’armée et la police gouvernementales.
« C’est la fondation Ayah Paul qui nous livrait les armes sous le prétexte d’une ONG humanitaire… », avait déclaré l’homme que certains sécessionnistes s’exprimant sur les réseaux sociaux ont dit être « un pion du ministre de l’Administration territoriale camerounais chargé de répandre des faussetés sur les sécessionnistes qu’il n’a en réalité jamais côtoyés ». Il ajoutait : « Cette association humanitaire n’est que le bras armé de la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest Cameroun. C’est par cette organisation que les activistes tapis à Londres, aux usa et partout dans le monde, envoient de l’argent pour l’achat du matériel de guerre et de la nourriture aux Ambaboys cachés dans la forêt, ceci sous forme des levées de fonds en destination aux femmes et aux enfants réfugiés du NOSO. Monsieur Paul Ayah Abine dans la guerre au Nord-Ouest et au Sud-Ouest joue un rôle bien clé et trouble… »
En réaction, Ayah Ayah Abine avait rejeté ces accusations, et porté plainte contre Success Nkongho. Peut-être a-t-il par cette plainte, agité le chiffon rouge à la face du taureau, amenant le régime à se dire : « puisque tu veux que ce soit la justice qui tire cette affaire au clair, nous aussi on va dérouler le rouleau compresseur de la gendarmerie, et on verra qui du fils de notre adversaire ou de notre … “repenti” va craquer le premier sous la pression ».