VIDEO. Impeachment : « On a suivi les ordres » de Trump, « Tout le monde était au courant »? L?ambassadeur? – 20 Minutes

L’ambassadeur américain auprès de l’Union européenne Gordon Sondland a témoigné devant le Congrès le 20 novembre 2019 dans l’enquête d’impeachment visant Donald Trump. Andrew Harnik/AP/SIPA

Le sourire aux lèvres, Gordon Sondland a égrainé un à un les noms de tous les participants à des chaînes de mails, des discussions WhatsApp et des conversations téléphoniques. Dans le témoignage public le plus explosif depuis le début de lenquête dimpeachment, il a directement impliqué Donald Trump dans la campagne pour faire pression sur Kiev afin dobtenir une enquête sur Joe Biden et sur lélection de 2016, lassurant : « On a suivi les ordres du président. »

Donald Trump a aussitôt tenté de prendre ses distances avec son ambassadeur avec qui il a eu plusieurs conversations téléphoniques. « Je ne le connais pas très bien », a répondu le président américain à des journalistes avant de monter à bord dAir Force One. Des photos de ses notes montrent quil avait écrit en gros des points dune de leur conversation : « Je ne veux rien, je ne veux rien, je ne veux pas de donnant-donnant. Dis au président Zelensky de faire ce qui est juste. » Les démocrates ont pris soin de rappeler que cette mise au point de Donald Trump était intervenue au lendemain de la plainte du lanceur dalerte.

« A la demande expresse du président »

Sondland a assuré que cétait « à la demande expresse du président » que les diplomates chargés du dossier ukrainien ont accepté de travailler avec son avocat personnel Rudy Giuliani. « Nous avons suivi les ordres du président », a-t-il ajouté, affirmant que le président américain avait exprimé, via son avocat, le désir de voir Kiev annoncer « publiquement » louverture dune enquête sur Joe Biden et son fils (qui a siégé au conseil dadministration de la compagnie gazière ukrainienne Burisma) et sur lélection de 2016.

« Y a-t-il eu un quid pro quo (donnant-donnant) ? Sagissant dune rencontre à la Maison Blanche, la réponse est oui », a asséné Sondland. En revanche, il a répété que sur laide militaire gelée, le président américain ne lui a jamais explicitement dit que son déblocage était conditionné à louverture dune enquête. Il sagit dun point crucial pour les républicains défendant la bonne foi du président américain. Mais Sondland dit lavoir « compris » par la suite. « En labsence dexplication crédible pour sa suspension, je suis parvenu à la conclusion que la reprise de laide sécuritaire ninterviendrait pas tant quil ny aurait pas une déclaration publique de lUkraine sengageant à mener les enquêtes », a-t-il témoigné. Les républicains soulignent quil sagit là de son interprétation.

Des articles dimpeachment probables

Lavocat de Trump Rudy Giuliani, lex-secrétaire à lénergie Rick Perry, le chief of staff de la Maison Blanche Mick Mulvaney « Tout le monde était au courant », a martelé Gordon Sondland. Les démocrates ont convoqué ces témoins, mais la Maison Blanche a bloqué leur audition. Plutôt que de se lancer dans un bras de fer judiciaire pour les contraindre à témoigner ce qui ralentirait le processus les démocrates semblent prêts à rédiger des articles dimpeachment mettant en accusation le président américain, avec un vote à la Chambre qui pourrait intervenir dici la fin de lannée.

Le démocrate Eric Swalwell la affirmé après laudition, le témoignage de Sondland « a révélé des éléments prouvant un crime majeur » commis, selon lui, par Donald Trump. Mais alors que les républicains continuent de serrer les rangs et disposent de la majorité au Sénat, le président américain devrait, sauf retournement de situation majeur, échapper à une destitution.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *