Leçon d’économie 6 du Professeur Amath Ndiaye : La place de l’agriculture et du secteur informel dans le PIB du Sénégal

Par le Professeur Amath Ndiaye, FASEG-UCAD.

Le produit intérieur brut (PIB) du Sénégal est la richesse créée, à l’intérieur des frontières du pays et au cours d’une année, grâce aux Sénégalais et aux étrangers résidents. Le graphique suivant montre l’évolution du PIB du Sénégal en valeur existante, de 2018 à 2023. Il est de 19 008,7 milliards de francs CFA en 2023.

Pour se faire une idée du PIB du Sénégal, une comparaison avec le monde extérieur est utile. Nous utiliserons le PIB en fonction du nombre d’habitants, car il tient compte de la durée de la population.   Le Sénégal se situe au-dessus de la moyenne de l’Afrique subsaharienne et, parmi les 15 États de la CEDEAO, le Sénégal se classe quatrième, devant le Nigeria.

Au niveau de la CEDEAO, les pays dont les revenus sont comparables au revenu de la population, c’est-à-dire le Cap-Vert et la Côte d’Ivoire, ont des monnaies rattachées à l’euro ;  Le Sénégal suit à la quatrième place.

Au Sénégal, le PIB s’élevait à 17228 milliards en 2022 et se répartissait comme suit : 8774 pour le secteur formel, 6881 pour le secteur informel et 1573 pour les impôts sur le revenu nets de subventions. Ainsi, le secteur informel, qui rassemble la grande majorité de la population active et 97% des unités de production, ne contribue qu’à 40% de la création de richesses au Sénégal.   Selon l’ANSD (Eri-Esi 2017), 96,4 % des emplois sont générés par le secteur informel contre 3,6 % par le secteur formel.   Par conséquent, le secteur informel se caractérise par des revenus faibles et précaires.  

Le personnel informel devra être au centre des politiques économiques et sociales. Ils veulent de la formation, du financement et une transition vers une éducation formelle. La modernisation de la production artisanale peut constituer une étape essentielle dans la transformation commerciale du Sénégal.

Par ailleurs, l’étude des cotisations montre que le secteur de l’industrie et de l’équipement, avec 50% du PIB, est celui qui crée le maximum de richesse, suivi du secteur secondaire (25%) ; Le secteur numéro un (agriculture, élevage, pêche) arrive loin derrière avec 16%.

Selon les données de l’ANSD RGPH-5 2023, la population rurale employée du Sénégal est de 1 176 901 personnes de plus qui réalisent certaines productions agricoles.   Sa contribution au PIB en 2022 sera de 13,55%, soit 2005 milliards de francs CFA. En France, où la population est trois fois supérieure à celle du Sénégal, il y a beaucoup moins d’agriculteurs qu’au Sénégal.   Selon l’Insee, ils étaient au nombre de 720 000, ce qui représenterait une contribution de 1,4 % au PIB de la France en 2023, soit 39 400 millions d’euros (25 844 millions de francs CFA). En d’autres termes, un agriculteur français produit ou gagne en moyenne 20 fois plus qu’un Sénégalais. cultivateur. L’explication se trouve dans le caractère extensif et classique de l’agriculture sénégalaise, en contraste avec l’agriculture extensive et à la mode de la France.

L’agriculture sénégalaise devra rompre avec ses stratégies extensives et opter pour une expansion soutenue des rendements et de la productivité. C’est la condition sine qua non pour atteindre l’autosuffisance alimentaire et la progression endogène d’un complexe agro-industriel.

Pour ce faire, vous devez :

• Premièrement, mener une réforme agraire pour attirer les investissements personnels nationaux et étrangers.

• développer les avancées hydro-agricoles pour ne plus dépendre de l’agriculture pluviale, développer les espaces irrigués et améliorer la qualité des sols

• Investir dans les infrastructures rurales : voirie, sites de stockage-conservation, plateformes ou réseaux de distribution.

• Faire de l’agriculture de subsistance une priorité pour lutter contre la confiance alimentaire et réduire la dépendance alimentaire.

• Renforcer les études et la progression pour disposer d’intrants de qualité et adopter des technologies et des méthodes de production à la pointe de la technologie.

Avis du professeur Amath Ndiaye : Le public veut connaître certaines notions fondamentales de l’économie. Cela facilitera la compréhension des désordres économiques et contribuera à la « convergence » des concepts sur les politiques économiques. Nous ne donnons pas de conférences. Nous croyons modestement que nous devrons être utiles comme tout le monde en partageant le peu que nous savons.

Le professeur Amath Ndiaye est un éminent économiste sénégalais titulaire d’un doctorat. en économie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (2001) et d’un doctorat. Docteur en économie du développement de l’Université de Grenoble, France (1987). Depuis 1987, il est professeur à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Expert identifié, il a collaboré avec des établissements prestigieux tels que la Banque africaine de développement, la Banque mondiale et le FMI, spécialisés dans les domaines des taux de change, de l’expansion économique et du développement institutionnel. Il a été membre expert du comité directeur de la Commission de l’Union africaine pour la création de la Banque centrale africaine. . Professeur. Ndiaye est l’auteur de nombreuses publications influentes, notamment sur les régimes de change et l’expansion économique en Afrique de l’Ouest. Trilingue, parle couramment wolof, français et anglais.

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