Le contexte de son arrivée, le style de jeu et le rythme du championnat français, les raisons de son départ : le demi d’ouverture néo-zélandais (32 ans) a balayé tous les sujets. Voici les trois passages les plus marquants.
« Le Super Rugby est probablement plus rapide, alors que dans l’hémisphère Nord, avec la longue saison, c’est un peu plus compliqué et en général, je dirais que les joueurs sont plus massifs. Je pense que « émotionnel » est probablement la meilleure manière de décrire le rugby français. S’ils sont vraiment motivés, ils sont super durs à arrêter. Même s’ils ne sont pas les plus talentueux, les plus athlétiques, les plus rapides, quand ils jouent avec leurs émotions, ils peuvent battre n’importe qui. Le nombre de fois que j’ai vu le 13e ou le 14e battre le premier ou le deuxième, ce qui n’arriverait jamais en Nouvelle-Zélande, juste parce qu’ils jouent à domicile ou parce qu’un de leurs joueurs dispute son 100e match… C’est comme s’ils avaient un bras ou une jambe de plus. J’ai appris à apprécier ça. »
« C’est un marathon. Parfois, je jouais 13 semaines d’affilée. On ne fait pas ça en Nouvelle-Zélande. Nos coachs étaient assez attentifs à notre santé, mais tu peux jouer 32 matchs par an, c’est complètement fou. Et ça n’inclut pas les play-off et les matchs de coupe d’Europe. Pour être honnête, c’est probablement la raison pour laquelle je suis parti. 48 semaines tous ensemble dans le même bâtiment, la même salle de sport, puis tu pars quatre semaines en vacances, et ça recommence. Multiplie ça par quatre ans et demi, et c’est dur. Certes, j’étais bien payé, mais j’ai probablement perdu des années pour la fin de ma carrière Tu joues à Noël et pour le Nouvel An alors que traditionnellement, pour les Kiwis, tu es à la plage et en congés. Le rugby est censé être un sport d’hiver donc tu peux t’attendre à un peu de pluie, mais j’ai aussi joué sous 38 degrés ou sous la neige. »
« J’ai adoré chaque minute passée là-bas et c’était tellement dur de partir. Quand tu penses à ce qu’on a réussi à faire en quatre ans et demi, c’est irréel. On (lui et sa famille) a vraiment aimé la France, c’est pour ça que j’étais vraiment ouvert à l’idée de rester mais j’ai conscience que ça peut être mon dernier contrat. L’équipe a vraiment bien tourné pendant deux ans, on progressait, mais on a eu une année 2019 difficile, on a perdu pas mal de joueurs qui étaient en fin de contrat. Je sentais que cette année (2020) était plutôt une année de reconstruction et je ne voulais pas vraiment repartir là-dedans. Je me suis dit que l’équipe a probablement raté l’opportunité de jouer les play-offs et, avec peut-être pas beaucoup de temps devant moi dans ma carrière, j’avais juste besoin de changement, je crois. Avec les enfants, être à la maison, y passer plus de temps entre les saisons, c’est important. Dans un sens, c’est peut-être plus un choix familial que rugbystique, mais on a aussi la chance de découvrir une nouvelle culture. »