Les démocraties de France, du Royaume-Uni et des États-Unis sont-elles en crise ?

Oui, la démocratie représentative est en danger, même si l’on peut noter des éléments de solidité et de résilience du cadre démocratique dans ces trois États.  

Au Royaume-Uni, a priori, les récentes élections législatives qui ont porté le Parti travailliste au pouvoir semblent montrer que la formule parlementaire et démocratique fonctionne correctement. Deux partis géants qui s’affrontent, avec un leader manifestement désigné, et un résultat qui se traduit par une forte majorité absolue au Parlement.  

Mais dans ce panorama qui pourrait paraître idyllique, on voit aussi apparaître un groupe nationaliste et anti-immigrés : « Reform UK ». Même s’il n’a remporté que quelques sièges à la Chambre des communes, il a obtenu 14 % des voix. Preuve que la tentation populiste grandit, même dans ce pays précurseur de la démocratie parlementaire.  

Peut-être la France ne traverse-t-elle pas une crise de régime. Quoi qu’il en soit, le résultat de ces élections, déclenchées par la résolution présidentielle de le dissoudre, montre un Parlement divisé en trois blocs minoritaires qui, pour l’instant, refusent de travailler ensemble pour former une coalition. Le pays n’a donc plus la possibilité d’un nouveau Premier ministre, d’un nouveau gouvernement et d’une majorité à l’Assemblée nationale.

Contrairement au Royaume-Uni, en France il y a le président. Mais il fait partie du problème, puisque c’est lui qui a dissous la dernière Assemblée. C’est donc à ce niveau que le blocus peut finalement conduire à une crise de régime sans solution rapide.

À lire aussiFrance : l’instabilité politique est-elle un risque pour l’économie ?

C’est aussi la formule de vote à la majorité qui est en crise, car elle ne peut fonctionner de la même manière qu’avec deux blocs géants.   Et les ambitions de tous les partis face aux élections présidentielles, prévues pour 2027.

C’est autour de la figure et des mouvements du président des États-Unis que la crise politique prend forme. Bien que le Congrès joue un rôle très vital en tant que contre-force, Joe Biden reste une figure centrale du système politique américain. l’habitude de Donald Trump, qui a contribué à aggraver la défiance à l’égard du fonctionnement démocratique le 6 janvier 2021 avec l’attaque du Capitole, et qui pourrait revenir en force en novembre prochain, et, de l’autre, un Joe Biden usé, âgé, fatigué, qui pour l’instant s’accroche à sa candidature, Dans un pays plus polarisé que jamais, il y a un danger potentiel pour la démocratie.

France, Angleterre, Etats-Unis, dans ces trois pays, à des degrés divers : la formule représentative connaît des difficultés. À la grande joie des régimes autoritaires, la Chine et la Russie en tête. Mais, dans la quête de l’histoire, de la démocratie, « la pire des formules, à moins qu’elle ne soit pour toutes les autres », comme le disait l’ancien Premier ministre Winston Churchill, d’autres l’ont remarqué. Il faudra croire en une démocratie victorieuse.

Lire aussi : États-Unis : la conférence de presse de Joe Biden rassure le Parti démocrate

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *