La 96e cérémonie des Oscars, bien qu’elle ait sans surprise terminé sur la liste des gagnants, avait un « accent britannique » inimitable, note Peter Bradshaw, critique de cinéma du Guardian.
Comme on pouvait s’y attendre, la star de la soirée était le cinéaste londonien Christopher Nolan. Son film Oppenheimer a remporté un total de sept statuettes, sur les 23 décernées : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur (Cillian Murphy), meilleur acteur dans un second rôle. (Robert Downey Jr. ), Meilleur montage, Meilleure photographie et Meilleure musique originale.
Pour The Independent, ce triomphe est absolument « mérité ». Avec un portrait du père de la bombe atomique, Christopher Nolan a prouvé, selon le journaliste Louis Chilton, que l’ambition artistique peut encore aller de pair avec le succès populaire. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, Vladimir Poutine utilise la menace nucléaire, le cinéaste a également pu contribuer au débat public sur les armes nucléaires et la dissuasion.
D’autres journaux britanniques sont un peu plus mesurés. Dans un article du Times, le critique de cinéma Kevin Maher a déclaré qu’Oppenheimer « n’est pas le film le plus productif de Christopher Nolan (c’est Interstellar). Ou encore son deuxième film le plus productif (Memento). C’est inutilement compliqué, trop long et esthétiquement inintéressant. Mais il est d’accord avec Louis Chilton pour dire que le film est vital car, après les vagues de confinement, il marquerait « la renaissance du cinéma comme spectacle sur grand écran », capable de « s’adresser aux adultes et de parler de sujets sérieux ». » et attirer un public dans les salles de cinéma de plus en plus tenté par l’offre des plateformes de streaming.
« Le couronnement d’Oppenheimer est tout à fait justifié », ajoute Tim Robey, critique de cinéma pour le Daily Telegraph. « Mais heureusement, Barbie était là pour égayer la soirée », ajoute-t-il. Ryan Gosling, malchanceux pour l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle, a profité du niveau pour interpréter « I’m Just Ken », la chanson Barbie signature de Greta Gerwig, dans un costume rose vif. Sa performance était si savoureuse que le journal britannique s’interroge :
Jonathan Glazer, réalisateur de The Area of Interest, sur la vie de famille du commandant d’Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale, a remis au Royaume-Uni son premier Oscar du meilleur film international. Sous les applaudissements du public, le cinéaste a lancé un appel à la paix au Moyen-Orient : « Notre film montre où nous a conduits les plus terribles déshumanisations [. . . ]. Aujourd’hui, nous nous tenons devant vous en tant qu’hommes qui réfutent le fait que le judaïsme et l’Holocauste sont détournés par le biais d’une profession qui a conduit à une guerre impliquant tant d’innocents. Qu’il s’agisse de ceux qui ont souffert le 7 octobre en Israël ou de ceux qui ont souffert des attaques incessantes à Gaza, ils sont tous victimes de la même déshumanisation.
Dans la plupart des catégories, les lauréats des Oscars sont les mêmes que ceux des Bafta Awards, leurs équivalents britanniques, décernés le 18 février. Ce qu’il fait dire au Guardian dans un article :
Outre les statuettes remportées par Christopher Nolan et Jonathan Glazer, d’autres artistes britanniques sont montés sur scène : Holly Waddington (Meilleurs costumes, pour Poor Creatures, de Yorgos Lanthimos), Tarn Willers et Johnnie Burn (Meilleur son, pour The Area of Interest), Nadia Stacey, Mark Coulier et Josh Weston (Meilleurs maquillages et coiffures, pour Poor Creatures), James Price et Shona Heath (Meilleurs décors, pour Poor Creatures), Jennifer Lame (Meilleur montage, pour Oppenheimer).
« À tout le moins, les Oscars de cette année nous auront également permis de parler de faits d’intérêt public, comme la fête des mères célébrée au Royaume-Uni quelques mois plus tôt qu’aux États-Unis », a plaisanté The Guardian. Le 10 mars de l’autre côté de la Manche, contre le 12 mai aux États-Unis (et le 26 mai en France). Plusieurs lauréats britanniques ont surpris le public hollywoodien avec un message pour leurs mères. Il est vrai que, comme le rite a duré jusque tard dans la nuit, certains messages ont été techniquement introduits le 11 mars, le lendemain du jour J, admet le journal. Mais c’est le but qui compte.
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