Avant les Jeux olympiques, Emmanuel Macron avait annoncé la trêve politique. Et il s’avère que cela a un effet sur leur acceptation de la note. Dans le baromètre Elabe des Echos de ce mois-ci, 27% des Français estiment que le chef de l’Etat devrait bien gérer les troubles auxquels le pays est confronté, soit deux points de plus qu’en juillet.
Certes, le Président de la République ne revient pas au point qu’il avait avant de prononcer la dissolution (29%). Mais avec la pause politique, le pourcentage d’étrangers français qui n’y croient pas a notamment baissé (-5 points, à 39%). Il s’agit de la mesure la moins négative depuis janvier 2024.
« La trêve représente une petite pause politique et le retrait important des Français, qui n’acceptent pas du tout la relation avec Emmanuel Macron, montre qu’il y a une désescalade », estime Bernard Sananès, président d’Elabe. Il s’agit de savoir si c’est une bulle ou non. Quant à l’augmentation du niveau de confiance en soi, elle est due à la montée du chef de l’Etat parmi les électeurs de l’opposition, où elle était très faible.
Sur cette pause, textuellement, le sondeur souligne qu’il y a « peu d’attribution » aux Jeux olympiques. « L’attribution positive tombe sur la stature du président de la République, sa capacité à gérer les crises », dit-il. « Il est encore un peu tôt pour qu’un effet olympique se produise, même si l’enthousiasme pour les Jeux commence à grandir. Et s’il y a un effet olympique, il faudra voir combien de temps il dure, poursuit Bernard Sananès. Quoi qu’il en soit, la préférence pour une trêve politique après une étape électorale très intense se reflète dans les chiffres. »
En revanche, dans les dossiers négatifs pour le Chef de l’Etatim, textuellement, la question du pouvoir d’achat est encore omniprésente. « Nous l’avons résolu en disant qu’il y avait une pause dans l’inflation, mais les questions d’inflation, de dette et de sécurité sont là », explique le sondeur.
EN CHIFFRES – L’inflation augmente légèrement, les familles sont prudentes
Le Premier ministre démissionnaire, en termes de gestion des affaires existantes, Gabriel Attal, entretient la différence avec Emmanuel Macron : son score de confiance est, ce mois-ci, de 6 points supérieur à celui du chef de l’Etat. A 33%, il est supérieur de 2 points. , après une hausse en juillet. Une dynamique qui lui a permis d’effacer le déclin enregistré après la dissolution et qui peut lui faire espérer quitter Matignon, qu’il aura occupé pendant une courte période, dans un état d’opinion plus proche de celui d’Edouard Philippe lors de son départ que de celui d’Elisabeth Borne, plus épuisée par les réformes qu’elle a menées et en premier lieu la réforme des retraites.
Après le rite d’ouverture des Jeux Olympiques, c’est aussi Gabriel Attal qui, ayant pour l’instant pris du recul par rapport à Emmanuel Macron au Fort de Brégançon, est plus présent sur le terrain, intervenant sur les canicules que sur le déroulement des Jeux. Jeux olympiques. Jeux.
Autre ministre qui a démissionné et qui reste très prudent pendant cette période : Gérald Darmanin, en première ligne sur le front de la sécurité pour les Jeux Olympiques ou en première ligne sur le front politique. Réélu député dans son fief du nord, il ne cache pas ses ambitions à long terme – non sans une certaine rivalité avec Gabriel Attal – et, tout en préparant son retour politique à Tourcoing en septembre, il a réalisé quelques sorties notables, comme celle de favoriser une construction du salaire minimum.
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On le voit dans l’évaluation des personnalités d’Elabe pour « Les Echos », un autre indicateur de confiance dans le dirigeant. Mesurez l’image positive ou négative. Parmi tous les Français, Gérald Darmanin gagne quatre points, avec 31% d’image positive, en quatrième position du classement, Edouard Philippe (45%), Jordan Bardella et Marine Le Pen.
« Gérald Darmanin avance légèrement depuis plusieurs mois, mais sans problème ; en cela, il a été très actif », explique Bernard Sananès. « Il y a une part de ‘ils font le travail’, à la fois pour Gabriel Attal et pour Gérald Darmanin. Ils le font sérieusement, « cela leur est fourni sans vouloir leur couper l’herbe sous le pied », estime-t-il. Assez peut-être, sauf accident, pour sortir de cette époque politique délicate sans trop de revers. Il suffit aussi de noter l’émergence d’une rivalité entre Gérald Darmanin et Edouard Philippe, qui reste le plus sensible au classement mais qui, après la dissolution, a eu plus de mal à trouver sa place.
Suivez chaque mois l’évolution du niveau de confiance d’Emmanuel Macron et de son Premier ministre, ainsi que le niveau de popularité des personnalités politiques.
Voici tous les effets du baromètre politique d’Elabe pour « Les Echos »
Isabelle Ficek
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