Royaume-Uni : croissance soutenue

L’expansion du PIB au premier trimestre a été plus forte que prévu, tirée à la fois par la production commerciale et les services.

Les dernières données économiques de l’autre côté de la Manche sont un nouveau démenti pour les détracteurs du Brexit.

En fait, l’expansion britannique s’est fortement redressée depuis le début de l’année et se déroule désormais à un rythme beaucoup plus rapide que celui des principaux pays de la zone euro.

Le PIB a augmenté de 0,6% au premier trimestre au Royaume-Uni, après une baisse de 0,3% au cours des trois derniers mois. Ce rebond a dépassé les prévisions de la Banque d’Angleterre, qui tablait sur une hausse de 0,4%.

Le premier trimestre a bénéficié de la reprise des biens et services, qui ont enregistré une croissance de 0,8% et 0,7% respectivement.

Seul le secteur des structures et ouvrages reste en difficulté, avec une baisse de 0,9%.

Cette reprise économique arrive au bon moment pour le gouvernement de Rishi Sunak. Des élections législatives devront avoir lieu au plus tard en janvier 2025 et les conservateurs, en force depuis quatorze ans, sont en mauvaise posture face aux travaillistes.

Le chancelier de l’Échiquier, Jeremy Hunt, s’est félicité des derniers chiffres et a déclaré que le Royaume-Uni avait « les clients les plus productifs parmi les pays européens du G7 pour les six prochaines années ».

En effet, le gouvernement va profiter de la question du pouvoir d’achat pendant la campagne électorale, car la forte fonctionnalité du premier trimestre est en grande partie due à l’augmentation de la confiance des ménages.

Et la suite de l’année se présente sous de bons auspices : les signes d’activité ont continué de progresser en avril, au-delà des attentes, et l’indice composite PMI est passé de 52,8 à 54,1 points.

La croissance du PIB « pourrait facilement atteindre 0,4% ou 0,5% au deuxième trimestre », estime James Smith, économiste à la banque ING. Par conséquent, les projections d’expansion du pays font l’objet d’importantes réévaluations.

Alors que le FMI tablait sur une augmentation de 0,5% du PIB britannique en 2024 dans ses « Perspectives de l’économie mondiale » publiées en avril, l’économiste Marc Touati, président de la société ACDEFI, s’attend à une augmentation annuelle moyenne. 1. 5%.

Les experts d’ING sont également optimistes et estiment que « la croissance va très probablement se renforcer » dans les mois à venir.

D’autant que la crise du marché immobilier, paralysé par la hausse des taux d’intérêt à partir de 2022, est en passe de s’atténuer et pèsera moins sur l’expansion dans les prochains trimestres.

La récente détente des taux débiteurs devrait s’accentuer, compte tenu de la baisse de l’inflation. Il est en passe d’atteindre l’objectif de 2 % de la banque centrale, compte tenu du ralentissement de l’expansion des salaires nominaux (6 % récemment).

Tandis que les salaires réels (c’est-à-dire corrigés de l’inflation) augmentent à un rythme qui devrait encore augmenter au fil de l’année.

Nul doute que la Banque d’Angleterre prendra bientôt acte de ce retour aux prix globaux. Le 9 mai, sa résolution de maintenir son taux directeur inchangé, à 5,25 %, était attendue.

Mais les marchés monétaires sont confiants dans une première baisse lors de leur prochaine réunion du 20 juin, ou au plus tard lors de la prochaine réunion du 1er août.

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