Des millions de jeunes Espagnols n’étaient pas sortis de leur domicile – sauf en cas d’urgence médicale évidemment – depuis le décret sur l’état d’urgence du 14 mars. Même accompagnés d’un de leurs parents.
Très fortement touchée par la pandémie dès le début – plus de 200 000 cas diagnostiqués, dont plus de 21 000 morts au dernier bilan –, l’Espagne avait fait l’un des choix de confinement le plus strict d’Europe : même les activités physiques à l’extérieur sont toujours interdites.
Seuls les adultes pouvaient sortir dans des cas bien particuliers : faire ses courses, promener son chien, se rendre dans un centre de santé publique, ou à son travail – dans des secteurs économiques encore très limités.
Le gouvernement a décidé de lever le confinement des enfants mineurs – et encore, très partiellement.
Pas question de promenades : les 14-18 ans auront désormais le droit de faire des petites courses, comme descendre à la boulangerie du quartier. Les moins de 14 ans, eux, ne pourront qu’accompagner l’un des deux parents “faire les courses, aller à la pharmacie ou à la banque”, a précisé à la sortie du Conseil des ministres, María Jesús Montero, porte-parole du gouvernement, reprise notamment par le site du quotidien El País.
“Nous sommes conscients qu’il ne s’agit que d’un soulagement partiel, a-t-elle ajouté. La plupart des enfants sont bien restés à leur domicile, donc la probabilité qu’ils soient contaminés est très faible. Nous en appelons à la responsabilité des parents.”
Il est vrai que, depuis quelques jours, l’exécutif était soumis à de fortes pressions. Le ras-le-bol des familles, d’abord, comme le soulignait cet article d’El País :
Selon un rapport du Groupe pour les droits de l’enfant, les conditions de confinement imposées aux petits Espagnols sont les plus intransigeantes au monde, suivies de celles en vigueur en Italie (où, comme en France et en Allemagne, les sorties sont autorisées dans un cadre précis).”
Le Défenseur des droits a reçu des centaines de plaintes de familles, inquiètes pour la santé de leurs enfants. Bien que moins touchés par le Covid-19, les enfants, même asymptomatiques, peuvent être considérés comme de potentiels vecteurs de contagion, selon certains épidémiologistes espagnols.
Il n’empêche, continuait El País :
Le comité d’experts de l’espagnol de Pédiatrie de l’Association, qui conseille le gouvernement, a également appelé à une action immédiate en faveur des enfants. »
Enfin, le gouvernement a subi d’intenses pressions des autorités des régions autonomes qui comptent d’importantes agglomérations, comme celles de Madrid, de Catalogne (Barcelone), ou du Pays basque (Bilbao).
Le Pays
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