Alerte générale aux urgences. Entre les fermetures de nuit, «délestages» sur d’autres hôpitaux, accès filtrés par les Samu, par faute de soignants, au moins 120 services d’urgence ont été forcés de limiter leur activité ou s’y préparent, selon une liste établie par l’association Samu-Urgences de France (SUdF).
Dans 60 départements, couvrant les douze régions continentales et Mayotte, au moins un service doit s’incliner face à des «difficultés» insurmontables : manque de médecins, d’infirmiers, d’aides-soignants ou de «lits d’aval» pour transférer leurs patients, selon le décompte du SUdF – qui n’inclut pas la Corse, les Antilles et la Guyane.
Au total, quasiment 20 % des quelque 620 établissements – publics et privés – hébergeant un ou plusieurs services d’urgences sont touchés.
Signe supplémentaire d’une crise inédite, 14 des 32 plus gros hôpitaux français figurent sur cette liste.
Sur les 120 établissements étudiés, plus d’une partie étaient dus à une fermeture, au maximum parfois partielle, de leurs urgences. Parfois la nuit, comme à Alkirch (Haut-Rhin), Auch (Gers) ou Voiron (Isère). Ailleurs, en coupant des groupes cellulaires du Schiste, comme Creil (Oise), Grenoble ou Metz.
La « solution » maximale courante reste la « régulation d’accès » par le Samu : à Bordeaux, Cherbourg (Manche) ou Nevers (Nièvre), sauf urgence majeure, seul un appel avant 15h peut permettre l’entrée à certains fois.
Une dizaine d’hôpitaux ont atteint le « délestage », envoyant des patients vers d’autres sites, comme Châteauroux (Indre), Laval (Mayenne) ou Pontivy (Morbihan). Une poignée d’entre eux ont même utilisé le plan blanc, ce qui le rend imaginable. déprogrammer les opérations et réaffecter du personnel, en ajoutant Rennes, Roubaix et Tourcoing (Nord).
Selon un éminent urgentologue de l’un des hôpitaux énumérés, « c’est catastrophique, nous n’avons jamais connu un tel stress avant même la période estivale ».
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